Burgers, climatisation, service postal… Merci les Romains !
Ces inventions romaines qui ont traversé les siècles
La Rome antique vous semble loin ? Et pourtant, son héritage est partout.
Des toilettes publiques aux soins dentaires en passant par la restauration rapide et les journaux, voici 28 inventions romaines brillantes que nous utilisons encore aujourd’hui, souvent sans même le savoir.
Découvrez dès à présent ces idées de génie que l’on doit à la Rome antique.
Adaptation française par Margaux Cervatius
Les toilettes publiques
Ce n’est peut-être pas l’invention la plus glamour au monde, mais qui pourrait s’en passer ? Les Romains les plus riches disposaient de latrines privées chez eux, mais ils construisaient aussi des toilettes publiques – ou foricae – afin que leurs toges ne traînent pas dans les excréments de la plèbe lorsqu’ils s’aventuraient en ville.
Ces latrines étaient constituées de plusieurs trous en forme de serrure répartis le long d’un banc de pierre et d’un caniveau pour évacuer les déchets. Dans les bains publics, l’eau des thermes était réutilisée pour permettre les écoulements – c’est notamment le cas de ces ruines à Dougga, en Tunisie. Pas de papier toilette à l’époque : les Romains utilisaient une éponge fixée sur un bâton, le tersorium, qu’ils rinçaient dans une rigole au centre de la pièce.
Le chauffage au sol
Cette photo prise à Kourion, à Chypre, montre les vestiges d’un hypocauste – l’équivalent romain du chauffage au sol. Le sol reposait sur ces colonnes de briques afin de créer un espace vide dans lequel l’air pouvait circuler. Chauffé par un fourneau, cet air réchauffait le sol au-dessus et permettait aux Romains de garder les pieds au chaud.
Cette technologie servait à chauffer les salles chaudes des bains publics ainsi que la plupart des habitations dans les provinces du nord de l’Empire, y compris celles qui correspondent aujourd’hui à la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France.
La climatisation
Si vous avez déjà subi la chaleur suffocante de l’été italien, vous vous demandez peut-être comment les habitants de la Rome antique arrivaient à rester au frais sans ventilateur ni climatisation.
Comme le montre la reconstitution de la villa romaine de Borg en Allemagne, les maisons les plus luxueuses s’articulaient autour d’une cour où une colonnade couverte laissait circuler la brise et gardait les fenêtres et les portes à l’ombre.
Évidemment, les plus riches pouvaient simplement prendre leurs quartiers d’été à la campagne pour échapper à la chaleur. Les moins fortunés se rafraîchissaient quant à eux près d’une fontaine ou se rendaient dans la piscine d’eau froide – ou frigidarium – des thermes locales.
Les routes
Si l’on dit que tous les chemins mènent à Rome, les Romains n’ont pourtant pas inventé les routes. D’abord de simples pistes en terre, leurs voies ont évolué au fil des siècles pour former un réseau remarquable qui facilitait alors les déplacements des messagers et des représentants de l’Empire.
Des tronçons de ces anciennes routes sont encore visibles aujourd’hui, dont la plus célèbre d’entre elles, la Voie Appienne. Tracée en 312 avant J.-C., cette route s’étendait sur 579 km, de Rome à Brindisi, dans le sud de l’Italie.
Le béton et le béton immergé
Aux yeux des ingénieurs, le béton romain est le matériau de construction le plus durable de l’histoire de l’humanité. Les Romains incorporaient des cendres volcaniques à leur mélange de ciment, ce qui lui permettait de prendre dans des conditions humides, et même sous l’eau. De 22 à 10 avant J.-C., les Romains ont utilisé cet incroyable matériau pour construire les fondations en béton du port de Césarée, en Israël, encore intactes aujourd’hui.
Le béton romain se révèle extrêmement résistant, contrairement au béton moderne qui, exposé à l’eau de mer, commence à s’effriter en quelques dizaines d’années. Aujourd’hui, les scientifiques pensent que le béton romain pourrait nous aider à lutter contre l’élévation du niveau de la mer.
La restauration rapide
Aussi incroyable que cela puisse paraître, les Romains étaient déjà adeptes de la restauration rapide. Ce stand est l’un des 80 trouvés dans un état de conservation exceptionnel sous les cendres de Pompéi.
Le comptoir – connu sous le nom de thermopolium – contenait des pots de nourriture et de boissons chaudes que les citoyens pouvaient acheter sur le pouce. On pense que les peintures représentent une partie du menu, d’autant plus que des traces de porc, de poisson, d’escargots et de bœuf ont été trouvées dans les pots en terre cuite. Et si les escargots ne vous faisaient pas saliver, vous pouviez parfois vous tourner vers une option plus appétissante… et bien plus familière.
Le hamburger
Les Romains nous ont légué un recueil de recettes connu sous le nom d’Apicius. Rédigé par plusieurs auteurs, il compile des plats populaires, dont l’isicia omentata, un mets étonnamment proche du hamburger que l’on connaît aujourd’hui. Préparé à base de viande de porc hachée et assaisonné avec du vin, du poivre et de la sauce de poisson, ce mets était servi lors des festins.
Les chiffres romains
De nos jours, nous utilisons principalement les chiffres arabes pour écrire les nombres, mais les chiffres romains n’ont pas entièrement disparu. On les trouve encore sur le cadran de nos montres, au début des chapitres de nos livres ou encore dans le nom des souverains du passé.
Cette inscription en marbre sur la pierre tombale de Publius Valerius Laetus indique : « Soldat en permission, 80 ans. Il repose ici. Que la terre te soit légère ».
Les aqueducs
Les Romains ne peuvent prétendre avoir inventé l’aqueduc, les Égyptiens et les Indiens de l’Antiquité ayant été les premiers à en construire. Cependant, ils l’ont clairement perfectionné, comme le prouve l’illustre pont du Gard. Ces structures incroyables approvisionnaient jadis les villes en eau douce – une ressource essentielle pour l’alimentation, les thermes, l’agriculture, l’industrie ou simplement l’arrosage du jardin.
Les Romains ont construit un réseau complexe d’aqueducs dans tout leur empire : des vestiges ont même été retrouvés en Grande-Bretagne et en Afrique du Nord. Rome elle-même était alimentée en eau douce grâce à 11 aqueducs différents qui transportaient l’eau sur une distance de 92 km.
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Les soins dentaires
Les Étrusques, civilisation qui a précédé les Romains, ont inventé des appareils dentaires impressionnants tels que les couronnes, les bridges et les dentiers, comme celui-ci datant d’environ 700 avant J.-C.
Les Romains ont ensuite perfectionné ces inventions. Les appareils dentaires étaient souvent fabriqués à partir d’os, de dents humaines ou animales, d’ivoire ou encore d’or.
Rédigée en 449 avant J.-C., la loi des Douze Tables, qui constitue la base du droit romain, mentionne des dents « attachées avec de l’or ». Cela laisse entendre que cette pratique était assez courante (même si elle était probablement réservée aux citoyens les plus riches).
Le recyclage
Lors de fouilles menées à Pompéi en 2020, les archéologues ont découvert que, bien avant l’éruption du Vésuve, les habitants entassaient leurs déchets à l’extérieur des murs de la ville pour les trier. Les matériaux étaient ensuite revendus ou réutilisés à l’intérieur de l’enceinte.
Certains bâtiments étaient par exemple constitués de fragments de tuiles, de pots cassés et de morceaux de mortier et de plâtre. Ce phénomène ne se limitait pas à Pompéi puisque cette structure située à Césarée, en Israël, était faite de mortier mélangé à des tessons de poterie.
Les citernes
Les Romains construisaient des citernes pour récupérer l’eau de pluie. Les plus petites n’alimentaient qu’une seule maison, tandis que d’autres étaient si grandes qu’elles pouvaient fournir de l’eau à une ville entière.
L’exemple le plus connu est probablement la célèbre Citerne Basilique (en photo), située dans l’actuelle ville d’Istanbul, en Turquie. Construite par l’empereur Justinien Ier en 532 après J.-C., cette citerne aux 336 colonnes peut contenir 80 000 tonnes d’eau. Aujourd’hui, les visiteurs peuvent explorer cet espace extraordinaire et se promener sur des passerelles construites au-dessus de l’eau.
Les journaux
Sous l’Empire romain, à partir de 59 av. J.-C., les affaires officielles, les questions d’intérêt public, les témoignages et même les annonces étaient consignées dans des bulletins quotidiens accessibles au public. Appelés Acta Diurna, ces bulletins sont considérés comme l’ancêtre de nos journaux modernes.
On pense qu’ils étaient écrits sur de la pierre, du métal ou du papyrus et affichés dans les lieux publics. Nous n’avons retrouvé aucun exemplaire original totalement intact, mais les auteurs de l’époque ont beaucoup écrit à leur sujet.
Les espaces verts
Le premier parc public de Rome voit le jour en 55 av. J.-C. Construit par Pompée grâce au butin de ses campagnes en Orient, il est connu sous le nom de Portique de Pompée. Adossé à un théâtre, ce jardin orné de colonnades séduit immédiatement les Romains. Son succès aurait inspiré la création d’autres parcs, incitant l’élite à consacrer une partie de sa fortune à des aménagements similaires.
L’empereur Auguste construisit un jardin public similaire, le Portique de Livie, dédié à son épouse. Selon Pline le Jeune, les portiques publics de ce type étaient un lieu de prédilection pour les promenades, les rencontres entre amis et même les rendez-vous secrets – comme quoi, le temps passe et certaines choses ne changent pas.
Les immeubles résidentiels
Dans les zones urbaines densément peuplées, les Romains vivaient souvent dans des immeubles d’habitation – ou insulae – construits en brique, en béton et en bois. Ils s’élevaient sur sept étages, voire plus. Comme aujourd’hui, le rez-de-chaussée était occupé par des magasins et des ateliers, tandis que les habitants accédaient aux logements situés au-dessus par un escalier commun.
Cette photo montre les vestiges d’une insula à Ostia Antica, l’ancienne ville portuaire de Rome. Malheureusement, comme c’est encore le cas parfois de nos jours, beaucoup de ces bâtiments finissaient par s’effondrer en raison d’une construction bâclée. L’utilisation de poêles, de torches et de lampes à huile à l’intérieur des maisons représentait également un risque d’incendie.
Les instruments et techniques de chirurgie
Aujourd’hui encore, les médecins prêtent le serment d’Hippocrate, en référence à ce médecin grec considéré comme le père de la médecine. Mais, comme souvent, les Romains ont affiné et perfectionné le savoir hérité des Grecs. Les praticiens militaires, tout comme ceux chargés de soigner les gladiateurs blessés, occupaient le sommet de la hiérarchie médicale. Les connaissances se diffusaient notamment par la littérature spécialisée.
Des interventions superficielles mais pointues, comme l’extraction de la cataracte, étaient déjà pratiquées à l’aide d’instruments mis au point par les Romains : scalpels, sondes, pinces, forceps ou encore scies à os. Les répliques modernes permettent d’imaginer à quoi ressemblaient ces outils médicaux.
Les égouts
Avec l’afflux de population dans les grandes villes comme Rome et Ostie, les égouts sont vite devenus indispensables. D’abord de simples canaux à ciel ouvert, ils ont ensuite été bordés de pierre, puis recouverts d’une voûte en berceau. C’est ainsi qu’ils ont pris la forme que nous leur connaissons aujourd’hui.
Le plus célèbre des égouts romains est le Cloaca Maxima, qui existe toujours et que l’on voit ici au XIXᵉ siècle se déverser dans le Tibre. Il a d’abord servi à détourner les eaux pluviales du Forum romain, puis à évacuer les déchets des bains publics et des latrines.
Les bains publics
Loin des toboggans et des plongeoirs de nos piscines publiques modernes, les bains romains (thermae) étaient de véritables chefs-d’œuvre d’architecture construits en pierre et en marbre et ornés de mosaïques et de sculptures, comme ceux-ci à Bath, en Angleterre.
Après s’être déshabillé, le baigneur s’enduisait d’huile avant de s’échauffer en faisant du sport. Il se rendait ensuite dans la salle chaude (caldarium), puis il prenait un bain de vapeur, enchaînait sur la salle tiède et finissait par un plongeon dans le frigidarium. Une visite aux thermes était un moment de convivialité, comme on passerait une journée au spa de nos jours.
Le système juridique moderne
En Occident, le système juridique moderne est truffé d’expressions latines qui témoignent de l’héritage romain dans nos lois et procédures. Comme nous, les Romains organisaient des audiences préliminaires, confiaient les jugements à des citoyens influents, et permettaient aux deux parties de présenter témoins et preuves.
Même le mot « civil », qui figure ici sur le tribunal du centre-ville de St Louis, dans le Missouri, vient du mot latin « civilis », qui fait référence à la société et à la vie publique.
Les arcs
Symbole de l’ingéniosité romaine, l’arc s’intégrait à presque toutes les constructions : ponts, aqueducs, thermes, temples, maisons, arcs de triomphe et amphithéâtres, à commencer par le Colisée de Rome.
Les Romains ont perfectionné l’arc et la voûte, une structure arquée en trois dimensions apparue pour la première fois dans l’Égypte ancienne. Bien qu’une poutre droite soit plus facile à construire, un arc peut supporter un poids beaucoup plus important.
Grâce aux connaissances transmises par les Grecs, les Romains ont découvert que les arcs n’avaient pas besoin d’être des demi-cercles exacts et qu’ils pouvaient avoir des courbes moins prononcées. Résultat : ils ont réussi à construire des structures beaucoup plus longues que leurs prédécesseurs.
Les livres
Les Romains ont hérité des rouleaux de papyrus des Égyptiens, mais ceux-ci étaient peu pratiques à lire. De plus, ce matériau, adapté au climat sec de l’Égypte, résistait mal au froid et à l’humidité présents dans d’autres régions de l’Empire.
À Rome, les tablettes de bois enduites de cire étaient couramment utilisées pour prendre des notes ou envoyer des messages. Mais au Ier siècle de notre ère, une innovation majeure apparaît : le codex. Composé de feuilles de parchemin en peau animale reliées entre deux couvertures rigides, en cuir ou en bois, il s’agit de l’ancêtre du livre moderne.
Les cours et jardins
Alors que les Romains les plus pauvres utilisaient la moindre parcelle de terre pour cultiver des fruits et des légumes, les citoyens les plus riches avaient jusqu’à trois jardins différents dans leur maison. Comme aujourd’hui, les espaces ouverts – et leur utilisation – sont devenus des symboles de richesse et de culture.
Les jardins les plus élaborés se composaient d’un atrium (petit espace contenant généralement une piscine), d’un péristyle (parterre entouré de colonnes comme celui-ci à Pompéi) et d'un jardin à proprement parler, composé de parterres de fleurs, de plantes grimpantes et d’arbres.
Le latin
Le plus ancien témoignage écrit en latin remonte au VIIᵉ siècle avant J.-C. À son apogée, la langue se déclinait en trois formes : le latin littéraire, le latin oratoire et le latin courant, parlé dans la rue.
Après la chute de l’Empire romain d’Occident en 476 après J.-C., le latin est rapidement délaissé et évolue progressivement pour donner naissance aux langues romanes (italien, espagnol, français, etc.).
Le latin a non seulement façonné bon nombre de nos langues modernes, mais il est resté la langue de la religion et de l’érudition pendant tout le Moyen Âge. Aujourd’hui, le latin est encore largement utilisé dans les domaines des sciences et du droit.
Les aides sociales
L’homme politique romain Gaius Gracchus est largement reconnu pour avoir mis en place une première forme de système d’aide sociale. En 123 avant J.-C., il a introduit une loi permettant aux citoyens romains d’acheter des céréales à un prix raisonnable. Pendant une courte période, à partir de 58 avant J.-C., les citoyens ont même eu droit à une quantité déterminée de céréales gratuites, avant que l’aide ne soit conditionnée à un certain niveau de ressources.
Environ 300 ans plus tard, l’empereur Aurélien a élargi le système de manière à ce que même la viande de porc, l’huile d’olive et le sel soient régulièrement distribués gratuitement.
À partir de 97 après J.-C., les enfants pauvres qui vivaient dans les villes italiennes recevaient également une aide financière connue sous le nom d’alimenta. Si cette mesure a été introduite par l’empereur Nerva, c’est son successeur, Trajan, qui a étendu cette mesure.
Notre calendrier
Pendant près de sept siècles, les Romains ont utilisé un calendrier lunaire, jusqu’à ce que Jules César le réforme en 46 av. J.-C. Le calendrier julien, alors instauré, fixait les mois avec le même nombre de jours qu’aujourd’hui.
En 1582, le pape Grégoire XIII ajuste ce système pour mieux refléter la durée réelle de l’année solaire. Le calendrier grégorien, encore en vigueur aujourd’hui, compte 365 jours et introduit le concept d’année bissextile.
Le stade
Le stade romain s’inspire des longues structures en forme de U construites pendant l’Antiquité grecque ; le mot « stade » vient d’ailleurs du grec « stadion » qui désignait la distance d’un champ de course grec.
Les Romains ont transformé le stade en cirque pour les courses de chars, et en amphithéâtre pour les combats de gladiateurs. Vu du ciel, les arènes de Nîmes, dans le Gard, révèlent une étonnante ressemblance avec nos stades modernes.
Le service postal
Inspirés par les Perses, les Romains ont mis en place un système extrêmement efficace pour envoyer des messages et des colis aux quatre coins de leur vaste empire.
Le courrier était transmis d’un coursier à l’autre, à cheval, puis dans des chariots rapides, le long d’un réseau routier très bien organisé, le cursus publicus.
Il s’agissait alors du système postal le plus élaboré de l’Antiquité, les courriers pouvant parcourir plus de 270 km en 24 heures.
L’agencement des villes en grilles
Fervents adeptes des règles et de la standardisation, les Romains ont mis au point un réseau d’urbanisme connu sous le nom de centuriation. Ce système consistait à subdiviser le territoire en une grille de parcelles de taille égale, entrecoupées de routes droites, comme ici à Pompéi.
Résultat : un réseau de rues simple et ordonné, rapide et facile à parcourir. Ce type d’aménagement offrait également une grande adaptabilité, car de nouvelles rues pouvaient être ajoutées à mesure que la population augmentait.
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