30 épaves légendaires qui racontent des siècles d’histoire
Des navires qui se la coulent douce
Des fonds marins aux plages désertes, certaines reliques du passé continuent de fasciner les curieux du monde entier. Ces épaves racontent des histoires oubliées : naufrages tragiques, explorations interrompues ou batailles légendaires. Pour les plongeurs et les amateurs d’histoire, chaque navire dévoile un monde englouti, enveloppé de mystère et légende.
Découvrez 30 épaves mythiques qui ont marqué l’histoire...
Adaptation française par Aurélie Blain
Dimitrios, Péloponnèse, Grèce
Le Péloponnèse, cette région en forme de feuille suspendue à l’extrémité de la Grèce continentale, a tout pour plaire : splendides plages de sable, montagnes majestueuses ou encore mer turquoise.
On y trouve aussi, échouée sur la côte est, près de la charmante petite ville portuaire de Gytheio, l’épave rouillée du Dimitrios.
Dimitrios, Péloponnèse, Grèce
Personne ne sait vraiment comment ce navire est arrivé là. D’après certaines sources, il aurait été utilisé pour le trafic de cigarettes, puis incendié pour faire disparaître les preuves. D’autres évoquent plutôt un simple abandon.
Ce que l’on sait avec certitude, c’est que le Dimitrios domine ce rivage depuis 1981 et a dérivé peu à peu jusqu’à son emplacement actuel. Très facile d’accès, il est aujourd’hui très prisé des photographes.
Corpach Wreck, Fort William, Écosse
Construit en 1975, le chalutier MV Dayspring ramenait autrefois maquereaux et harengs sur les côtes des Highlands écossais.
Après une dernière sortie en mer au début des années 2000, le navire a passé plus de dix ans à quai avant de s’échouer sur les rives du Loch Linhe lors d’une tempête le 8 décembre 2011. Il repose toujours là et est parfois surnommé le « Old Boat of Caol » (le vieux bateau de Caol).
Corpach Wreck, Fort William, Écosse
Aujourd’hui, des photographes venus du monde entier viennent immortaliser cette épave en prenant soin d’avoir aussi en arrière-plan la plus haute montagne de Grande-Bretagne, le Ben Nevis.
Le bateau est légèrement incliné, et personne ne sait exactement comment il s’est retrouvé ainsi. Avant la tempête, ses propriétaires avaient le projet de le transformer en restaurant flottant.
Sweepstakes, Ontario, Canada
Si les épaves vous fascinent, rendez-vous à Tobermory, dans la province canadienne de l’Ontario, sur les rives du lac Huron.
25 épaves fascinantes reposent dans ces eaux claires, accessibles aux plongeurs, aux adeptes du snorkeling ou depuis un bateau à fond de verre. La plus célèbre d’entre elles est le Sweepstakes, une goélette de 36 mètres de long qui a coulé en eaux peu profondes en 1885 après avoir heurté un rocher.
Sweepstakes, Ontario, Canada
Le Sweepstakes est resté sur place quelques semaines avant d’être remorqué jusqu’au port. Après inspection, les dommages ont été jugés irréparables et le navire a été dépouillé de ses gréements et autres équipements utiles, puis abandonné aux eaux du lac.
Sa coque, son guindeau et une partie du garde-corps d’origine sont encore intacts.
Kodiak Queen, Îles Vierges britanniques
Le Kodiak Queen s’est mu de nos jours en une œuvre d’art fascinante, entre mémoire historique et créativité contemporaine.
Cet ancien chaland-citerne de la marine américaine, l’un des rares navires à avoir survécu à l’attaque de Pearl Harbor, a été volontairement coulé au printemps 2017 dans les îles Vierges britanniques. Il fait désormais office de site de plongée, d’habitat pour la faune marine et d’installation artistique immergée.
Kodiak Queen, Îles Vierges britanniques
Ce projet artistique et écologique est à l’initiative de l’entrepreneur Richard Branson, fondateur de Virgin. Au-dessus de la coque s’élève une impressionnante structure en treillis aux multiples tentacules qui évoque le kraken, monstre légendaire des abysses.
Si l’ouragan Irma a malheureusement endommagé la sculpture en 2017, le site sous-marin a quant à lui résisté.
Épaves de Blankenese, Hambourg, Allemagne
Sur l’Elbe, près de Hambourg, la plage de Blankenese s’est peu à peu transformée en un véritable cimetière marin. La première épave à s’y échouer fut le Polstjernan, une vieille goélette finlandaise à quatre mâts qui a pris feu en 1926 après l’explosion de son moteur.
Puis, en 1975, une barge nommée Uwe y a sombré à son tour, après être entrée en collision avec le caboteur Wiedau. L’Uwe a été éventrée, et seule sa poupe émerge encore aujourd’hui des flots (voir photo).
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Épaves de Blankenese, Hambourg, Allemagne
Après la Seconde Guerre mondiale, des carcasses de sous-marins allemands, encore visibles à marée basse, sont venues s’ajouter à la digue construite autour de l’épave du Polstjernan. Facilement accessibles depuis la gare de Blankenese, elles se trouvent à environ 300 m du phare, sur la plage.
Attention, la baignade n’y est pas autorisée : les courants sur cette portion de l’Elbe sont réputés trompeurs, comme pourraient en attester les capitaines des navires naufragés ici.
Bessie White, Fire Island, New York, États-Unis
Les tempêtes ont englouti plus d’un navire, mais pour le Bessie White, c’est un ouragan qui l’a sorti de l’oubli.
En 2012, l’ouragan Sandy a balayé la côte est des États-Unis et a mis au jour cette vieille goélette canadienne échouée au début du XXᵉ siècle sur Fire Island, une île-barrière au large de la côte sud de Long Island.
Bessie White, Fire Island, New York, États-Unis
On peut facilement rejoindre le Bessie White en prenant un ferry depuis Long Island. Cependant, la portion visible de l’épave dépend des conditions météo. Ce sont en effet le vent, les vagues et le sable qui décident de ce que l’on peut apercevoir à la surface.
MV Panagiotis, Zakynthos, Grèce
Le MV Panagiotis, échoué sur les côtes de Zakynthos en Grèce, est devenu un site touristique majeur depuis quelques années. Abritée des éléments par une crique protégée, cette épave couverte de rouille est remarquablement bien conservée.
Elle trône au centre de la plage de Navágio, un banc de sable isolé sur la côte nord-ouest de l’île, mieux connu sous le nom de « baie du Naufrage ».
MV Panagiotis, Zakynthos, Grèce
Ce navire, que l’on pense être un ancien bateau de contrebande, a été construit dans les années 1930 et s’est échoué 50 ans plus tard à la suite d’une tempête.
On peut admirer l’épave depuis les falaises ou rejoindre la plage en bateau pour l’observer de près. Même si elle est presque indissociable de l’image de Zakynthos, cette épave très instagramable s’est beaucoup détériorée au cours de la dernière décennie, et son avenir reste incertain.
Hilma Hooker, Bonaire, Caraïbes
Parmi la soixantaine de sites de plongée spectaculaires qu’offre Bonaire, l’Hilma Hooker propose sans aucun doute une aventure inoubliable. Ce cargo néerlandais de 72 mètres de long a coulé pour la première fois en 1975, avant d’être renfloué puis revendu.
Son passé alimente nombre de rumeurs. On raconte ainsi que le navire aurait été utilisé pour le trafic de drogue, et qu’une cargaison cachée derrière une cloison factice y aurait été découverte.
Hilma Hooker, Bonaire, Caraïbes
Faute d’avoir pu identifier le propriétaire, l’enquête pour contrebande est restée sans suite et le navire a été abandonné. Remorqué puis amarré au large, il a sombré en 1984, s’immobilisant parfaitement entre deux récifs coralliens. Désormais partie intégrante du parc national marin de Bonaire, il est aujourd’hui prisé des plongeurs pour ses coraux préservés et spectaculaires.
Mary Rose, Portsmouth, Angleterre
Le Mary Rose, navire de guerre favori d’Henri VIII d’Angleterre, a coulé en 1545 lors de la bataille du Solent, un affrontement à l’issue indécise qui a opposé la marine anglaise à celle de François Ier.
Au cours de ses 34 années de service, il a pris part à plusieurs épisodes marquants de l’histoire britannique, notamment en transportant des troupes vers le nord de l’Angleterre pour la bataille de Flodden, puis en menant une attaque contre la flotte française à Brest.
Mary Rose, Portsmouth, Angleterre
Le Mary Rose a été renfloué en 1982 après des années de fouilles archéologiques sous-marines et il est désormais exposé au Mary Rose Museum de Portsmouth.
Plus de 19 000 objets ont été récupérés sur le site de l’épave, parmi lesquels des ossements, des armes et des vêtements. Le navire peut être observé de près au musée où il se trouve, qui a été réaménagé en 2016 pour offrir aux visiteurs une expérience encore plus immersive.
Peter Iredale, Oregon, États-Unis
La côte de l’Oregon, aux États-Unis, est parsemée d’épaves, notamment le long du tristement célèbre « Cimetière du Pacifique ». Ce secteur redouté, connu pour ses conditions météo imprévisibles, ses bancs de sable mouvants et ses courants traîtres, a englouti des milliers de navires au fil des siècles.
Parmi les nombreuses carcasses de navires échoués, celle du Peter Iredale visible aujourd’hui dans le parc historique de Fort Stevens, est la plus emblématique.
Peter Iredale, Oregon, États-Unis
L’approche de l’embouchure du fleuve Columbia est redoutée depuis longtemps des marins pour sa navigation difficile. C’est en 1906 que le navire s’y est échoué, emporté par des vents violents.
Aujourd’hui, son étrave et ses mâts rouillés, recouverts de balanes, dépassent encore du sable. À marée basse, on peut s’en approcher à pied pour l’observer de près.
Capella, Norderney, Allemagne
Norderney est l’une des îles de la Frise orientale, un archipel allemand baigné par les eaux de la mer du Nord. Cette destination estivale prisée pour ses longues plages de sable fut le théâtre d’un drame en 1967, à l’occasion d’une violente tempête : un harenguier en route pour Emden depuis Glückstadt s’est alors échoué sur la pointe orientale de l’île, malgré l’intervention d’un bateau de sauvetage, impuissant face à la force des éléments.
Capella, Norderney, Allemagne
L’épave visible aujourd’hui sur la plage de Norderney n’est cependant pas celle du Ministerialrat Streil. Il s’agit du Capella, un bateau mytilicole venu de Bensersiel qui avait tenté de récupérer le Ministerialrat Streil, mais s’était lui-même retrouvé coincé.
Un an plus tard, un remorqueur a réussi à libérer le harenguier, mais le Capella n’a pas bougé. Aujourd’hui, le site attire aussi bien les randonneurs que les amateurs de graffitis.
Pesuta, Colombie-Britannique, Canada
Le Pesuta a vu le jour en tant que navire à vapeur, puis a été transformé en barge à bois au début du XXᵉ siècle. Après une violente tempête en 1928, ce navire de 80 m de long s’est échoué sur les plages de galets de l’archipel pittoresque de Haida Gwaii, dans la province canadienne de Colombie-Britannique.
Pesuta, Colombie-Britannique, Canada
Les vestiges du Pesuta attirent aujourd’hui de nombreux visiteurs. L’épave, penchée sur un flanc et lentement rongée par le temps, dévoile encore ses hublots en métal et sa charpente apparente. On peut l’approcher de près, à condition de parcourir à pied les quatre heures de marche aller-retour à travers les forêts et les dunes du parc provincial de Naikoon, sur l’île Graham.
MV Captayannis, Helensburgh, Écosse
Connu en Écosse sous le nom de sugar boat (le cargo sucrier), le MV Captayannis était un navire grec transportant du sucre. En 1974, pris dans une violente tempête, il a heurté les chaînes d’ancrage d’un grand pétrolier, qui ont éventré sa coque sous la ligne de flottaison. Gravement endommagé, il a sombré dans la rivière Clyde.
MV Captayannis, Helensburgh, Écosse
Couché sur le flanc bâbord, le navire repose encore ainsi, silhouette fantomatique surgissant des flots. Un projet de destruction à l’explosif a été abandonné, la zone étant trop proche d’une réserve ornithologique.
L’épave, jamais déplacée, attire aujourd’hui plongeurs, touristes et passionnés de nature.
SS Francisco Morazan, Michigan, États-Unis
Construit dans les années 1920 pour des armateurs allemands, le SS Francisco Morazan a changé plusieurs fois de pavillon, passant entre les mains de différents gouvernements. Son dernier voyage remonte à novembre 1960, au départ de Chicago, sur le lac Michigan. À cette période de l’année, les Grands Lacs sont redoutés pour leurs tempêtes soudaines qui rendent toute navigation risquée.
SS Francisco Morazan, Michigan, États-Unis
Des vents violents, du brouillard et de fortes chutes de neige ont provoqué l’échouement du navire à quelque 90 m au large de la côte sud-ouest de South Manitou Island, dans le Michigan. L’équipage a rapidement abandonné le navire, qui n’a pas bougé depuis, se muant au fil des ans en refuge pour diverses espèces d’oiseaux. On peut l’observer depuis la rive après une randonnée, ou s’en approcher en kayak pour l’admirer de près.
RMS Titanic, Canada
C’est probablement l’épave la plus célèbre de tous les temps : le RMS Titanic a sombré en 1912 après avoir heurté un iceberg, entraînant la mort de plus de 1 500 personnes à bord.
L’épave du célèbre paquebot n’a été retrouvée qu’en 1985 grâce à des technologies de détection sous-marine comme le sonar et la vidéo qui ont permis aux chercheurs d’explorer les fonds de l’Atlantique à la recherche des débris dispersés. Ils ont aussi découvert que le Titanic s’était brisé en deux avant de sombrer au fond de l’océan.
RMS Titanic, Canada
En février 2023, des images inédites de l’épave ont été dévoilées pour le 25ᵉ anniversaire de Titanic, le film oscarisé.
Cette vidéo de 80 minutes, filmée en juillet 1986, révèle l’état du navire à 3 780 m de profondeur : recouvert d’algues, habité uniquement par des poissons des abysses, mais toujours reconnaissable grâce à ses hublots, rambardes et intérieurs jadis somptueux.
Gardar BA 64, Westfjords, Islande
Ancien baleinier et navire de pêche, le Gardar BA 64 est le plus vieux navire en acier d’Islande. Construit en 1912 — l’année du naufrage du Titanic — il a vu le jour en Norvège sous le nom de Globe IV, avant d’être acquis par l’Islande en 1950. Aujourd’hui centenaire, il rouille lentement dans le décor spectaculaire de la côte ouest islandaise.
Gardar BA 64, Westfjords, Islande
Mis hors service depuis 1981, le navire n’a jamais été démantelé et a été volontairement échoué dans le fjord de Patreksfjordur. Depuis, il attire les photographes désireux de capturer sa silhouette fantomatique.
Pour des raisons de sécurité, il est interdit aux curieux de monter à bord, car la structure, fragilisée depuis trop longtemps, est devenue instable.
Aalschokker, Silbersee, Allemagne
À chaque fois qu’une vague de chaleur frappe le nord de l’Europe, le niveau du Rhin baisse drastiquement. Il laisse alors apparaître l’épave d’un ancien chalutier, l’Aalschokker, à proximité de la charmante ville de Neuss am Rhein.
Ce navire a sombré dans les années 1990, peu après l’emprisonnement de son propriétaire pour meurtre, puis a été peu à peu oublié. Seule la pointe de son mât, conçu pour la pêche à l’anguille, dépasse encore de l’eau.
Aalschokker, Silbersee, Allemagne
L’Aalschokker est réapparu pour la première fois lors de la canicule de 2003. La fréquence des vagues de chaleur en Europe a cependant permis au chalutier de refaire plusieurs fois surface.
Recouvert d’alluvions, le navire prend un aspect presque fantomatique. Plusieurs projets ont été envisagés pour le déplacer sur la terre ferme et en faire un monument, mais un litige persiste sur la juridiction de cette portion du Rhin. Comme l’épave ne gêne pas la navigation, il a finalement été décidé de laisser l’Aalschokker sur place.
SS Point Reyes, Californie, États-Unis
Des éléphants de mer aux épaves échouées, en passant par un phare majestueux, les 280 km² de la réserve de Point Reyes, au nord de la Californie, offrent un concentré de merveilles naturelles et maritimes.
Parmi les 1 500 espèces végétales et animales présentes ici se trouve aussi le SS Point Reyes, une épave à l’esthétique saisissante, posée comme tant d’autres sur les récifs redoutables de la région.
SS Point Reyes, Californie, États-Unis
Dans la baie de Tomales Bay, cette épave fait le bonheur des photographes, surtout à marée basse. Elle est ici photographiée de nuit, sous la Voie lactée, par Cameron Venti.
Mais cette popularité soulève des questions de conservation : un incendie a ravagé l’arrière du navire en 2016 et plusieurs tempêtes l’ont encore fragilisée depuis. En 2024, les services du parc national ont annoncé envisager son enlèvement.
SS Maheno, Queensland, Australie
Construit en 1905, le SS Maheno est l’un des tout premiers bateaux à turbine. Il assurait jadis une liaison régulière entre Sydney et Auckland.
Par la suite, pendant la Première Guerre mondiale, il a fait office de navire-hôpital en Europe. Puis, des années plus tard, en 1935, un cyclone l’a envoyé par le fond alors qu’il faisait route vers un chantier de démolition japonais.
SS Maheno, Queensland, Australie
Facilement accessible depuis la Fraser Coast (50 minutes de ferry), cette épave est aujourd’hui la plus célèbre de l’île Fraser, située dans le Queensland.
Bien qu’elle se dégrade lentement sous l’effet du sel, sa silhouette reste en grande partie intacte et continue de fasciner les visiteurs. Elle est ici photographiée depuis le ciel par un drone.
Eduard Bohlen, Namibie
Il est difficile de trouver décor plus saisissant que la Namibie pour contempler des épaves fantomatiques. Le long des rivages inhospitaliers de la Skeleton Coast – la redoutée « côte des Squelettes » – gisent des milliers de navires échoués, emportés par des vents violents et une mer déchaînée.
Parmi eux, l’Eduard Bohlen repose aujourd’hui au beau milieu du désert, figé dans le sable à quelque 400 mètres du rivage.
Eduard Bohlen, Namibie
Ce vieux cargo allemand aurait fait naufrage dans un épais brouillard alors qu’il naviguait en direction de Table Bay. Avec les années à mesure que le désert gagnait du terrain sur l’océan, le navire a été fait prisonnier des sables.
Aujourd’hui, l’épave se découvre le plus souvent depuis les airs lors d’un safari aérien, ou au cours d’une excursion en 4x4 au départ de Lüderitz ou de Walvis Bay.
Zeila, Namibie
Plus au nord, toujours le long de la Skeleton Coast, une autre carcasse attire les regards : celle d’un chalutier rouillé, échoué à quelques mètres à peine du rivage.
Souvent cerné d’oiseaux marins, le Zeila dégage une atmosphère encore plus lugubre que l’Eduard Bohlen. Le navire s’est échoué en août 2008 au sud de Hentiesbaai et subit depuis l’assaut incessant des vagues.
Zeila, Namibie
Vendu à un ferrailleur indien, le Zeila s’est échoué après s’être détaché de son câble de remorquage en route vers Mumbai.
Il s’agit aujourd’hui de l’une des épaves les plus facilement accessibles de la côte namibienne. Mais la mer y est trop agitée pour espérer s’en approcher de près : mieux vaut l’observer depuis la plage, à deux pas du célèbre spot de pêche de Die Walle.
HMS Gloucester, Norfolk, Angleterre
Présentée comme la découverte d’épave la plus importante depuis celle du Mary Rose, la localisation du HMS Gloucester est restée secrète pendant quinze ans. Le navire de guerre a été retrouvé en 2007, au large de Great Yarmouth, mais l’annonce officielle n’a été faite qu’en 2022.
Le Gloucester a sombré en 1682 après s’être échoué, entraînant la mort de centaines de passagers. À son bord se trouvait le duc d’York, futur roi d’Angleterre, qui a échappé de peu à la noyade. Un destin royal qui aurait pu s’éteindre bien avant d’éclore.
HMS Gloucester, Norfolk, Angleterre
Les chercheurs ont retrouvé sur le site des objets remarquables, dont la cloche du navire, une paire de lunettes encore dans leur étui (en photo) ainsi que les canons d’origine du navire.
L’incroyable découverte revient à deux frères, archéologues amateurs, qui ont repéré un premier canon lors d’une plongée au large du Norfolk. Ce n’est toutefois qu’en 2012, grâce à la mise au jour de la cloche, que l’épave a pu être formellement identifiée. Le secret a été gardé pendant encore une décennie, le temps de mettre en place les mesures nécessaires pour protéger le site.
Mortar Wreck, Dorset, Angleterre
En 2020, la baie de Poole Bay, battue par les vents au large du Dorset, en Angleterre, a livré une découverte archéologique majeure. Cette année-là, des chercheurs de l’université de Bournemouth ont découvert les vestiges d’un navire médiéval, datant probablement du XIIIᵉ siècle.
Il s’agirait de la plus ancienne épave anglaise dotée d’une coque jamais identifiée. Ce navire, assemblé selon la technique du clin – où les planches de bois se superposent –, transportait également une cargaison impressionnante.
Mortar Wreck, Dorset, Angleterre
Surnommée « Mortar Wreck » (l’épave aux mortiers) en raison de la vaste collection de mortiers découverts à bord (en photo), l’épave renfermait également des dalles funéraires en marbre de Purbeck, un calcaire extrait sur la côte sud de l’Angleterre.
Pour les experts, ces trouvailles offrent un éclairage inédit sur les techniques de fabrication des pierres tombales au Moyen Âge.
Vasa, Stockholm, Suède
Lors de son lancement en 1628, le Vasa était considéré comme le navire de guerre le plus redoutable de la Baltique – le pendant suédois du Mary Rose. Haut d’environ 50 mètres, il était équipé de 64 canons capables de projeter leurs salves à la vitesse du son.
Mais à peine vingt minutes après avoir quitté le quai, une rafale de vent a fait chavirer le vaisseau, qui a alors sombré dans le port de Stockholm. Trente personnes, prisonnières à bord, ont trouvé la mort ce jour-là.
Vasa, Stockholm, Suède
La découverte de l’épave du Vasa et son spectaculaire renflouement en 1961 ont fait date dans les annales de la télévision suédoise. Dans les années qui ont suivi, des plongeurs ont remonté à la surface une foule d’objets fascinants dont des bagues en or, des ornements finement travaillés ou encore des ancres englouties dans la vase.
Aujourd’hui entièrement restauré, le Vasa est exposé dans un musée qui lui est entièrement dédié. On peut y admirer le navire peint comme il l’était à l’origine, tandis que ses ponts de bois invitent à une promenade hors du temps, au rythme de leurs grincements.
Äpplet, Stockholm, Suède
En octobre 2022, des archéologues suédois ont annoncé une découverte fascinante : l’épave submergée de l’Äpplet (qui signifie « pomme »), navire jumeau du Vasa. Construit au XVIIᵉ siècle, ce vaisseau de guerre sculpté arborait une coque plus large, pensée pour améliorer sa stabilité en mer.
Après plusieurs décennies de service, l’Äpplet fut déclaré inapte à la navigation et volontairement sabordé en 1659 afin de former une barrière sous-marine destinée à protéger l’accès au port de Stockholm.
Äpplet, Stockholm, Suède
On voit ici un sabord, qui, comme sur le Vasa, abritait l’un des 64 canons du navire. Conscients de l’importance de la découverte du Vasa, les archéologues ont passé des années à rechercher l’épave de l’Äpplet.
Cette découverte devrait les « aider à comprendre comment les grands navires de guerre sont devenus ces colosses capables de dominer la mer Baltique, un facteur décisif dans l’émergence de la Suède en tant que grande puissance au XVIIᵉ siècle ».
Épave médiévale, Mjosa, Norvège
En novembre 2022, des chercheurs ont découvert une extraordinaire épave médiévale au fond du plus grand lac de Norvège. Ce navire en bois figé dans le temps, datant possiblement du XIVᵉ siècle, a été repéré lors d’une mission de cartographie des 363 km² du lit du lac Mjosa.
Cette image a été obtenue grâce au sonar utilisé pour cartographier l’épave.
Épave médiévale, Mjosa, Norvège
La découverte a été rendue possible grâce au véhicule sous-marin Hugin (ici en photo) opéré par l’Institut norvégien de recherche de la défense (FFI).
Les eaux douces et sans remous du lac ont permis au navire de rester dans un état de conservation remarquable. Les archéologues continuent d’étudier l’épave pour mieux comprendre d’où elle vient et à quoi elle servait. Sa construction semble toutefois typique de la technique norvégienne de construction à clin, reconnaissable à ses planches de bois superposées.
Selon les chercheurs, l’embarcation aurait probablement sombré lors d’une tempête.
Épave élisabéthaine, Kent, Angleterre
En avril 2022, alors qu’ils prospectaient une carrière sur la côte anglaise du Romney Marsh à la recherche de minéraux, des employés d’une cimenterie ont fait une découverte pour le moins inattendue : les vestiges d’une rare épave élisabéthaine, situés à 300 m de la mer.
Les experts ont identifié une coque remarquablement bien conservée, dont on a déjà extrait plus de cent poutres de chêne. Cette découverte aidera les historiens à mieux comprendre les techniques de construction navale du XVIIᵉ siècle, à une époque où l’exploration, la mondialisation et la colonisation battaient leur plein.
Épave élisabéthaine, Kent, Angleterre
Les épaves de cette période sont si rares que la célèbre émission anglaise d’archéologie Digging for Britain y a consacré un numéro en janvier 2023.
Selon les historiens Andrea Hamil (en photo), Anthony Firth et Alice Roberts, le navire a probablement été construit entre 1558 et 1580. Cependant, sa fonction reste à déterminer.
Les archéologues sous-marins cartographient actuellement l’épave à l’aide d’un laser et, une fois cette tâche achevée, le navire sera de nouveau enseveli là où il a été découvert, pour que le limon poursuive son travail de conservation.
MS Dr. Ingrid Wengler, Berlin, Allemagne
Construite aux Pays-Bas en 1959, cette barge touristique s’est échouée dans la Spree, à Berlin, entre la sculpture du Molecule Man et le Badeschiff.
Elle appartient à Franz Günther van de Lücht, qui lui a donné le nom de son grand amour : une brillante chirurgienne de l’hôpital Dreifaltigkeits, à Lippstadt, tragiquement disparue dans un accident de voiture en 1979.
MS Dr. Ingrid Wengler, Berlin, Allemagne
Le MS Dr. Ingrid Wengler gît ici depuis 1996, non pas immobilisé par un banc de sable de la Spree, mais par la bureaucratie allemande.
Le navire a en effet été saisi et ancré ici lorsque Van de Lücht s’est déclaré en faillite, l’Office des voies navigables de Berlin affirmant que ce dernier leur devait de l’argent.
Franz Günther van de Lücht a hélas perdu le procès intenté sur ce motif contre l’office et, près de 30 ans plus tard, le bateau attend toujours d’être libéré de la Spree.
Trinidad, lac Michigan, Wisconsin, États-Unis
Le 15 juillet 2023, une goélette en bois disparue depuis 150 ans a refait surface au fond du lac Michigan. Retrouvée à 16 kilomètres au large des côtes du Wisconsin, elle se trouvait dans un état de conservation saisissant, la vaisselle encore empilée dans les placards et les effets personnels de l’équipage encore intacts.
C’est au terme de deux années de recherches acharnées, entre plongée dans les archives historiques et balayage sonar du lac, que les chasseurs d’épaves Brendon Baillod et Bob Jaeck ont localisé le Trinidad.
« On dirait vraiment un bateau en bouteille, a confié Brendon Baillod au New York Times. Il s’agit d'une vraie capsule temporelle ».
Trinidad, lac Michigan, Wisconsin, États-Unis
Cette goélette longue de 43 m transportait du charbon à destination de Milwaukee. Lorsqu’elle a sombré le 13 mai 1881, elle a coulé si vite que l’équipage n’a pas eu le temps de sauver la mascotte du navire, un Terre-Neuve endormi près du poêle.
Brendon Baillod et Bob Jaeck ont signalé leur découverte à la Société historique du Wisconsin, qui a réalisé une modélisation 3D du navire grâce à la photogrammétrie. Le public a ainsi la possibilité d’explorer virtuellement l’épave.
Quest, Canada
En juin 2024, une équipe de scientifiques, d’historiens et de plongeurs a annoncé avoir découvert dans les eaux profondes de l’Atlantique Nord l’une des épaves les plus recherchées de l’histoire.
Le Quest est entré dans l’histoire pour avoir embarqué en 1921 le légendaire explorateur Ernest Shackleton à destination de l’Antarctique. Ce sera son ultime expédition : Shackleton meurt d’une crise cardiaque dans sa cabine, au large de la Géorgie du Sud, sans jamais atteindre les glaces de l’océan Austral. Le navire, lui, poursuivra sa route bien après la disparition de son illustre passager, avant de sombrer définitivement en 1962, à plusieurs milliers de kilomètres de là.
Quest, Canada
Disparu des radars pendant des décennies, le Quest a finalement été retrouvé… en à peine cinq jours. L’équipe de recherche a localisé l’épave à 15 milles nautiques des côtes canadiennes grâce à un sonar de haute précision qui a capté sa présence à 400 mètres de profondeur. Le navire reposait droit sur sa quille, son mât brisé allongé sur le sable tout proche.
« Nous avons dû mener une véritable enquête, explique David Mearns, directeur des recherches. Pour moi, nous avions environ 70 % de chances de le retrouver ».
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