8 vestiges engloutis qui portent encore l’écho du passé
Des mondes cachés sous la surface
Les profondeurs de nos mers, lacs et rivières recèlent bien des mystères. Au-delà des créatures étranges que l’on y trouve, des explorateurs ont mis au jour des cités entières longtemps oubliées.
Villages submergés, temples ancestraux, monuments engloutis… Autant de fragments d’Histoire silencieusement conservés sous la surface.
Découvrez dès à présent ces cités perdues, gardiennes d’un passé qui ne parlera plus jamais.
Adaptation française par Margaux Cervatius
Baïes, Italie
Les ruines de Baïes reposent sous les eaux de la baie de Naples, à proximité d’une autre cité « disparue » bien plus célèbre : Pompéi.
Toutes deux victimes de l’activité volcanique, ces deux anciennes villes romaines ont connu une fin tragique. Mais contrairement à Pompéi, figée sous une coulée de lave, les habitants de Baïes auraient eu le temps de fuir avant que leur cité ne soit engloutie par la montée des eaux.
Baïes, Italie
Les vestiges de cette cité engloutie ressemblent davantage à un parc de sculptures aquatiques qu’à un ancien lieu de vie. Et même à son apogée, entre 100 avant J.-C. et 500 après J.-C., Baïes semblait déjà flotter hors du temps.
Lieu de plaisirs et d’excès, Baïes fut autrefois le repaire des citoyens les plus fortunés de Rome. Parmi eux : Jules César, qui y avait sa propre villa.
Baïes, Italie
Baïes a même été qualifiée de « Las Vegas de l’Empire romain » en raison de l’hédonisme qui y régnait. C’est là que les plus hautes sphères de la société romaine venaient faire la fête et se défouler.
Les statues qui ont survécu – certaines décapitées, d’autres remarquablement intactes – parsèment aujourd’hui les fonds marins.
Baïes, Italie
Longtemps tombé dans l’oubli, ce passé est resté enfoui sous la mer, tout comme les statues, colonnes, fresques et vestiges hellénistiques de la cité. Il a fallu attendre les années 1940 et une photo aérienne pour révéler, juste sous la surface, les contours d’une ville oubliée.
Des recherches ont été menées au cours des décennies suivantes et le site a fini par être classé aire marine protégée en 2002, sous le nom de Parco Archeologico Sommerso di Baia. Aujourd’hui, les plongeurs peuvent y explorer des villas et des grottes sous-marines ornées de nymphes en marbre.
Atlit Yam, Israël
Les vestiges de ce village néolithique ont été redécouverts en 1984 sous les eaux de la Méditerranée, au large d’Atlit, une ville côtière située juste au sud de Haïfa, en Israël. Datant d’environ 7000 ans avant J.-C., il s’agit de l’un des premiers villages engloutis à avoir été mis au jour et de l’un des mieux conservés.
On y découvre des puits de pierre, des silos à céréales et même des tombes abritant des squelettes. Un cercle de pierres, resté intact depuis sa construction, y dégage une étrange aura de mystère.
Pavlopetri, Grèce
Ce qui, à première vue, ressemble à une plage idyllique où se baigner entre les rochers marque en réalité la limite d’une ancienne cité engloutie. Pavlopetri est la plus vieille ville submergée connue au monde, dont l’origine remonterait à environ 5 000 ans.
Cette cité portuaire de l’âge du bronze repose juste sous la surface de l’eau dans la baie de Vatika, dans la région grecque de Laconie, à deux pas d’une plage de sable doré.
Pavlopetri, Grèce
La cité était cachée là, à la vue de tous, jusqu’à ce qu’un biologiste marin de l’université de Southampton (Royaume-Uni) la redécouvre lors d’une plongée dans la baie en 1967.
Nicholas Flemming est ensuite revenu avec un groupe d’étudiants pour explorer davantage le site. Ils ont alors découvert un ensemble de rues, de cours et de jardins, des maisons en pierre, des tombes, ainsi que des tessons de poterie datant de la période mycénienne (1600 à 1100 av. J.-C.).
Pavlopetri, Grèce
Par la suite, de nouvelles études ont montré que la ville était plus grande et plus ancienne qu’on ne le pensait. Elle possédait même un plan sophistiqué de routes bien tracées, des réseaux d’eau complexes, des temples et une vaste place centrale.
Selon certaines hypothèses, Pavlopetri aurait été engloutie par un tremblement de terre aux alentours de 1000 av. J.-C.
Shicheng, Chine
L’histoire de « l’Atlantide chinoise » est beaucoup moins mystérieuse, car nous savons que la cité a été volontairement engloutie en 1959 pour permettre la construction du barrage de Xin’an et d’une centrale hydroélectrique.
Sous les eaux calmes du lac Qiandao, dans la province du Zhejiang, reposent les vestiges étonnamment bien conservés de Shicheng, une cité vieille de plusieurs siècles. La plupart de ses bâtiments, datant du XVIᵉ siècle, sont encore debout, figés dans le temps.
Pratiquement oubliée, cette cité engloutie a été redécouverte en 2001 lors d’une expédition gouvernementale qui a révélé une ville bien préservée, dotée de larges rues, de murs de pierre, de portes ornées, ainsi que de statues de lions, de dragons et de phénix.
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Olous, Grèce
L’ancienne cité d’Olous, qui comptait autrefois environ 40 000 habitants, repose aujourd’hui sous la surface de la mer Égée.
Ses murs et fondations, situés juste au large de la côte nord de la Crète près du village d’Elounda, sont visibles depuis le rivage.
Plusieurs théories expliquent sa disparition, certaines avançant que les structures se seraient effondrées lors d’une éruption volcanique à Santorin.
Olous, Grèce
Il semble plus probable que la ville, l’une des 100 cités minoennes qui ont prospéré en Crète entre 3000 et 900 avant J.-C., a été lentement submergée face à l’élévation du niveau de la mer.
Une partie du site a échappé aux eaux : à l’écart du rivage, on peut encore voir les ruines d’une basilique, ornées de mosaïques figurant des poissons et d’inscriptions au sol. Certains artefacts retrouvés sous l’eau ont été rassemblés et sont désormais exposés dans différents musées.
Simena, Turquie
Les vestiges en pierre de cette ville submergée apparaissent ici et là au-dessus des flots, serpentant dans les eaux claires depuis le rivage rocheux de Kekova, île inhabitée située au large d’Antalya.
Simena, ancienne colonie lycienne datant d’environ 2 000 av. J.-C., jouait alors un rôle de comptoir maritime.
Simena, Turquie
Les murs et fondations de la cité apparaissent juste sous la surface, comme figés dans une piscine cristalline.
D’autres vestiges — un ancien chantier naval, une église, un escalier de pierre qui plonge dans la mer — jalonnent encore le rivage, rappelant combien la ville s’ancrait au plus près de l’eau.
Au IIᵉ siècle, une série de séismes a condamné Simena à disparaître sous la mer, scellant à jamais son sort.
Simena, Turquie
Ces ruines ont également levé le voile sur la civilisation lycienne, dont les particularités la distinguent nettement des autres cultures de la côte méditerranéenne turque.
La Lycie était organisée en une fédération démocratique et rassemblait jadis plusieurs cités sous le nom de « Ligue lycienne ». Considéré comme le premier système de ce genre, ce modèle aurait inspiré les démocraties que nous connaissons aujourd’hui.
Simena, Turquie
Sur l’île de Kekova, aucune âme qui vive à l’exception de quelques chèvres, gardiennes silencieuses des ruines. Site protégé, l’île est inscrite sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Pour préserver les ruines, la plongée et le snorkeling y sont interdits, même si certains bateaux d’excursion ont le droit de s’en approcher.
Il est possible d’admirer la plupart des structures remarquables de Simena depuis la terre ferme, notamment les tombes finement ornées qui émergent au-dessus de la surface de l’eau.
Zakhiku, Kemune, Irak
Cette cité antique vieille de 3 400 ans, nichée sur les rives du Tigre, n’a été découverte que récemment sur le site archéologique de Kemune, en Irak. On pense qu’elle constituait un centre important de l’empire Mittani, qui contrôlait des territoires du nord de la Mésopotamie et de la Syrie entre 1550 et 1350 av. J.-C.
En juin 2022, une sécheresse extrême a frappé cette région irakienne. Le niveau bas du réservoir du barrage de Mossoul a alors dévoilé Zakhiku, une ancienne cité de l’âge du bronze remarquablement bien conservée.
Zakhiku, Kemune, Irak
Des fouilles ont alors mis au jour plusieurs édifices majeurs, dont un palais aux murs impressionnants. Parmi les structures découvertes figurent une vaste fortification dotée de hautes tours, une salle de stockage à plusieurs étages, un complexe industriel ainsi qu’un monument.
Les archéologues ont été stupéfaits de découvrir des murs en briques de terre crue remarquablement bien préservés malgré des décennies passées sous l’eau. Cet état de conservation exceptionnel s’explique par un tremblement de terre qui, avant l’engloutissement du site par le réservoir, a enseveli la cité sous les décombres, protégeant ainsi ses structures.
Zakhiku, Kemune, Irak
Autre découverte fascinante : cinq récipients en céramique renfermant plus d’une centaine de tablettes cunéiformes datant du royaume médio-assyrien. Ces écrits pourraient livrer des informations précieuses sur l’empire Mittani et sur la manière dont l’Assyrie a progressivement pris le dessus.
Face aux inondations récurrentes qui frappent la région, les archéologues ont dû protéger le site de fouilles avec des bâches en plastique et du gravier.
Port Royal, Jamaïque
Infâme repaire de pirates, la ville de Port Royal en Jamaïque était autrefois considérée comme l’endroit le plus malfaisant de la planète. Mais derrière sa réputation sulfureuse, il s’agissait aussi de la ville la plus prospère et la plus influente des Caraïbes.
En 1692, un violent tremblement de terre suivi d’un tsunami a dévasté la ville, tuant des milliers d’habitants. Depuis, ses ruines reposent sous l’océan, à côté du Palisadoes Strip de Kingston, une chaussée qui entoure le port. Aujourd’hui, seule une petite partie de l’ancienne ville de Port Royal émerge encore au-dessus de la surface.
Port Royal, Jamaïque
Fondée par les Espagnols en 1494, la ville était un véritable coffre-fort regorgeant de trésors accumulés en mer. Une montre de poche découverte dans les années 1960 a confirmé la date et l’heure du tremblement de terre, à savoir 11 h 43 le 7 juin. Mais les fonds marins n’ont pas encore livré tous leurs secrets.
Aujourd’hui, les plongeurs peuvent obtenir des permis spéciaux pour explorer cette zone archéologique sous-marine, où des fouilles ont déjà mis au jour des objets datant des XVIe et XVIIe siècles, ainsi que les restes d’épaves de galions.
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