Le changement climatique en 24 images qui font froid dans le dos
Les signes visibles d’un monde qui bascule
Fonte des glaces, sécheresses meurtrières, pollution de l’air à des niveaux alarmants, contamination des eaux… La crise climatique menace chaque jour un peu plus la vie sur Terre.
Explorez cette galerie pour mieux comprendre l’étendue de ses effets sur notre environnement.
Adaptation française par Laëtitia Lord
Sécheresse et hausse des températures : parc national de Joshua Tree, Californie, États-Unis
Emblématiques du désert de Mojave en Californie, les Joshua trees ont su prospérer dans des conditions extrêmes. Cette espèce apparue il y a plus de 2,5 millions d’années se distingue par la longévité de ses arbres, dont la durée de vie moyenne atteint 200 ans.
Mais aujourd’hui, le changement climatique menace leur survie. La hausse des températures et les épisodes de sécheresse de plus en plus intenses mettent ces arbres iconiques en danger d’extinction – une disparition qui aurait de lourdes répercussions sur l’ensemble de l’écosystème désertique.
Sécheresse et hausse des températures : parc national de Joshua Tree, Californie, États-Unis
Le parc national de Joshua Tree est devenu plus chaud et plus sec au cours du dernier siècle. Les sécheresses intenses ont ravagé ces arbres aux branches épineuses, tandis que la hausse des températures empêche les jeunes pousses de développer les racines profondes indispensables à leur survie dans cet environnement désertique hostile.
Selon les prévisions de l’ONU, les températures estivales pourraient encore augmenter de 3 °C dans les décennies à venir. Certaines études alertent : les emblématiques Joshua trees pourraient disparaître d’ici la fin du siècle.
Lac en recul : lac Chilwa, Malawi
Deuxième plus grand lac du Malawi, le lac Chilwa est bordé par certaines des zones les plus densément peuplées d’Afrique australe. Reconnu par l’UNESCO comme une zone humide essentielle et un habitat majeur pour les oiseaux, ce lac peu profond et sans exutoire est naturellement sujet à des variations saisonnières de niveau.
Mais ces dernières années, la fréquence et l’ampleur de son assèchement se sont fortement accentuées, tandis que ses eaux deviennent de plus en plus salines — deux phénomènes étroitement liés aux effets du changement climatique.
Lac en recul : lac Chilwa, Malawi
En 2018, ce lac situé près de la frontière orientale du Malawi avec le Mozambique s’est entièrement asséché, laissant des centaines de bateaux de pêche échoués sur un lit craquelé et desséché. Le recul des eaux a été attribué à une combinaison de facteurs : sécheresses persistantes, déforestation, agriculture intensive et détournement des affluents du lac pour l’irrigation.
Si de fortes pluies début 2019 ont permis de reconstituer partiellement ses réserves, la menace de périodes de sécheresse plus fréquentes et plus longues plane toujours. Les communautés qui vivent autour du lac subissent les effets durables du changement climatique.
Calotte glaciaire en recul : Groenland
Environ 80 % de la surface du Groenland est recouverte par la calotte glaciaire groenlandaise, qui a commencé à se former il y a quelque 2,6 millions d’années. Elle s’étend sur environ 1,7 million de kilomètres carrés, ce qui en fait la deuxième plus grande masse de glace au monde après celle de l’Antarctique.
Essentielle à la régulation du niveau des mers à l’échelle mondiale, cette calotte est particulièrement vulnérable au changement climatique. Le réchauffement de l’air et l’élévation de la température des océans provoquent un recul accéléré de la glace.
Calotte glaciaire en recul : Groenland
La calotte glaciaire du Groenland fond aujourd’hui à un rythme inédit. Selon une étude du UK Centre for Polar Observation and Modelling, entre 2010 et 2023, l’épaisseur moyenne de la glace a diminué de 1,2 mètre, entraînant la perte d’environ 2 347 km³ de glace.
Cette fonte colossale entraîne le déversement de milliards de tonnes d’eau douce dans les océans, contribuant à la montée du niveau de la mer et aggravant partout dans le monde l’érosion des côtes, l’intrusion d’eau salée dans les sols et les risques d’inondation.
Arbres en détresse : Liban
Symbole national du Liban, le cèdre du Liban (Cedrus libani) orne le drapeau, la monnaie et même le logo de la compagnie aérienne du pays. Chargé d’histoire et mentionné dans des textes anciens dont la Bible, cet arbre majestueux est aujourd’hui en danger face au réchauffement climatique.
Espèce emblématique des montagnes libanaises, le cèdre a besoin de précipitations abondantes et de chutes de neige suffisantes pour se régénérer naturellement. Or les hivers devenus plus courts et plus doux perturbent son cycle de croissance. À cela s’ajoute la déforestation, qui accentue encore la menace pesant sur sa survie.
Arbres en détresse : Liban
Des étés plus longs et plus chauds ont favorisé la prolifération de tenthrèdes du cèdre, des insectes qui s’enfouissent dans les troncs et dévorent les aiguilles des cèdres du Liban. La plupart des forêts de cèdres étant situées dans des zones protégées par l’UNESCO, l’utilisation d’insecticides pour enrayer ces infestations est interdite.
Cette image montre des arbres mourants à Jai, dans le Mont-Liban, l’une des nombreuses réserves qui s’efforcent de préserver les forêts ancestrales qui recouvraient autrefois une grande partie de la région.
Montagne en recul : Kebnekaise, Suède
La montagne Kebnekaise, en Suède, possède deux sommets : l’un au sud, recouvert d’un glacier, et l’autre au nord, dépourvu de glace. En 1880, le sommet sud était le point culminant du pays, mais la situation a bien changé depuis.
Selon des chercheurs, le sommet sud a atteint en 2019 sa plus faible hauteur depuis le début des relevés. Il a perdu 24 mètres par rapport aux années 1960 et se retrouve 1,2 mètre plus bas que son voisin du nord.
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Montagne en recul : Kebnekaise, Suède
Des températures record dans l’Arctique ont provoqué une fonte alarmante du glacier qui recouvre le sommet sud du Kebnekaise. Au cours de la dernière décennie, la montagne a perdu entre 1 et 2 mètres de glace par an. Mais en 2024, cette perte a atteint 3,3 mètres, soit la plus forte baisse enregistrée depuis 30 ans.
Avec seulement 30 mètres de glace restants, si la fonte se poursuit à ce rythme, le glacier pourrait complètement disparaître d’ici une dizaine d’années.
Pollution de l’air : Skopje, Macédoine
Skopje, la capitale de la Macédoine, est confrontée à un niveau de pollution de l’air dangereusement élevé. La fumée des chauffages domestiques, les émissions automobiles et les industries alimentées au charbon saturent l’atmosphère, tandis que les montagnes environnantes emprisonnent le smog au-dessus de la ville.
Au-delà des risques sanitaires graves pour les habitants, l’une des principales sources de cette pollution — la combustion des énergies fossiles — est également un moteur majeur du réchauffement climatique.
Pollution de l’air : Skopje, Macédoine
En 2018, Skopje a été désignée capitale la plus polluée d’Europe. Elle enregistre en effet les niveaux annuels les plus élevés de particules fines dans l’air, selon l’Organisation mondiale de la santé.
En 2022, des mesures d’urgence ont été mises en place pour lutter contre le smog, mais en 2024, la ville figurait toujours parmi les 10 villes les plus polluées au monde.
Glacier en recul : Pasterze, Autriche
Situé dans le massif du Hohe Tauern, au cœur des Alpes autrichiennes, le glacier de Pasterze — ici photographié en 1968 — est le plus grand du pays, avec 8 kilomètres de long et 5 kilomètres de large.
Sa fonte a commencé dans les années 1850, mais le phénomène s’est considérablement accéléré depuis les années 1960 sous l’effet du réchauffement climatique, qui a entraîné la perte de la moitié de son volume.
Glacier en recul : Pasterze, Autriche
Cette photo de 2019 montre un panneau indiquant l’emplacement du glacier en 2000. Aujourd’hui, la glace s’est largement retirée en arrière-plan et la situation ne cesse d’empirer. Entre 2022 et 2023, le Pasterze a reculé de 203,5 mètres, soit sa plus grande perte jamais enregistrée.
En 120 ans, les températures alpines ont déjà augmenté de près de 2 °C et elles pourraient encore grimper de 2 °C supplémentaires dans les décennies à venir. De nombreux glaciers de la région se sont déjà dramatiquement réduits et pourraient disparaître complètement d’ici la fin du siècle.
Perte de banquise : Kivalina, Alaska, États-Unis
De nombreuses communautés à travers le monde subissent les effets du changement climatique, mais rares sont celles aussi exposées que le village isolé de Kivalina, en Alaska. Installée sur un cordon littoral de 12 kilomètres entre une lagune et la mer des Tchouktches, cette communauté iñupiat est de plus en plus menacée par des inondations sévères, qui pourraient un jour l’obliger à abandonner ses terres.
Perte de banquise : Kivalina, Alaska, États-Unis
La fonte de la banquise laisse les côtes de Kivalina exposées aux ondes de tempête et à l’érosion marine. Les habitations se trouvent désormais dangereusement proches de l’eau, sans réelle protection face à la montée du niveau de la mer.
L’arrivée plus précoce du dégel chaque année rend les routes de chasse et de pêche traditionnelles trop dangereuses à emprunter, compliquant la subsistance de la communauté. Cela a pour conséquence la diminution de la population de Kivalina, qui est passée de 444 habitants en 2020 à 397 en 2025.
Sécheresse : Chennai, Inde
En 2018, des précipitations exceptionnellement faibles ont entraîné l’assèchement de la plupart des réservoirs de la ville et ont provoqué une sécheresse historique à Chennai.
Le lac Puzhal (photo), l’une des principales sources d’eau potable, s’est retrouvé à sec, tout comme trois autres réservoirs majeurs. Cette mousson figurait parmi les plus faibles jamais enregistrées, et avec une population de 10 millions d’habitants, Chennai a connu sa pire sécheresse depuis 70 ans.
Sécheresse : Chennai, Inde
Le lac Puzhal oscille entre un réservoir plein d’eau pendant la saison des pluies et une vaste étendue de terre craquelée durant les mois secs, ce qui oblige près de cinq millions de personnes à dépendre de puits de fortune.
Cette image prise en 2019 montre un berger qui tente de faire paître ses moutons sur un sol brûlé par le soleil. Si les sécheresses et les vagues de chaleur extrême ne sont pas nouvelles en Inde, l’urbanisation rapide rend des villes comme Chennai encore plus vulnérables aux pénuries d’eau.
Arbres en détresse : Montana, États-Unis
Les forêts jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique en absorbant le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère. Pourtant, partout dans le monde, les forêts naturelles disparaissent sous l’effet de la déforestation et deviennent de plus en plus vulnérables face aux bouleversements climatiques. Autrefois denses et luxuriantes, celles du Montana figurent parmi les plus durement touchées.
Arbres en détresse : Montana, États-Unis
Des étés plus chauds et plus secs dans les Rocheuses du Nord exposent des forêts comme celle de Beaverhead-Deerlodge, dans le Montana (photo), à un risque accru d’incendies, de maladies et d’infestations d’insectes.
Cette image prise en 2019 montre des pins tordus morts, victimes du dendroctone du pin ponderosa, un minuscule insecte devenu redoutable avec la hausse des températures. Les arbres affaiblis par la sécheresse sont moins capables de se défendre contre les infestations, laissant le coléoptère ravager des forêts entières dans l’ouest des États-Unis.
Feux de brousse : Australie
Souvent déclenchés par la foudre plutôt que par le seul changement climatique, les feux de brousse font partie du quotidien en Australie, mais il faut reconnaître que leur fréquence et leur intensité augmentent à mesure que le réchauffement de la planète s’accentue.
En 2019, l’Australie a connu son printemps le plus sec jamais enregistré, suivi d’un mois de décembre marqué par des températures record. Canicule extrême, sécheresse prolongée et vents violents ont alimenté des incendies dévastateurs qui ont ravagé plus de 11 millions d’hectares entre septembre 2019 et février 2020, jusqu’à ce que de fortes pluies viennent enfin éteindre les pires foyers.
Feux de brousse : Australie
Pour les experts, l’ampleur et l’intensité des incendies qui ont ravagé la côte est de l’Australie en 2019 et 2020 sont clairement attribuables au changement climatique d’origine humaine.
Dans une lettre ouverte, 446 scientifiques ont alerté sur la multiplication des conditions météorologiques extrêmes qui favorisent les incendies et sur l’allongement de la saison des feux, notamment dans le sud et l’est du pays.
Cette image montre Kangaroo Island, où les flammes ont détruit des habitats entiers et décimé des milliers de koalas ainsi que d’autres espèces animales emblématiques.
Érosion côtière : Norfolk, Angleterre
La région basse d’East Anglia n’est qu’un exemple parmi d’autres qui témoignent des profonds bouleversements liés à la montée des eaux et à l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes. À mesure que le changement climatique progresse, les tempêtes se font plus fréquentes et plus violentes, grignotant toujours davantage de terres.
D’après le Comité britannique sur le changement climatique, le niveau de la mer autour du Royaume-Uni pourrait s’élever d’au moins un mètre au cours de la vie des enfants d’aujourd’hui.
Érosion côtière : Norfolk, Angleterre
En mars 2018, les habitants de 20 maisons en bord de mer à Hemsby, dans le Norfolk, ont dû être évacués en urgence. De violentes rafales de vent et des vagues puissantes menaçaient leurs habitations perchées en haut des falaises, tandis que d’importantes portions de dunes étaient emportées par la mer.
Cinq ans plus tard, en mars 2023, d’autres habitants de Hemsby ont été contraints de quitter leurs maisons côtières. La marée haute grignotait les falaises sablonneuses, faisant craindre l’effondrement imminent de plusieurs habitations dans les flots.
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