Les trésors exhumés des tombeaux d’Égypte
Mystères enfouis, révélations pharaoniques
Les pyramides de Gizeh fascinent autant par leur silhouette que par ce qu’elles cachent. Derrière leurs parois, un dédale de couloirs étroits, de chambres funéraires monumentales et de galeries inclinées révèle une architecture aussi complexe que mystérieuse.
Les fouilles ont permis d’en extraire des objets exceptionnels, aujourd’hui exposés dans les plus grands musées, dont le Grand musée égyptien de Gizeh, partiellement ouvert depuis 2024.
Mais les pyramides ne sont qu’une pièce d’un vaste puzzle funéraire. Les tombes voisines, souvent méconnues, recèlent elles aussi d’innombrables trésors archéologiques.
Découvrez dès à présent les plus grands monuments funéraires d’Égypte et les mystérieux trésors qui ont été exhumés de ces tombeaux anciens.
Adaptation française par Aurélie Blain
Pyramide de Khéops, Gizeh
Le complexe pyramidal de Gizeh comprend trois pyramides, chacune portant le nom des pharaons pour lesquels elles ont été édifiées : Khéops, Khephren et Mykérinos.
Du haut de ses 147 mètres, la pyramide de Khéops, le deuxième pharaon de la IVᵉ dynastie qui a régné sur l’Égypte entre 2589 et 2566 av. J.-C., est la plus imposante. Construite entre 2550 et 2490 av. J.-C., elle se compose d’environ deux millions de blocs de pierre.
Pyramide de Khéops, Gizeh
Une barque funéraire en bois qui était restée enfouie depuis des millénaires aux abords de la pyramide de Khéops a été découverte en 1954. Entièrement démontée avant d’être enterrée, elle témoigne d’un rituel funéraire fréquent dans l’Égypte ancienne : placer un navire symbolique auprès du pharaon pour l’accompagner dans son voyage vers l’au-delà. Parce que le souverain était identifié à Rê, le dieu du soleil, ces vaisseaux étaient appelés « barques solaires ».
Longtemps exposée dans un musée construit à proximité du site de sa découverte, cette pièce exceptionnelle a été transférée en 2021 au Grand Musée égyptien de Gizeh. Elle y a rejoint les autres chefs-d’œuvre de l’Égypte antique et pourra être admirée par le public dès l’ouverture officielle prévue le 3 juillet 2025.
Pyramide de Khéops, Gizeh
La pyramide de Khéops abrite un réseau complexe de passages souterrains, dont l’un, surnommé « le puits », a longtemps été ignoré lors des premières explorations.
Au XVIIIᵉ siècle, les gravats qui obstruaient le couloir descendant ont été dégagés, révélant au plafond d’un tunnel des marques évoquant un style grec ou romain. Un détail en apparence anodin, mais qui suggère que l’intérieur de la pyramide était déjà accessible à l’époque antique.
Pyramide de Khéops, Gizeh
Malgré la splendeur de l’édifice, on a retrouvé très peu d’artefacts à l’intérieur de la pyramide : seulement trois objets, surnommés les « reliques de Dixon », du nom de Waynman Dixon, qui les a découverts en 1872.
Il s’agit d’une sphère en granit, d’un objet en cuivre à deux branches et d’un fragment de bois. L’outil en cuivre aurait pu être muni d’un manche en bois ou en os et servir à manipuler des cordes, tandis que la sphère aurait pu être utilisée comme percuteur.
Pyramide de Khéops, Gizeh
Le fragment en bois a quant à lui disparu pendant plus d’un siècle avant d’être redécouvert (en plusieurs morceaux) en 2020 par une assistante conservatrice de l’université d’Aberdeen, caché dans une boîte à cigares.
Fait intrigant, une datation au carbone a révélé que le bois est plus ancien que prévu : il aurait 500 ans de plus que la construction supposée de la pyramide. Une découverte qui interroge.
Pyramide de Khéops, Gizeh
En mars 2023, une chambre vieille de 4 500 ans a été découverte à l’intérieur de la pyramide de Khéops.
Localisé grâce à des technologies de pointe, ce corridor de 9 mètres de long et plus de 1,8 mètre de large se situe près de la face nord de l’entrée principale du monument.
La pièce étant inaccessible de l’extérieur, cette photo a été prise en insérant une minuscule caméra à travers les fissures de la maçonnerie. Les archéologues tentent encore aujourd’hui d’en déterminer la fonction.
Pyramide de Meïdoum, Meïdoum
La pyramide de Meïdoum, qui se trouve à environ 100 km du Caire, a été construite sous le règne du roi Snéfrou, premier pharaon de la IVᵉ dynastie (2613-2589 av. J.-C.).
Première pyramide à faces lisses d’Égypte, elle est parfois surnommée « fausse pyramide » en raison de son apparence qui n’est pas sans rappeler un château de sable écroulé. Jamais achevée en raison de nombreux problèmes structurels, elle se distingue nettement des autres pyramides égyptiennes.
Pyramide de Meïdoum, Meïdoum
L’accès à la pyramide de Meïdoum se fait par un couloir en pente raide de 17 mètres menant à la chambre funéraire, où aurait dû reposer le sarcophage (un grand cercueil de pierre généralement disposé à même le sol) du pharaon momifié.
Mais ici, la salle est vide. La chambre funéraire n’a jamais été achevée, aucun corps n’y a été découvert, et le temple funéraire, pourtant indispensable aux sépultures royales, est absent lui aussi.
Pyramide de Meïdoum, Meïdoum
Aujourd’hui exposée au musée égyptien du Caire, la fresque des oies de Meïdoum a été découverte dans une tombe voisine de la pyramide.
Ce chef-d’œuvre représente six oies disposées en deux groupes symétriques. Les teintes ont été obtenues à partir de pigments naturels – calcaire pour le blanc, hématite pour le rouge et malachite pour le vert – liés par un émulsifiant à base de blanc d’œuf.
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Pyramide de Meïdoum, Meïdoum
Dans cette partie de la fresque, on peut noter une technique moins fine d’application du plâtre puis de la peinture, mais le niveau de détail n’en est pas moins exceptionnel.
Cette peinture a été découverte sur le mur nord de la chapelle funéraire d’Itet, épouse de Nefermaat, le fils du roi Snéfrou. Elle faisait vraisemblablement partie d’une scène plus vaste peinte dans la tombe. La fresque originale est exposée au Caire, mais le Metropolitan Museum of Art de New York en présente aussi une réplique.
Pyramide rhomboïdale, Dahchour
Dahchour est un plateau situé à environ 32 km au sud du Caire. C’est ici que se dresse la pyramide rhomboïdale, deuxième pyramide construite par Snéfrou, après celle de Meïdoum.
L’inclinaison générale de l’édifice est due à un ensemble de problèmes architecturaux : sa base s’élève en effet à 54 degrés jusqu’à 47 mètres de hauteur, avant d’atteindre le sommet par une inclinaison à 43 degrés.
La pyramide a été rouverte au public en 2019 après de longs travaux de consolidation.
Pyramide rhomboïdale, Dahchour
En 2021, l’auteur et guide touristique spécialisé dans l’ésotérisme Anyextee révèle dans une vidéo YouTube la présence de graffitis datant de la redécouverte de la pyramide près de l’entrée ouest.
Ces inscriptions avaient été laissées par l’égyptologue John Shae Perring, qui avait entamé son exploration du monument en septembre 1839. Il s’agit de l’une des découvertes les plus récentes dans cette pyramide.
Anyextee a également documenté ce qu’il qualifie de « véritable piège à la Indiana Jones », soit une porte en pierre qui aurait été abaissée à travers le passage pour en bloquer l’accès.
Pyramide rhomboïdale, Dahchour
En 2019, plusieurs momies ont été découvertes à l’intérieur et aux abords de la pyramide rhomboïdale. Protégées par des sarcophages de pierre, d’argile et de bois, la plupart étaient remarquablement bien conservées.
Les fouilles ont également mis au jour plusieurs masques funéraires, tous datant de la Basse Époque (664-332 av. J.-C.), bien après le règne de Snéfrou au XXVe siècle av. J.-C.
La Basse Époque est considérée comme l’une des dernières périodes de souveraineté égyptienne avant l’invasion des Perses vers 525 av. J.-C.
Pyramide rhomboïdale, Dahchour
Depuis la réouverture du site en 2019, les visiteurs peuvent également explorer une petite pyramide attenante, supposée être le lieu de sépulture de la reine Hétep-Hérès Ire, épouse de Snéfrou et mère de Khéops. C’est la première fois que ce monument est accessible au public depuis sa première excavation en 1956.
Les fouilles ne sont pas terminées, mais une visite de la pyramide rhomboïdale offre une occasion unique de découvrir les coulisses de la construction de ces monuments emblématiques et de mieux comprendre leurs spécificités architecturales.
Pyramide de Khephren, Gizeh
Deuxième plus grand monument du plateau de Gizeh, la pyramide de Khéphren a été construite par le pharaon du même nom (2558–2532 av. J.-C.), non loin de celle de son père, Khéops. Édifiée sur un terrain légèrement plus élevé, soit dix mètres plus haut, elle semble plus imposante que sa voisine, bien qu’elle soit en réalité un peu plus petite.
Le sommet de cette pyramide érigée entre 2520 et 2494 av. J.-C. est encore recouvert de calcaire, tandis que le reste des parois a été mis à nu par les caprices du temps, évoquant pour certains l’image d’un sommet enneigé.
Il est largement admis que le Grand Sphinx, situé devant la pyramide, a également été construit en l’honneur de Khephren.
Pyramide de Khephren, Gizeh
De nombreuses statues grandeur nature, parfois même surdimensionnées, ont été mises au jour autour de la pyramide de Khéphren. La plus célèbre, aujourd’hui exposée au musée égyptien du Caire, est sans doute Khéphren intronisé : une statue funéraire retrouvée sous le sol du temple funéraire, destinée à accueillir symboliquement l’âme du pharaon.
Taillée dans un seul bloc de pierre, la statue montre le pharaon coiffé d’un némès strié, assis sur un trône orné de pattes de lion, de hiéroglyphes, d’un cobra royal et du dieu Horus. Autant de symboles qui rappellent la puissance absolue du souverain.
Pyramide de Khephren, Gizeh
La pyramide de Khéphren a été pillée à plusieurs reprises au fil des siècles, y compris, dit-on, par Ramsès II lui-même, qui en aurait ôté le calcaire pour édifier l’un de ses temples.
En l’absence d’artefacts (bien que quelques-uns aient été retrouvés), les historiens ont analysé les différents matériaux utilisés dans la pyramide. Ils ont notamment constaté que le couloir descendant supérieur était recouvert de granit et qu'une voûte en chevrons formée de blocs de calcaire soutenait le plafond de la chambre funéraire.
Pyramide de Djéser, Saqqarah
Probablement la plus singulière des pyramides d’Égypte, la pyramide de Djéser se dresse à Saqqarah, dans l’ancienne capitale de Memphis.
Djéser (2650-2575 av. J.-C.) fut le premier pharaon à construire une pyramide en pierre ; jusque-là, les tombes royales étaient de simples monuments rectangulaires en briques d’argile, appelés mastabas.
L’aspect inhabituel de cette pyramide est le fruit du travail de l’architecte Imhotep, qui a empilé plusieurs mastabas pour créer la première pyramide à degrés de l’histoire, haute de 62 mètres.
Pyramide de Djéser, Saqqarah
Le sarcophage de Djéser reposait en profondeur, dans la chambre funéraire, accompagné d’environ 40 000 vases, bols et urnes en pierre de différentes tailles. Ces objets portaient d’ailleurs les noms de pharaons des Ire et IIe dynasties, alors que Djéser était l’un des premiers souverains de la IIIe dynastie.
On ignore encore pourquoi ils se trouvent là, mais certains chercheurs estiment que Djéser aurait recueilli les urnes de ses prédécesseurs pour les sceller dans sa propre tombe, afin de préserver leurs âmes des pilleurs.
Pyramide de Djéser, Saqqarah
Une série de magnifiques carreaux bleus et verts a été découverte dans les galeries et la chambre funéraire de la pyramide.
Ils recouvraient autrefois les murs pour imiter les nattes de roseaux suspendues qui décoraient le palais royal, tandis que leurs couleurs — le bleu et le vert — symbolisaient la renaissance. Certains de ces carreaux de faïence égyptienne restaurés sont aujourd’hui exposés au musée d’Imhotep à Saqqarah et au Metropolitan Museum of Art de New York.
Pyramide de Djéser, Saqqarah
Avant les travaux de restauration entamés en 2006, la pyramide de Djéser était au bord de l’effondrement. Le chantier a permis de reconstituer le sarcophage en granit, d’installer des dalles dans la cour funéraire, de mettre en place un système d’éclairage et d’ajouter une échelle pour accéder au puits et à la zone funéraire.
Les murs et les plafonds ont été consolidés, et d’autres carreaux de faïence ont été posés.
La pyramide a rouvert au public en 2020, offrant aux visiteurs l’occasion de redécouvrir l’un des sites les plus emblématiques d’Égypte, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Pyramide rouge, Dahchour
À l’instar de la pyramide rhomboïdale, la pyramide rouge se trouve sur l’ancien plateau de Dahchour, à environ 40 km au sud du Caire.
Le revêtement de calcaire blanc qui la recouvrait autrefois a disparu, exposant la pierre rougeâtre en dessous, à l’origine de son nom actuel.
Elle a été édifiée pour le pharaon Snéfrou, sans que l’on sache avec certitude quand exactement ; les estimations situent sa construction entre 2575 et 2551 av. J.-C.
Pyramide rouge, Dahchour
Parfois appelée la pyramide du Nord en raison de sa localisation à environ un kilomètre au nord de la pyramide rhomboïdale, la pyramide rouge est la troisième plus grande d’Égypte, après celles de Khéops et de Khephren à Gizeh.
Elle est aussi considérée comme la première véritable pyramide, avec des faces lisses, contrairement aux structures à degrés qui l’ont précédée. Aujourd’hui, les visiteurs peuvent explorer ses 4 000 ans d’histoire fascinante en pénétrant à l’intérieur et en admirant sa superbe chambre funéraire.
Pyramide rouge, Dahchour
Les couloirs et chambres de la pyramide rouge sont uniques parmi les pyramides égyptiennes.
Chacune de ses trois chambres principales est surmontée d’un plafond en encorbellement, une technique architecturale permettant de supporter les quelque deux millions de tonnes de pierre reposant au-dessus.
Contrairement à d’autres pyramides ayant subi des effondrements ou d’importants travaux de restauration, comme la pyramide rhomboïdale et celle de Djéser, la pyramide rouge n’a jamais montré le moindre signe de faiblesse structurelle, pas même une fissure.
Pyramide rouge, Dahchour
La deuxième chambre se distingue par son emplacement inhabituel, directement sous l’apex — le point culminant de la pyramide — et non en profondeur, comme c’est généralement le cas dans les édifices funéraires égyptiens. Une disposition unique dans l’architecture pyramidale.
Un escalier moderne permet aujourd’hui d’accéder à la dernière chambre, mais aucune autre galerie ou ouverture n’a été identifiée lors des fouilles.
Pyramide de Mykérinos, Gizeh
La pyramide de Mykérinos, la plus petite des trois grandes pyramides de Gizeh, ne dépasse pas les 65 mètres de hauteur.
Achevée au XXVIe siècle av. J.-C., elle a été construite pour le pharaon Mykérinos.
Elle se dresse sur le même plateau que celles de son père, Khephren, et de son grand-père, Khéops.
Pyramide de Mykérinos, Gizeh
De nombreuses statues retrouvées à l’intérieur du tombeau représentent Mykérinos entouré de divinités et d’autres personnages.
L’une des plus remarquables, une statue en grauwacke, un type de grès, représente le pharaon aux côtés de son épouse. Il s’agit d’un exemple typique des sculptures funéraires royales de l’Ancien Empire, représentant le souverain debout, les bras le long du corps, une jambe en avant.
Pyramide d’Ouserkaf, Saqqarah
La pyramide d’Ouserkaf n’impressionne peut-être pas au premier regard, mais son histoire n’en demeure pas moins fascinante. Le pharaon Ouserkaf (2494–2487 av. J.-C.), fondateur de la Ve dynastie, fit ériger son tombeau à Saqqarah, en utilisant un parement de calcaire beaucoup plus mince que ceux utilisés sur d’autres sites funéraires comme Gizeh.
Résultat : l’édifice s’est partiellement effondré et a fini par être surnommé « le Tas de pierres ». Aujourd’hui, il ressemble davantage à une colline qu’à une pyramide au sens classique du terme.
Pyramide d’Ouserkaf, Saqqarah
Bien qu’une grande partie de la pyramide d’Ouserkaf n’ait pas encore été explorée, plusieurs reliefs mortuaires en pierre ont été mis au jour dans le temple funéraire.
Ces reliefs, destinés à orner les murs de la cour, représentaient des scènes de chasse, de pêche et de nature, des motifs fréquemment utilisés dans les temples royaux de la Vᵉ dynastie.
Sur l’un d’eux, sculpté dans du calcaire, on distingue deux oiseaux délicatement représentés dans un fourré de papyrus, accompagnés des noms de domaines de Haute et Basse-Égypte liés au culte d’Ouserkaf. À l’époque, ces reliefs étaient entièrement colorés.
Pyramide d’Ouserkaf, Saqqarah
En 2018, des archéologues ont découvert plusieurs tombes situées en bordure du complexe funéraire d’Ouserkaf, renfermant non seulement des sarcophages, mais aussi des chats momifiés. Dans l’Égypte antique, les animaux étaient momifiés en guise d’offrandes religieuses et les chats occupaient une place sacrée dans l’au-delà.
Au total, trois tombes en contenaient, dont l’une abritait une grande statue de chat en bronze dédiée à une déesse. Les fouilles ont également révélé des scarabées momifiés — une découverte rare pour ce type de sépulture, ces insectes étant liés au dieu solaire Rê.
Pyramide d’Ounas, Saqqarah
Ounas (2465-2325 av. J.-C.), pharaon de la Vᵉ dynastie, a fait construire sa pyramide à Saqqarah.
À l’origine haute de 43 mètres, elle est peu à peu tombée en ruine après sa mort. Une grande partie des blocs de pierres qui la composaient a été prélevée et réutilisée par des souverains ultérieurs.
Bien qu’elle soit aujourd’hui en très mauvais état, on peut encore y observer une inscription laissée par le prince Khâemouaset, fils de Ramsès II et grand prêtre de Ptah à Memphis, qui a entrepris de restaurer le monument au XIIIᵉ siècle av. J.-C.
Pyramide d’Ounas, Saqqarah
Les masques funéraires — ou masques mortuaires — étaient placés sur le visage des momies afin qu’elles conservent leur apparence dans l’au-delà et que leur âme puisse retrouver leur corps.
Le masque présenté ici serait celui du prince Khâemouaset. Il a été découvert dans le Sérapéum de Saqqarah, vaste nécropole située près de Memphis.
Pyramide d’Ounas, Saqqarah
La pyramide d’Ounas fut la première à être ornée de « Textes des pyramides », un terme moderne désignant des formules gravées sur les murs des tombeaux afin de guider l’âme du défunt dans son voyage vers l’au-delà.
Bien que leur contenu varie d’une tombe à l’autre, ces textes funéraires devaient accompagner le défunt dans l’au-delà. Une formule revient pourtant fréquemment : celle dédiée au dieu solaire Rê.
Pyramide d’Ounas, Saqqarah
Le sarcophage du roi Ounas reposait à l’intérieur de sa chambre funéraire, dont le plafond était magnifiquement orné d’étoiles dorées sur fond bleu nuit.
Si la tombe avait été pillée bien avant les premières fouilles, les archéologues ont retrouvé parmi les débris des restes momifiés, dont un bras gauche, une main et un crâne. Appartenaient-ils au pharaon lui-même ?
Pyramide d’Ounas, Saqqarah
Parmi les objets découverts à Saqqarah, on trouve ce délicat bandeau en or de 90 cm, retrouvé parmi les bandages de la momie du prince Ptahchepsès.
Datant de 2323 à 2150 av. J.-C., il est orné de perles de cornaline rouge — une pierre semi-précieuse — et de verre volcanique, assemblés en motifs géométriques. Sa boucle est gravée de hiéroglyphes.
Pyramide de Téti, Saqqarah
La pyramide de Téti, premier pharaon de la VIᵉ dynastie (environ 2345-2323 av. J.-C., mais les sources varient), mesurait autrefois 52 mètres de haut. Construite à Saqqarah, elle était constituée d’une structure en blocs de pierre recouverte de calcaire.
Des reliefs peints représentant des offrandes aux dieux y ont été retrouvés, ainsi qu’un plafond constellé d’étoiles et trois niches, probablement destinées à accueillir des statues du roi. Aujourd’hui, le monument ressemble davantage à un monticule de pierres, mais il ne s’est pas totalement effondré : l’intérieur reste accessible aux visiteurs.
Pyramide de Téti, Saqqarah
Bien que de nombreux blocs extérieurs de la pyramide aient été pillés au fil du temps, plusieurs objets remarquables ont été retrouvés sur le site.
On a notamment découvert un vaste cimetière abritant les sépultures des dignitaires de Téti devant la pyramide.
Parmi les objets découverts figure ce peigne en bois, supposément issu de la tombe de Téti lui-même. Finement ouvragé et mesurant seulement 11 cm de long, il est aujourd’hui exposé au Metropolitan Museum of Art de New York.
Pyramide de Téti, Saqqarah
Sous la pyramide se trouvaient la chambre funéraire de Téti et son sarcophage en basalte, remarquablement bien conservé. Comme dans la pyramide d’Ounas, les murs étaient ornés des célèbres Textes des pyramides.
Ces textes funéraires ont fait leur apparition sous la Vᵉ dynastie de l’Ancien Empire (2465-2323 av. J.-C.), avant d’être remplacés au Moyen Empire par les Textes des sarcophages (inscriptions retrouvées à l’intérieur des sarcophages, axées principalement sur le monde souterrain). Les deux traditions ont ensuite influencé le Livre des morts du Nouvel Empire.
Pyramide de Téti, Saqqarah
En 2022, des archéologues ont mis au jour des centaines de cercueils et de momies parfaitement conservées datant du Nouvel Empire (environ 1539-1077 av. J.-C.) dans une série de tunnels interconnectés qui se trouvaient sous la pyramide de Téti.
Certains des artefacts retrouvés pourraient avoir appartenu aux généraux et conseillers les plus proches de Toutankhamon.
Des statues du dieu Ptah-Sokar, des ouchebtis, une hache en métal ainsi que des pièces d’un ancien jeu égyptien ont également été découverts. Certains de ces objets sont aujourd’hui exposés au Grand Musée égyptien.
Pyramide de Neith, Saqqarah
Lors de ces mêmes fouilles, les archéologues ont mis au jour la pyramide d’une reine égyptienne jusqu’alors inconnue, nommée Neith.
Sur cette photo, on aperçoit le site excavé, avec en arrière-plan les pyramides de Téti et de Djéser. Le nom de Neith fait probablement référence à la déesse égyptienne de la création, de la sagesse, du tissage et de la guerre, aussi vénérée dans le monde funéraire.
Le Livre des morts
Le Livre des morts est un terme générique désignant un ensemble de textes de l’Égypte antique.
Certains passages étaient souvent copiés sur des rouleaux de papyrus et placés dans les tombes, à l’instar de ce fragment issu de la tombe du scribe thébain Ani à Louxor (représenté ici). Il date de 1250 av. J.-C. et est désormais exposé au British Museum.
Cette scène dépeint la salle du Jugement, où Ani récite l’incantation 30B, alors que la balance de la justice pèse son cœur pour déterminer s’il accèdera à l’au-delà.
Des formules du Livre des morts ornaient également les bandelettes des momies, et même le masque funéraire en or de Toutankhamon.
Le Livre des morts
Début 2023, des archéologues ont fait une découverte exceptionnelle à Saqqarah : un rouleau de papyrus de 16 mètres contenant des formules du Livre des morts.
Il s’agissait du premier papyrus complet découvert depuis un siècle — une trouvaille majeure qui enrichit notre compréhension des croyances ésotériques de l’Égypte antique.
Des travaux de restauration sont en cours au laboratoire du musée égyptien du Caire, en vue d’une future exposition au Grand Musée égyptien de Gizeh.
Vallée des Reines, Louxor
Retrouvée dans la tombe de la reine Néfertari, un petit temple creusé dans la roche au cœur de la Vallée des Reines à Louxor (l’ancienne Thèbes), cette peinture colorée la représente jouant au senet, un jeu très répandu dans l’Égypte antique.
Le mot senet, qui signifie « passage », conférait à ce jeu une dimension symbolique : il symbolisait le cheminement de l’âme vers l’au-delà.
Vallée des Rois, Louxor
Bien qu’il n’ait été découvert qu’en 1922, le tombeau de Toutankhamon est le plus célèbre de la Vallée des rois.
Son légendaire masque funéraire décoré de lapis-lazuli, de quartz, de verre et d’obsidienne est constitué de 10 kg d’or massif.
Son corps avait été enveloppé de bandelettes imprégnées de résine et accompagné d’objets censés l’aider dans son voyage vers l’au-delà. Certains spécialistes estiment que la tombe où il a été retrouvé avait déjà servi auparavant.
Aurait-elle, à l’origine, été destinée à sa belle-mère, la reine Néfertiti ?
Vallée des Rois, Louxor
On plaçait couramment des bijoux raffinés dans les pyramides égyptiennes, soit comme offrandes divines, soit pour accompagner le défunt dans l’au-delà. Ce spectaculaire bracelet orné d’un scarabée fait partie des objets retrouvés dans la tombe de Toutankhamon.
Ce bijou délicat, façonné en or et en lapis-lazuli, témoigne du savoir-faire des artisans de l’Égypte antique. Quel que soit leur rang, les Égyptiens vouaient une véritable passion aux bijoux et, au fil des siècles, de nombreux pendentifs et ornements ont été découverts.
Vallée des Rois, Louxor
Des sandales et des étuis d’orteils en or ont été retrouvés sur de nombreuses momies égyptiennes. Celle de Toutânkhamon n’y fait pas exception.
Sur cette photo, on voit une réplique d’une paire de sandales retrouvée dans sa tombe — l’une des quelque 80 découvertes aux côtés du pharaon.
Ces objets funéraires avaient une portée symbolique : sur chaque semelle apparaissent des figures et des arcs représentant les neuf ennemis traditionnels de l’Égypte, que le pharaon foulait symboliquement aux pieds.
Nécropole royale de Tanis, delta du Nil
En 1939, l’égyptologue français Pierre Montet a fait une découverte capitale : la nécropole royale de Tanis. Le site souterrain était presque totalement intact et aucune tombe royale entièrement préservée n’avait été mise au jour en Égypte jusqu’à cette trouvaille.
Les rois et princes des XXIe et XXIIe dynasties ont été enterrés dans cette nécropole dans des sarcophages en pierre, des cercueils en argent et avec de grandes quantités d’or et d’argent. Surnommée le Trésor de Tanis, la découverte de Pierre Montet s’est avérée aussi exceptionnelle que celle de Toutânkhamon par Howard Carter.
Nécropole royale de Tanis, delta du Nil
Parmi les trésors de Tanis, ce cercueil en argent figure sans doute parmi les plus remarquables.
Il contenait la momie de Sheshonq II, pharaon de la XXIIᵉ dynastie, dont l’existence était inconnue avant la découverte par l’archéologue Pierre Montet.
Particularité rare : le cercueil ne présente pas le visage du pharaon, mais un faucon. Quant aux organes du défunt, traditionnellement conservés dans des vases canopes, ils avaient ici été placés dans de petites urnes miniatures disposées autour du corps.
Nécropole royale de Tanis, delta du Nil
La tombe de Sheshonq II a aussi livré ce magnifique pectoral, dont l’éclat demeure malgré l’usure des couleurs.
Ce bijou en forme de faucon figure la déesse Nekhbet, souvent représentée sous les traits d’un vautour planant au-dessus des pharaons et tenant le shen, le disque solaire, symbole d’éternité.
Nécropole royale de Tanis, delta du Nil
Ce collier de perles a été découvert dans la tombe du pharaon Psousennès Ier.
Les deux rangées de perles en lapis-lazuli ainsi que les deux perles dorées au centre datent d’environ 1069-945 av. J.-C.
Fait surprenant, l’une des perles est gravée d’une inscription assyrienne, et les historiens ne savent toujours pas comment cet objet étranger a pu se retrouver dans la tombe d’un roi égyptien.
Nécropole royale de Tanis, delta du Nil
Oundjebaoundjed était un général de l’armée, dignitaire et grand prêtre sous le règne de Psousennès Ier (1044-994 av. J.-C.).
S’il n’était pas de descendance royale, on a retrouvé sa tombe dans la nécropole du roi, ce qui suggère qu’il était une figure de grande importance.
Son masque funéraire, finement ouvragé, présente un léger sourire et des yeux incrustés de verre. On remarque toutefois que ses oreilles ne sont pas symétriques, l’oreille gauche dépassant légèrement la droite.
Nécropole royale de Tanis, delta du Nil
Ce pectoral finement ciselé a été découvert dans la tombe du roi Amenemopet (pharaon de la XXIe dynastie).
Un scarabée en lapis-lazuli occupe le centre du bijou, en contact avec un disque solaire en or — allégorie de la renaissance. Il est encadré par les déesses Isis et Nephtys, protectrices du défunt, et un cartouche royal est gravé à la base.
Tombeau de Merou, Louxor
En février 2023, l’Égypte a ouvert pour la première fois au public l’un de ses plus anciens monuments, vieux de 4 000 ans : le tombeau de Merou, un haut fonctionnaire de la cour du roi Montouhotep II (mort vers 2004 av. J.-C.), situé sur la rive ouest du Nil, à Louxor.
Située dans la nécropole d’Assasif-Nord, non loin du temple funéraire du souverain, la tombe renferme un sarcophage en pierre et une série de fresques élaborées remarquablement préservées, désormais visibles par le public.
Tombeau de Merou, Louxor
La tombe de Merou a été restaurée par une équipe réunissant des archéologues du ministère égyptien des Antiquités et de l’université de Varsovie, en Pologne.
Ce travail n’était d’ailleurs pas une première : certaines peintures murales avaient déjà fait l’objet d’une restauration en 1996, menée par une équipe italienne.
Ces fresques se distinguent notamment par la rareté de leur technique, réalisée directement sur un mortier à base de chaux et de plâtre.
Tombeau de Merou, Louxor
Sans surprise, Louxor abrite une multitude d’autres trésors et sépultures de l’Égypte antique.
À l’instar du tombeau de Merou, la nécropole de Médinet Habou (en photo ici) remonte à la XIe dynastie.
Au fil des générations qui s’y sont succédé, elle a été tour à tour ville fortifiée, sanctuaire religieux et même centre administratif d’un village de femmes voisin.
Parmi les autres sites à ne pas manquer près de Louxor, on retrouve le temple funéraire de la pharaonne Hatchepsout, le temple de Karnak et la Vallée des rois.
Tombe de Thoutmôsis II, Vallée des Rois
Ce tombeau creusé dans la roche a été découvert vide, en février 2025, près de la Vallée des rois.
Pourtant, rien n’indiquait qu’il avait été pillé. Les archéologues estiment qu’il aurait été vidé et que son contenu aurait été déplacé après une inondation. Heureusement, quelques objets brisés pendant le transfert, comme ce vase en albâtre en forme de canard, ont fourni ainsi de précieux indices sur l’origine royale de la tombe.
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