La guerre 39-45 à travers 33 vestiges saisissants, d'Oradour-sur-Glane à Lorient
Les fantômes de la Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale reste, à ce jour, le conflit le plus vaste et le plus meurtrier de l’Histoire. Elle a vu s’affronter deux grandes alliances : les Alliés, d’abord formés par la France, le Royaume-Uni et l’Union soviétique, rejoints ensuite par les États-Unis et la Chine, et les puissances de l’Axe, menées par l’Allemagne, l’Italie et le Japon.
La guerre n’a pas épargné le reste du monde : nombreux sont les pays qui, de gré ou de force, y ont pris part. Près de huit décennies plus tard, les vestiges du conflit demeurent, éparpillés à travers le monde.
Découvrez ces lieux qui témoignent encore aujourd’hui de l’ampleur et de l’impact de cette guerre dans le monde…
Adaptation française par Aurélie Blain
Oradour-sur-Glane, Haute-Vienne, France
Les ruines d’Oradour-sur-Glane, véritable village martyr, rappellent avec force l’horreur des crimes nazis. Le 10 juin 1944, la 2ᵉ division SS Panzer Das Reich y a massacré 642 habitants, dont 240 femmes et 205 enfants, accusant à tort le village de soutenir la Résistance.
Seules sept personnes ont survécu. À la demande de Charles de Gaulle, les ruines ont été conservées en l’état, pour que jamais cette tragédie ne sombre dans l’oubli.
Pour approfondir cette démarche de mémoire, le Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane a été inauguré en 1999 à proximité du village en ruines. Conçu comme un espace d’histoire et de réflexion, il retrace le contexte du massacre à travers des expositions, des archives et des témoignages poignants. Ce lieu immersif permet aux visiteurs de mieux comprendre les événements du 10 juin 1944 et les mécanismes de la barbarie nazie tout en rappelant l'importance du devoir de mémoire. Aujourd’hui, Oradour-sur-Glane reste un symbole puissant des atrocités de la guerre et un appel à la vigilance face aux dérives totalitaires.
Tour d’observation, Rehoboth Beach, Delaware, États-Unis
Ces tours de béton à l’allure sinistre se dressent encore aujourd’hui sur les plages du Delaware. Érigés entre 1939 et 1942, ces postes d’observation militaires scrutaient l’océan, guettant tout navire ennemi pouvant mettre en péril des sites stratégiques plus en amont du Delaware, tels que le chantier naval de Philadelphie ou les usines chimiques de Wilmington.
Au total, 11 tours furent construites le long de 64 km de côte atlantique, chacune occupée par huit soldats. Si la plupart sont désormais vides, la tour n° 7 (Tower 7) reste accessible aux visiteurs désireux d’en apprendre davantage sur leur rôle pendant la guerre.
Quartier général japonais, île de Peleliu, Palaos
En 1944, l’île de Peleliu était occupée par 11 000 soldats japonais, qui y avaient construit un vaste réseau de bunkers fortifiés, de grottes, de tunnels et de tranchées pour repousser une éventuelle attaque américaine. L’île était alors d’une importance stratégique capitale pour le Japon en raison de son aérodrome, essentiel pour les opérations menées contre les Philippines.
Lorsque les troupes américaines ont débarqué sur l’île en septembre 1944, elles ont été confrontées à une résistance acharnée. Au total, la bataille de Peleliu a duré deux mois, ne se terminant qu’en novembre. Fait étonnant, certains soldats japonais sont restés cachés sur l’île jusqu’en 1947.
Fort de Totleben, golfe de Finlande
Située dans le golfe de Finlande, l’île du fort de Totleben faisait jadis partie du système de défense de Kronstadt, protégeant Leningrad (Saint-Pétersbourg aujourd’hui). Ce golfe, bordé par la Finlande au nord et la Russie à l’est, constituait alors un axe stratégique majeur pour la défense navale. Bien que le fort de Totleben n’ait pas joué un rôle majeur lors du siège de Leningrad (1941-1944), il faisait partie du réseau de fortifications de Kronstadt, qui a contribué à sécuriser les accès maritimes et à empêcher une attaque navale allemande contre la ville.
Chaussée de l’île de Cramond, Écosse
Située à l’ouest du quartier de Leith, à Édimbourg, l’île de Cramond faisait figure de poste stratégique pendant la Seconde Guerre mondiale, contrôlant l’accès au pont du Forth et au chantier naval royal de Rosyth. Aujourd’hui, des batteries d’artillerie abandonnées ainsi que d’autres bâtiments militaires jonchent l’île, accessible uniquement à marée basse via une chaussée.
Les imposants blocs de béton alignés le long de cette chaussée ont également été construits pendant la guerre afin d’empêcher les sous-marins et autres embarcations ennemies de franchir cette barrière à marée haute.
Bunker, forêt de Hürtgen, Allemagne
La bataille de la forêt de Hürtgen, à proximité de la frontière belge, s’est déroulée de septembre à décembre 1944, ce qui en fit la plus longue bataille livrée sur le sol allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Cette forêt était alors l’une des zones les plus fortifiées de la ligne Siegfried, et elle fut défendue avec acharnement par les forces allemandes, qui y avaient installé des barbelés, des champs de mines et des pièges, en plus de nombreux bunkers en béton comme celui-ci.
Ces conditions, combinées à la densité du couvert forestier, rendirent l’avancée des troupes américaines extrêmement difficile, leur coûtant environ 33 000 vies humaines.
Tour antiaérienne, Vienne, Autriche
Les tours antiaériennes (Flaktürme en allemand) étaient d’immenses structures en béton construites par l’Allemagne nazie pour protéger les villes des bombardements alliés. Elles servaient aussi de refuges pour les civils et d’hôpitaux d’urgence en cas d’attaque. Avec leurs murs épais et leurs réserves d’eau et de nourriture, ces tours étaient conçues pour résister aux assauts ennemis, à l’image des donjons médiévaux.
Même après la guerre, leur taille et leur solidité ont rendu leur démolition presque impossible. Beaucoup sont encore debout aujourd’hui, notamment cette tour de l’Augarten à Vienne, qui, avec ses 55 mètres de hauteur, reste la plus imposante jamais construite.
Tanière du Loup, forêt de Mazurie, Pologne
Vaste complexe composé de bunkers, d’abris et de casernes dissimulé au cœur des bois de Mazurie, en Pologne, la Tanière du Loup fut le principal quartier général d’Adolf Hitler sur le front de l’Est durant la Seconde Guerre mondiale. Il y passa au total 800 jours entre 1941 et 1944, et c’est là qu’il faillit être assassiné le 20 juillet 1944.
Au début de l’année 1945, face à l’avancée de l’Armée rouge, les Allemands ont en grande partie détruit le complexe avant de battre en retraite. Abandonné sous le régime communiste polonais, le site a finalement été ouvert au public en 1990 et accueille des visiteurs depuis.
Obstacles antichar, Shingle Street, Angleterre
Durant la Seconde Guerre mondiale, Shingle Street, un village isolé du Suffolk sur la côte est de l’Angleterre, a été entièrement évacué, laissant ses rues et ses maisons désertées. Toute la population a été évacuée par crainte d’une invasion allemande, et la campagne environnante a été truffée de pièges destinés à contrer le débarquement des forces ennemies.
Des mines ont alors été enterrées sur la plage et des lignes de « pièges à chars » en béton disposées le long du littoral. Certains de ces mystérieux blocs, comme ceux visibles ici, peuvent encore être observés par ceux qui s’aventurent dans les marais proches du village.
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Char reposant sur l’épave d’un navire de guerre, lagon de Truk, Micronésie
Situé à 1 561 km au nord-est de la Nouvelle-Guinée, le lagon de Truk fut la principale base navale japonaise durant la guerre du Pacifique. Une grande partie de la flotte impériale y était ancrée jusqu’en février 1944, lorsque les forces américaines ont lancé l’opération Hailstone, une attaque aéronavale de deux jours qui a détruit près de 50 navires et 250 avions.
Aujourd’hui, le site est l’un des plus grands cimetières de navires au monde. Redécouvert en 1969 par Jacques Cousteau, ses épaves recouvertes de corail, surnommées « les navires perdus », attirent désormais des plongeurs du monde entier.
Tyneham, Angleterre
Surnommé le « village perdu » du Dorset, le hameau de Tyneham fut totalement évacué en décembre 1943 et réquisitionné pour l’entraînement des troupes alliées en prévision du débarquement de Normandie. Après la guerre, les habitants ne furent jamais autorisés à y revenir et le village appartient aujourd’hui encore au ministère de la Défense britannique.
L’accès y est restreint, mais le site est ouvert au public la plupart des week-ends. Les visiteurs peuvent alors découvrir l’atmosphère saisissante de ce village fantôme figé dans le temps depuis des décennies.
Épave d’avion, aérodrome de Talasea, Papouasie-Nouvelle-Guinée
Le Pacifique Sud, théâtre de combats acharnés durant la Seconde Guerre mondiale, abrite encore de nombreuses épaves d’avions et de navires de guerre, vestiges silencieux du conflit. En 1944, un Lockheed Ventura de la force aérienne néo-zélandaise s’est écrasé sur l’aérodrome de Talasea, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, après une panne moteur survenue alors qu’il rentrait d’un raid de bombardement contre les forces japonaises.
Moins d’une semaine plus tôt, un bombardier B-25H américain s’était écrasé sur la même piste. Après la guerre, l’aérodrome a été abandonné et, aujourd’hui, il est entièrement recouvert par une végétation tropicale dense.
Fortin militaire, Cornelian Bay, Angleterre
Déjà présents pendant la Première Guerre mondiale, les fortins militaires se sont multipliés à grande échelle durant la Seconde Guerre mondiale. Leur nom anglais, pillbox, fait référence à leur forme circulaire ou hexagonale, évoquant les anciens piluliers du début du XXe siècle.
Environ 28 000 de ces petites fortifications en béton ont été construits sur les plages britanniques et sur d’autres sites stratégiques du pays, y compris dans des zones isolées comme Cornelian Bay, dans le North Yorkshire. Environ 25 % d’entre elles subsistent encore aujourd’hui, et il n’est pas rare d’en découvrir une au détour d’une promenade sur la côte anglaise.
Base de sous-marins, Lorient, France
Construit en 1941 dans le port breton de Lorient, cet abri anti-bombes pour sous-marins servait de refuge et de base opérationnelle aux U-boote allemands durant la bataille de l’Atlantique.
D’une importance stratégique majeure, il a été la cible de nombreux bombardements alliés, qui ont presque entièrement détruit la ville. Aujourd’hui, ces immenses alvéoles de béton, ouvertes au public, témoignent encore des ravages du conflit.
Palais des congrès nazis, Nuremberg, Allemagne
Entre 1933 et 1938, le Parti nazi a organisé six rassemblements de masse à Nuremberg, dans un vaste complexe de bâtiments et d’esplanades couvrant 11 km². Conçu en grande partie par Albert Speer, « l’architecte d’Hitler », ce site monumental visait à impressionner et intimider.
Les gigantesques rassemblements qui s’y sont déroulés ont également été un puissant outil de propagande, immortalisé notamment dans Le Triomphe de la Volonté (1934) de Leni Riefenstahl. Tombé en désuétude après la guerre, une partie du site a été démolie, tandis que le reste est devenu un mémorial en hommage aux victimes de l’oppression nazie.
Vestiges de l’hôpital Coolsingel, Rotterdam, Pays-Bas
En mai 1940, les bombardements de la Luftwaffe ont anéanti le centre historique de Rotterdam, coûtant la vie à 1 150 personnes et laissant 85 000 habitants sans abri. Malgré la croix rouge bien visible sur son toit, l’hôpital Coolsingel n’a pas échappé aux bombes et a été réduit en ruines.
En 1960, ce qu’il en restait a été rasé, à l’exception de son portail principal, un vestige richement décoré qui a trouvé sa place dans le nouveau quartier commerçant de la ville. Rebaptisé Coolsingelpoort, il rappelle aujourd’hui encore la tragédie qui a frappé Rotterdam.
Vestiges du mur du ghetto de Varsovie, Pologne
Avant la Seconde Guerre mondiale, Varsovie abritait une importante communauté juive, forte de 380 000 personnes, soit près d’un tiers de sa population. En octobre 1940, les nazis ont confiné cette population dans le ghetto de Varsovie, un périmètre étroit de seulement 3,4 km² où les conditions de vie étaient insoutenables.
Plus de 265 000 Juifs ont ensuite été déportés vers Treblinka, tandis que des milliers d’autres ont succombé aux privations, aux maladies et à la surpopulation. Après l’insurrection du ghetto en 1943, le quartier a été presque entièrement détruit. Pourtant, quelques vestiges demeurent encore aujourd’hui, notamment des fragments du mur d’enceinte.
Bâtiment militaire abandonné, Sardaigne, Italie
Durant la Seconde Guerre mondiale, la Sardaigne occupait une position stratégique clé. L’armée allemande y avait installé des bases aériennes et navales destinées à entraver le ravitaillement allié de Malte et à soutenir les campagnes de l’Axe en Tunisie.
Aujourd’hui, l’île conserve encore les traces de cette période, avec des centaines de bunkers et autres infrastructures militaires encore visibles, dont la structure en ruine que l’on peut voir sur cette photo, vestige d’une ancienne base militaire surplombant Baja Sardinia. La Sardaigne a subi de nombreux bombardements alliés, avant que les troupes allemandes ne finissent par l’abandonner après l’armistice de Cassibile qui a annoncé la capitulation de l’Italie en septembre 1943.
Moulin de Gerhardt, Volgograd, Russie
Construit en 1903, le moulin de Gerhardt de Volgograd (anciennement Stalingrad) joua un rôle clé dans la défense de la ville lors de la bataille de Stalingrad (1942-1943). Pris dans la tourmente des combats acharnés opposant l’Armée rouge aux forces allemandes, le moulin a subi de nombreux bombardements, perdant son toit et voyant ses murs transpercés par les balles, les éclats d’obus et les tirs d’artillerie.
Malgré la férocité des assauts, le moulin n’est jamais tombé entre les mains des Allemands. Il fait partie des trois seuls bâtiments restés en ruine après la guerre, conservés en l’état pour perpétuer le souvenir de ces affrontements.
Campo di Fossoli, Modène, Italie
Établi par l'armée italienne en 1942, le Campo di Fossoli a d'abord servi de prison pour les soldats alliés capturés en Afrique du Nord. Après l’occupation allemande en 1943, il a été transformé en camp de concentration, où les Juifs étaient détenus avant d’être déportés vers Auschwitz et d’autres camps d’extermination.
Parmi ses prisonniers figurait l’écrivain italien Primo Levi, dont l’ouvrage Si c’est un homme (1947) reste l’un des témoignages les plus marquants de l’Holocauste. Après la guerre, le camp a servi de refuge aux orphelins et aux réfugiés, avant d’être définitivement abandonné en 1970.
Char japonais abandonné, Kosrae, Micronésie
Même les îles les plus isolées n’ont pas échappé à la Seconde Guerre mondiale, comme en témoigne ce char japonais abandonné sur Kosrae, en Micronésie. Pendant le conflit, Kosrae et d’autres îles du nord-ouest du Pacifique ont été des points stratégiques dans l’affrontement opposant le Japon aux États-Unis.
En 1944, les troupes japonaises ont pris le contrôle de nombreuses îles, s’appropriant maisons et vivres. Pour échapper à l’occupation, des centaines de villageois ont fui et se sont réfugiés dans les grottes, survivant tant bien que mal grâce à ce qu’ils trouvaient dans la nature.
Dôme de Genbaku, Hiroshima, Japon
Seul bâtiment resté debout dans le centre d’Hiroshima après l’explosion de la bombe atomique du 6 août 1945, le Dôme de Genbaku est l’un des vestiges les plus marquants de la Seconde Guerre mondiale. Que cette structure ait résisté à la violence inouïe de la déflagration relève du miracle.
Aujourd’hui, il symbolise à la fois la puissance dévastatrice des armes atomiques et honore la mémoire des 140 000 victimes de la bombe et de ceux qui ont souffert de ses conséquences. Le bâtiment a été préservé dans l’état exact où il se trouvait après l’explosion et est aujourd’hui connu sous le nom de Mémorial de la Paix d’Hiroshima.
Voie ferrée de Koko Head, Oahu, Hawaï, États-Unis
Construite entre 1942 et 1943 par l’armée américaine sur l’île d’Oahu, à Hawaï, la ligne ferroviaire du cratère de Koko fonctionnait autrefois au gaz et servait à acheminer le personnel et l’équipement jusqu’à une station radar perchée au sommet d’un volcan éteint.
Abandonnée depuis 1966, cette voie ferrée attire aujourd’hui les randonneurs les plus audacieux, prêts à affronter son ascension vertigineuse. Avec 335 mètres de dénivelé sur moins de 800 mètres, l’effort est intense. Une montée exigeante, mais la satisfaction d’un panorama à couper le souffle une fois en haut.
Bunker sur le Rhin, Suisse
Bien que la Suisse ait officiellement maintenu sa neutralité durant la Seconde Guerre mondiale, elle redoutait, à juste titre, une invasion allemande. En effet, des figures nazies influentes, telles que Joseph Goebbels, ne cachaient pas leur mépris pour le pays – ce dernier l’ayant même qualifié de « petit État puant ». En 1940, l’Axe avait conçu un plan détaillé d’invasion, baptisé Opération Tannenbaum, qui ne fut toutefois jamais mis à exécution.
Par précaution, la Suisse prit les devants et mobilisa 10 % de sa population en plus d’ériger un réseau défensif, dont ce bunker abandonné sur les rives du Rhin.
Usine de missiles V-2, Usedom, Allemagne
Derrière cette façade anonyme en briques rouges, à Peenemünde, sur l’île d’Usedom en mer Baltique, se cache une histoire sombre. Entre 1937 et 1944, ce site faisait partie d’un centre de recherche allemand où des scientifiques nazis développaient et testaient la fusée V-2.
Ces missiles guidés à longue portée ont semé la destruction dans des villes comme Londres, Anvers et Liège, causant la mort de 5 500 civils et détruisant plus de 30 000 bâtiments. En 1943, les Alliés ont bombardé le site, mais son vaste atelier de production est resté en grande partie intact.
Forts Maunsell, estuaire de la Tamise, Angleterre
Nommées d’après leur concepteur, l’ingénieur royal Guy Maunsell, ces imposantes forteresses métalliques ont autrefois joué un rôle crucial dans la défense du Royaume-Uni, repoussant les attaques aériennes ennemies et protégeant les navires marchands longeant les côtes britanniques. Déclassées dans les années 1950, plusieurs de ces fortifications ont été réutilisées dans les années 1960 et 1970 par des stations de radio pirate.
Aujourd’hui, la plupart sont abandonnées. Cependant, en 1967, un homme du nom de Paddy Roy Bates s’est emparé de Roughs Tower, au large du Suffolk, et y a proclamé la principauté de Sealand, une micronation toujours revendiquée mais jamais reconnue officiellement.
Sous-marin allemand U-352, Caroline du Nord, États-Unis
La Torpedo Junction (ou « carrefour des torpilles » en français), au large de la Caroline du Nord, tire son nom des nombreuses attaques menées par les U-boats allemands contre les navires alliés durant la Seconde Guerre mondiale.
Au printemps 1942, des centaines de navires y furent coulés, avant que les forces américaines ne parviennent à organiser une riposte efficace. Le 9 mai de la même année, ce sous-marin allemand U-352 fut détruit par un navire des garde-côtes américains, et 33 membres de son équipage furent faits prisonniers. Découverte en 1974, l’épave attire aujourd’hui nombre de plongeurs expérimentés.
Hôpital militaire de Beelitz-Heilstätten, Berlin, Allemagne
Le sanatorium de Beelitz-Heilstätten, construit en 1898 pour les tuberculeux, est aujourd’hui considéré comme l’un des bâtiments abandonnés les plus impressionnants d’Allemagne. Adolf Hitler y a notamment séjourné en 1916 après une blessure subie durant la Première Guerre mondiale. Puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, il servit d’hôpital de campagne pour les troupes nazies avant d’être capturé par l’Armée rouge en 1945.
Abandonné après la fin de la guerre froide, ce vaste complexe en ruine est aujourd’hui ouvert au public. Depuis une passerelle surélevée à 21 mètres de hauteur, les visiteurs peuvent admirer l’ensemble du site.
Poste électrique, Tokyo, Japon
Peu de vestiges de la Seconde Guerre mondiale subsistent à Tokyo, la majeure partie de la ville ayant été détruite en 1945, puis reconstruite après-guerre. L’ancien poste électrique connu sous le nom de Hibiya Electric Building fait toutefois exception.
En raison de son importance stratégique dans le réseau d’approvisionnement militaire, il fut la cible des bombardements alliés à deux reprises. Il a malgré tout résisté et a été conservé en l’état, avant d’être classé monument historique en 1995.
Bunker de Cape May, New Jersey, États-Unis
Cette imposante structure en béton, qui semble tout droit sortie d’un film dystopique, se dresse sur une plage isolée du New Jersey. Il s’agit d’un bunker construit en 1942 pour protéger des batteries d’artillerie côtières américaines.
À l’époque, il était entièrement recouvert de terre afin de se fondre dans le paysage. Bien qu’il n’ait pas été conçu pour perdurer, ses murs de deux mètres d’épaisseur et ses solides pilotis de bois lui ont permis de traverser le temps. Aujourd’hui, il fait partie intégrante du paysage.
SS Thistlegorm, détroit de Gubal, Égypte
En juin 1941, le SS Thistlegorm quitte Glasgow pour Alexandrie, en Égypte, transportant à son bord une cargaison de véhicules militaires, de munitions et d’équipements radio, pour ce qui allait être sa dernière mission. Trois mois plus tard, il est coulé par des bombardiers de la Luftwaffe, qui le prennent par erreur pour un transport de troupes allié.
Un témoin oculaire présent ce jour-là raconte avoir vu le navire exploser avant de sombrer en moins d’une minute. Quatre marins et cinq membres d’équipage d’une batterie antiaérienne de la Royal Navy y laissèrent la vie. Jacques Cousteau redécouvrit l’épave au début des années 1950, mais elle tomba ensuite dans l’oubli jusqu’aux années 1990, lorsque la plongée récréative sur le site connut un véritable essor.
Camp de concentration de Terezín, République Tchéque
Durant la Seconde Guerre Mondiale, des Juifs de Bohême et de Moravie, des personnes âgées et des prisonniers considérés comme « éminents » par le Reich furent enfermées dans le camp de concentration de Terezín, plus connu sous son nom allemand Theresienstadt. Entassés dans des conditions inhumaines, affamés et soumis au travail forcé, les détenus trouvèrent malgré tout la force d’organiser des activités culturelles et éducatives, tentant de préserver un fragment d’humanité.
Instrumentalisé par la propagande nazie, le camp fut présenté dans un film comme une « colonie juive modèle ». Peu après, la plupart des prisonniers mis en scène, dont de nombreux enfants, furent déportés à Auschwitz-Birkenau et exterminés. Aujourd’hui, Terezín est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et reste un symbole poignant de la persécution des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
Obstacles antichar, Omaha Beach, France
Les obstacles antichar utilisés durant la Seconde Guerre mondiale se déclinaient sous de nombreuses formes. Parmi eux, le « hérisson tchèque », une structure défensive composée de poutres métalliques en I, s’avéra particulièrement efficace. Mis au point en Tchécoslovaquie, il fut vite adopté par les Allemands.
Les obstacles antichar photographiés ici sur Omaha Beach, en Normandie, faisaient partie du Mur de l’Atlantique, un immense réseau de fortifications conçu pour contrer toute invasion. Heureusement, ces défenses, que l’on disait imprenables, s’avérèrent bien moins efficaces que prévu.
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