34 destinations disent non aux touristes : trop, c’est trop !
Restez chez vous !
Le tourisme a longtemps été une aubaine économique pour de nombreuses destinations. Mais aujourd’hui, certaines paient le prix de leur propre succès.
Entre surfréquentation, flambée des prix de l’immobilier et dommages environnementaux, le tourisme de masse génère son lot de dérives.
Résultat : les tensions entre voyageurs et locaux s’accentuent. Le surtourisme exaspère les habitants et l’accueil chaleureux d’autrefois fait place à la lassitude.
Découvrez ces destinations où les touristes ne sont plus les bienvenus…
Adaptation française par Aurélie Blain
Santorin, Grèce
Perché sur la petite île grecque de Santorin, le village d’Oia est célèbre pour sa vue extraordinaire sur la mer Égée, ses couchers de soleil spectaculaires et ses emblématiques maisons blanchies à la chaux surmontées de dômes bleus.
Mais quand il faut faire la queue pendant 20 minutes pour prendre une photo au « meilleur spot », l’atmosphère devient très vite pesante.
Santorin ne compte que 15 000 habitants, mais l’île accueille chaque année entre deux et trois millions de visiteurs, provoquant embouteillages, pression sur les ressources et perturbations au quotidien.
Machu Picchu, Pérou
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Machu Picchu fascine les voyageurs du monde entier venus admirer ses ruines spectaculaires, vestiges d’un empire inca disparu.
Mais l’afflux massif de touristes met en péril ce site. En 2008, une jauge de 2 500 visiteurs par jour a été instaurée pour limiter les dégradations liées au surtourisme.
Des ajustements récents permettent toutefois d’accueillir jusqu’à 5 600 visiteurs certains jours. Le célèbre trek de quatre jours qui relie Aguas Calientes aux villages quechuas a lui aussi été limité à 500 personnes par jour, guides et porteurs compris, afin de réduire l’impact sur les paysages et les communautés locales.
Venise, Italie
La popularité de Venise a explosé ces dernières décennies, attirant environ 30 millions de visiteurs par an, dont 80 % n’y passent qu’une journée.
Venise attire aujourd’hui près de 30 millions de visiteurs par an, dont 80 % ne font qu’y passer la journée - une fréquentation qui a explosé au fil des décennies.
Ce flot ininterrompu de touristes met à mal une ville déjà vulnérable, où les fondations mêmes des bâtiments historiques s’érodent sous l’effet des remous causés par les bateaux.
En avril 2024, une taxe d’entrée de 5 € a été instaurée à titre d’essai pour réguler le flot de touristes et financer les efforts de conservation. Appliquée lors des jours de forte affluence (principalement les week-ends entre fin avril et mi-juillet), cette mesure vise à privilégier les séjours longs au détriment des visites éclair, qui ont un impact plus négatif. Les visiteurs qui refusent de payer s’exposent à une amende pouvant atteindre 300 €.
Îles Galápagos, Équateur
Véritable sanctuaire de la biodiversité, les îles Galápagos abritent un écosystème unique au monde, avec plus de 9 000 espèces recensées, dont une grande partie endémiques. Mais l’essor du tourisme soulève de sérieuses inquiétudes environnementales, notamment en matière d’érosion et d’introduction d’espèces invasives, qui menacent le fragile équilibre écologique de l’archipel.
Pour freiner la fréquentation, les autorités ont plafonné le nombre de vols entrants dès 2012. Plus récemment, en août 2024, les droits d’entrée pour les touristes étrangers adultes ont doublé, passant de 100 à 200 dollars (96 à 191 euros), une première hausse depuis 26 ans. L’objectif est de renforcer les efforts de conservation et d’améliorer les infrastructures locales.
Boracay, Philippines
Avec ses plages de sable blanc et son ambiance paradisiaque, Boracay était autrefois un havre de paix pour les vacanciers.
Mais l’explosion du tourisme a entraîné de graves conséquences écologiques, entre déchets et eaux usées rejetés en mer ou encore plastique et verre brisé jonchant un littoral autrefois immaculé.
En 2018, le président Rodrigo Duterte a qualifié l’île de « cloaque » et ordonné la fermeture temporaire de l’île aux touristes pour permettre un grand nettoyage. Pendant ces six mois, des centaines de commerces ont fermé et des réglementations environnementales plus strictes ont été mises en place. Si la réhabilitation a permis à Boracay de retrouver son attrait d’autrefois, des pratiques de tourisme durable restent indispensables pour éviter un retour aux dérives passées.
Amsterdam, Pays-Bas
Amsterdam en a assez du tourisme de masse et les habitants sont de plus en plus exaspérés par les 20 millions de visiteurs annuels qui envahissent leur ville.
En 2023, la municipalité a lancé une campagne-choc baptisée « Stay Away » (Restez chez vous), visant particulièrement les jeunes Britanniques désireux d’y faire la fête. À travers des publicités explicites, cette campagne met en garde contre les excès liés à l’alcool et aux drogues et leurs conséquences, notamment de lourdes amendes et des arrestations. Pour parfaire ces mesures, la municipalité a également imposé l’interdiction de fumer du cannabis en public dans certaines zones et la réduction du nombre de croisières fluviales.
Lanzarote, îles Canaries, Espagne
Lanzarote repense sa stratégie touristique en ciblant une clientèle plus aisée et en misant sur le tourisme durable.
En 2023, María Dolores Corujo, présidente du cabildo de Lanzarote, a annoncé vouloir réduire la dépendance au tourisme britannique, qui représente environ la moitié de ses visiteurs. Désormais, l’île tente plutôt d’attirer les touristes allemands et leurs voisins dont le pouvoir d’achat est plus élevé, tout en valorisant les paysages volcaniques et le patrimoine culturel unique de l’île.
Îles Cíes, Espagne
Situées au large des côtes galiciennes, les îles Cíes sont réputées pour leurs paysages préservés et leur biodiversité exceptionnelle.
Pour protéger ces écosystèmes fragiles de la surfréquentation touristique, les autorités locales ont instauré une limite stricte de 1 800 visiteurs par jour. Cette mesure, bien accueillie par les touristes comme par les habitants, permet de préserver la beauté naturelle des îles tout en offrant une expérience plus exclusive et respectueuse de l’environnement.
Barcelone, Espagne
Depuis plusieurs années, les Barcelonais dénoncent l’impact négatif des locations Airbnb, qui font grimper les loyers et chassent les habitants du centre-ville de la capitale catalane.
L’afflux de bateaux de croisière n’a fait qu’empirer la situation, entraînant une affluence record et des comportements irrespectueux de la part des touristes. Face à cette situation, les habitants ont rapidement exprimé leur ras-le-bol, dénonçant la transformation de leurs quartiers en zones touristiques bondées devenues hors de prix et dénaturées par le tourisme de masse.
La municipalité a réagi dès 2022 en limitant la taille des groupes, en renforçant les restrictions sur le bruit et en mettant en place de mesures visant à redistribuer les revenus du tourisme au profit des riverains.
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Lisbonne, Portugal
Les ruelles pavées et pittoresques de Lisbonne, ses tramways emblématiques et ses azulejos éclatants en font une destination touristique de choix.
Cependant, l'afflux de visiteurs et la prolifération des tuk-tuks ont considérablement aggravé la congestion dans les rues étroites de la ville, compliquant la vie des habitants qui peinent à circuler dans leurs propres quartiers. Nombreux sont ceux qui estiment que le tourisme a transformé les hauts lieux culturels de la ville en véritables parcs d'attractions, au détriment des commerces traditionnels.
Face à ces préoccupations, la municipalité a commencé à prendre des mesures en proposant une réglementation plus stricte. Parmi les mesures envisagées : réduire de moitié le nombre de tuk-tuks en circulation, limiter les places de stationnement et encadrer plus strictement l’attribution des licences — autant d’initiatives destinées à désengorger la ville et préserver son identité.
Florence, Italie
Réputée pour son art et son architecture de la Renaissance, Florence est confrontée aux effets du surtourisme, qui menace son classement au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Avec près de 16 millions de visiteurs chaque année, la surfréquentation exerce une pression considérable sur les infrastructures de la ville, fait grimper les loyers et pousse les artisans à céder la place aux boutiques de souvenir.
L’essor des locations de courte durée via des plateformes comme Airbnb constitue en outre un problème majeur, réduisant l’offre de logements abordables pour les résidents. En juin 2023, la ville a interdit l’ouverture de nouvelles locations de courte durée dans son centre historique, ciblant spécifiquement les biens situés dans la zone protégée par l’UNESCO.
Dubrovnik, Croatie
Déjà prisée des croisiéristes, Dubrovnik a vu sa fréquentation exploser après avoir accueilli le tournage de Game of Thrones. Si cet engouement a stimulé l’industrie touristique, il a aussi saturé les infrastructures de la ville et entraîné une flambée des prix, alimentant le mécontentement des habitants.
Pour faire face à cette situation, la ville a instauré une limite de deux navires de croisière par jour, restreignant ainsi le nombre total de passagers à 5 000. Un système de surveillance en temps réel a également été mis en place pour réguler le nombre de visiteurs dans la vieille ville, contribuant ainsi à contenir la foule.
Kyoto, Japon
Le quartier de Gion, à Kyoto - célèbre pour ses ruelles historiques et ses geiko (geishas) - subit de plein fouet les effets du surtourisme. De nombreux visiteurs prennent des photos des geiko et des maisons traditionnelles sans autorisation.
En 2019, certaines rues ont été déclarées interdites à la photographie, avec une signalétique claire. Les contrevenants s’exposent à une amende de 67 $ (soit 64 €). Ces mesures visent à préserver l’intimité des habitants et à préserver l’identité culturelle du quartier.
Îles Féroé, Danemark
Moins fréquentées que d’autres destinations, les îles Féroé n’échappent pourtant pas aux effets du tourisme qui se font sentir sur les sentiers de randonnée et les points de vue les plus fréquentés.
Pour y remédier, les autorités ont lancé en 2019 l'initiative « Closed for Maintenance, Open for Voluntourism » (Fermé pour travaux, ouvert aux volontouristes), qui a rencontré un grand succès. Ce programme invite des bénévoles du monde entier à participer à des travaux essentiels de maintenance, tels que la réhabilitation des sentiers de randonnée et l’installation de panneaux, contribuant ainsi à préserver la beauté naturelle des îles.
Koh Phi Phi Leh, Thaïlande
L’île de Koh Phi Phi Leh et sa plage de Maya Beach ont attiré des hordes de touristes après une apparition en 2000 dans le film La Plage, avec Leonardo DiCaprio.
Jusqu’à 5 000 visiteurs et 200 bateaux y affluaient chaque jour, causant d'importants dégâts à l’écosystème fragile de l’île : destruction des récifs coralliens, pollution en hausse et accumulation de déchets. En 2018, les autorités thaïlandaises ont pris la décision radicale de fermer la plage afin de laisser le site se régénérer naturellement.
Après plus de trois ans, la plage a rouvert en janvier 2022, encadrée par des règles strictes : le nombre de visiteurs est limité à 375 à la fois, la baignade est interdite et les bateaux doivent accoster à une certaine distance de la plage pour protéger les récifs coralliens.
North Coast 500, Écosse
La North Coast 500 (NC500) est un itinéraire emblématique des Highlands écossais, qui dynamise l’économie des petites villes et villages de la région.
Mais l’afflux croissant de touristes, notamment en camping-car, a provoqué des embouteillages sur des routes étroites, mal adaptées à une telle fréquentation.
Certains commerces locaux, comme des cafés et des boutiques, déplorent par ailleurs un impact économique moindre par rapport aux retombées attendues, la plupart des voyageurs étant autonomes et peu enclins à consommer sur place.
Cette hausse de la fréquentation accentue également la pression sur les parkings, la gestion des déchets et les toilettes publiques, entraînant par ailleurs des dégradations environnementales.
Pour y remédier, un pass de 40 livres sterling (environ 50 €) a été instauré pour les camping-cars, donnant accès aux parkings et équipements dédiés. Une mesure qui fait débat, notamment parmi les propriétaires de campings, qui s’estiment lésés.
Parc national de Yellowstone, États-Unis
Avec plus de quatre millions de visiteurs par an, le parc national de Yellowstone attire les passionnés de faune sauvage, venus y observer bisons, wapitis, loups et ours.
Cependant, cette affluence perturbe les comportements des animaux, notamment leur alimentation, leur reproduction et leurs migrations. Elle augmente aussi les risques de collisions entre véhicules et animaux et contribue à la dégradation des habitats, sous l’effet du trafic routier et piétonnier.
Pour limiter ces nuisances, le parc a mis en place une campagne « Leave No Trace » (Ne laisser aucune trace) et créé des corridors biologiques dénués de toute présence humaine, destinés à protéger les espèces et à réduire les interférences avec leur environnement naturel.
Grand Canyon, Arizona, États-Unis
Le Grand Canyon, l’un des parcs nationaux les plus visités des États-Unis, accueille plus de cinq millions de visiteurs par an — une affluence qui met ses infrastructures à rude épreuve.
En effet, la surfréquentation du site a entraîné une détérioration des sentiers et une pollution de l’air, aggravées par les villes voisines. De plus, la construction du barrage de Glen Canyon a perturbé le débit naturel de l’eau, affectant la faune aquatique et favorisant la prolifération d’espèces invasives.
Pour atténuer ces problèmes, le parc a mis en place plusieurs mesures, telles qu’une restriction des nouvelles constructions en bordure du canyon, la création de zones d’exclusion aérienne pour limiter la pollution sonore et une gestion intégrée des nuisibles afin de contrôler les espèces invasives.
Rio de Janeiro, Brésil
Le Christ Rédempteur, érigé en 1931 à Rio de Janeiro, est l’un des monuments les plus emblématiques d’Amérique du Sud, attirant des millions de visiteurs chaque année.
Si cette popularité fait la fierté du pays, certains habitants estiment que le tourisme de masse commercialise la dimension religieuse et culturelle de la statue. Des points de vue alternatifs comme le Pain de Sucre ont été mis en avant pour mieux gérer l'afflux de visiteurs : ils offrent en effet une vue panoramique tout aussi spectaculaire, la foule en moins.
Tulum, Mexique
Autrefois paisible ville de la péninsule du Yucatán, Tulum est aujourd’hui devenu le repaire des voyageurs aisés, surnommés les « Tuluminati », séduits par ses plages idylliques, sa vie nocturne animée et ses hôtels écochics.
Mais cette transformation rapide inquiète les habitants qui assistent, impuissants, à la mise en scène de leur culture à des fins touristiques.
La gastronomie locale est adaptée aux standards internationaux, et les rituels ancestraux — comme les temazcales — sont souvent vidés de leur sens.
Cette évolution a déclenché un débat sur la perte d’identité de Tulum, devenu le terrain de jeu des riches, bien loin de ses racines culturelles.
Antarctique
L’Antarctique ne compte ni ville ni population permanente. Sa présence humaine se limite aux bases scientifiques et aux visiteurs de passage.
La plupart des touristes arrivent par bateaux de croisière. Ces expéditions soulèvent des défis environnementaux de plus en plus préoccupants, entre fuites de carburant, gestion des déchets et pollution.
Dans un environnement aussi extrême, les dommages causés aux écosystèmes mettent beaucoup plus de temps à se résorber qu’ailleurs. Et la hausse du tourisme ces dernières années n’a fait qu’aggraver la situation, en particulier à cause des émissions de carbone noir issues des navires, qui accélèrent la dégradation de l’environnement.
Château de Neuschwanstein, Allemagne
Le château de Neuschwanstein, en Bavière, connu pour avoir inspiré le célèbre château de Disney, attire plus de 1,4 million de visiteurs par an et jusqu’à 6 000 visiteurs par jour en haute saison.
Cet afflux massif exerce une pression considérable sur le petit village de Hohenschwangau et ses infrastructures, entraînant des embouteillages fréquents, une saturation des espaces publics et une pression croissante sur les écosystèmes du site.
Des efforts ont bien entendu été déployés pour gérer le flux touristique, mais la forte affluence reste un défi de taille, surtout en été.
Chefchaouen, Maroc
Surnommée la Perle bleue du Maroc pour ses murs peints et ses ruelles pittoresques, Chefchaouen est devenue célèbre dans le monde entier grâce à Instagram.
Le site Fodor l’a même classée parmi les « 10 sites victimes d’Instagram », avec plus de 250 000 publications recensées sous le hashtag #Chefchaouen dès 2018.
Si certains habitants ont saisi l’opportunité pour ouvrir leur maison aux visiteurs, cette notoriété a aussi fait grimper le coût de la vie et accru la pression sur les services publics, notamment la gestion des déchets, l’eau et les transports.
Zanzibar, Tanzanie
L’île de Zanzibar, célèbre pour ses plages paradisiaques, son histoire riche et sa culture swahilie, est devenue l’une des destinations touristiques les plus prisées d’Afrique.
Capitale animée de l’île, Stone Town a connu un essor économique porté par le tourisme. Une prospérité qui, toutefois, ne bénéficie pas à tous de manière équitable.
Si le secteur touristique a créé des emplois, les postes les mieux rémunérés, notamment dans la gestion, sont souvent occupés par des travailleurs venus du continent, laissant peu d’opportunités aux locaux. Cette situation a accentué les inégalités et entraîné une hausse du coût de la vie, empêchant les habitants de Zanzibar de tirer pleinement parti du boom touristique.
Masai Mara, Kenya
Les Massaïs, avec leur mode de vie ancestral, suscitent l’intérêt des touristes venus des quatre coins du globe — un attrait qui s’est transformé en véritable moteur économique pour les populations locales.
Mais la croissance rapide du secteur soulève des enjeux sensibles. Certaines traditions sont adaptées, voire mises en scène pour divertir les touristes, suscitant des inquiétudes sur une possible marchandisation de la culture.
Par ailleurs, nombre de Massaïs craignent que l’exposition aux influences extérieures ne fragilise leurs pratiques ancestrales, en particulier chez les jeunes générations.
Face à ces risques, plusieurs initiatives locales encouragent un tourisme plus responsable : elles visent à garantir que la culture soit transmise par les Massaïs eux-mêmes, que les bénéfices leur reviennent directement, et ce, tout en préservant leur patrimoine.
Pyramides de Gizeh, Égypte
Les pyramides de Gizeh figurent parmi les monuments historiques les plus emblématiques au monde et attirent chaque année des millions de visiteurs.
Le site doit toutefois faire face à une surfréquentation croissante, responsable d’une érosion accélérée et d’une pollution liée à la circulation.
Certains visiteurs dénoncent aussi l’insistance de vendeurs ambulants et la marchandisation excessive aux abords des pyramides.
Malgré les efforts de conservation en cours, le tourisme de masse compromet la préservation de ces vestiges antiques, soumis à une dégradation de plus en plus rapide.
Cornouailles, Angleterre
Avec leurs côtes aux allures de carte postale, les Cornouailles constituent l’une des destinations familiales les plus prisées des Britanniques.
Il n’est donc pas surprenant que les routes soient saturées à chaque période de vacances scolaires et que des villes comme St Ives et Newquay soient envahies par les touristes.
La crise du logement est un autre problème majeur. La prolifération des locations saisonnières via des plateformes comme Airbnb a entraîné une pénurie de logements accessibles. De nombreuses résidences, autrefois disponibles pour des locations de longue durée, ont été transformées en hébergements de vacances, réduisant considérablement l’offre de logements abordables pour les locaux.
Amalfi, Italie
Somptueux joyau du sud de l’Italie, la côte amalfitaine est renommée pour ses falaises spectaculaires, ses villages pittoresques et ses eaux cristallines. Le tourisme joue un rôle clé dans l’économie locale, la région attirant chaque année des millions de visiteurs.
Toutefois, cet afflux massif crée des tensions avec les habitants. La surfréquentation et la saturation des infrastructures sont des problèmes récurrents, notamment sur les routes côtières étroites, où les embouteillages compliquent le quotidien des locaux.
En plus des nuisances liées à la circulation, la pollution sonore, l’augmentation du coût de la vie et la flambée des prix de l’immobilier inquiètent de plus en plus les locaux. Le tourisme de masse, selon certains, vide peu à peu les villages de leur âme… et de leurs jeunes, chassés par l’explosion des prix du logement.
Majorque, îles Baléares, Espagne
Destination prisée des vacanciers européens depuis des décennies, Majorque fait aujourd’hui face à des tensions croissantes entre habitants et touristes. Surfréquentation, envolée des loyers liée aux locations de courte durée, dégradation de l’environnement : autant de sujets devenus brûlants.
Récemment, des milliers de résidents sont descendus dans la rue pour exiger un tourisme plus durable, un encadrement plus strict des locations saisonnières et une régulation du nombre de touristes. Ces manifestations témoignent d’un profond mécontentement face à l’impact du tourisme de masse sur la qualité de vie, car les locaux se sentent de plus en plus exclus de leur propre ville et subissent la pression constante exercée sur les infrastructures locales.
Bhoutan
Seul pays au monde à afficher un bilan carbone négatif, le Bhoutan a toujours misé sur un modèle touristique durable qui se fonde sur un faible volume de visiteurs, mais une forte valeur ajoutée.
Afin de préserver son environnement et sa culture, le pays impose aux touristes une taxe de développement durable, abaissée de 200 à 100 $ (191 à 96 €) par jour en 2023 afin de relancer le secteur après la pandémie.
Cette contribution finance des projets essentiels dans le pays, tels que l’accès aux soins de santé, l’éducation et la préservation du patrimoine naturel et culturel.
Bali, Indonésie
Bali a longtemps été un paradis pour les routards, les surfeurs et les adeptes de spiritualité. Mais son succès touristique croissant n’est pas sans conséquences. Les paisibles rizières d’autrefois cèdent peu à peu la place à des villas de luxe et à des clubs branchés, tandis que la circulation, les pénuries d’eau et la dégradation de l’environnement suscitent l’inquiétude.
En 2023, l’île a instauré de nouvelles règles à l’attention des visiteurs, interdisant notamment certains comportements sur les sites sacrés, dans le but de préserver la culture balinaise et sa dignité. Le gouvernement s’efforce aussi de réduire sa dépendance au tourisme en misant sur le développement d’industries alternatives.
Hallstatt, Autriche
Le minuscule village de Hallstatt situé au bord d’un lac aurait inspiré le décor de La Reine des neiges de Disney Il attire une telle affluence touristique que les habitants ont commencé à manifester leur ras-le-bol. Avec moins de 800 habitants et jusqu’à 10 000 visiteurs par jour en haute saison, la commune est submergée par le bruit, les embouteillages et la surpopulation.
Face à cette pression, les riverains militent pour limiter l’accès des cars touristiques et réduire les zones de prise de vue, dans l’espoir de préserver la quiétude des lieux. En 2023, un point de vue prisé des amateurs de selfies a même été temporairement fermé pour décourager les attroupements.
Reykjavík et le Cercle d’or, Islande
Reykjavík et la célèbre route du Cercle d’or attirent chaque année des millions de visiteurs, un chiffre largement supérieur à la population islandaise, qui compte environ 375 000 habitants. Cette affluence record met à rude épreuve les routes, les infrastructures de gestion des déchets et l’environnement naturel, ce qui suscite de vives inquiétudes quant à la durabilité du tourisme.
Pour faire face à ces défis, l’Islande a mis en place plusieurs mesures : taxes de conservation, frais de stationnement sur les sites les plus fréquentés et débats sur l’instauration de quotas de visiteurs dans des zones sensibles comme Þingvellir et Gullfoss (photo).
Hoi An, Vietnam
Hoi An était autrefois une paisible cité fluviale, célèbre pour ses ruelles éclairées aux lanternes et son patrimoine architectural préservé. Elle subit aujourd’hui les effets d’un tourisme de masse en pleine explosion. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, sa vieille ville est confrontée à une surpopulation croissante, à une marchandisation de ses espaces et à une flambée du coût de la vie.
Les échoppes traditionnelles et les restaurants familiaux laissent peu à peu la place à des boutiques de souvenirs et des cafés tendance, taillés pour les visiteurs. Inquiets de voir disparaître l’âme de leur ville, de nombreux habitants tirent la sonnette d’alarme. Les autorités ont commencé à instaurer des mesures de régulation des flux et des systèmes de billetterie afin de préserver l’authenticité du centre historique.
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