Attention danger ! Voyage au cœur de 9 villes contaminées
Ces villes contaminées sont extrêmement dangereuses
Jugées inhabitables, certaines localités à travers le monde sont aujourd’hui strictement interdites. Autrefois prospères, ces villes ont été désertées en raison de contaminations radioactives, chimiques ou biologiques. Entre villages abandonnés à cause de l’amiante, de l’anthrax ou encore d’anciens sites militaires truffés d’explosifs, ces lieux sont devenus des zones fantômes. Faites défiler ou cliquez pour découvrir les villes les plus toxiques au monde…
Adaptation française par Aurélie Blain
East Palestine, Ohio, États-Unis
Jusqu’en 2023, East Palestine était une petite bourgade paisible d’environ 4 761 habitants, nichée dans le comté de Columbiana, dans l’Ohio, loin de toute agitation. Fondée en 1828, cette ville de plus de 8 km² compte alors une rue principale, un parc et des quartiers résidentiels.
Mais cette tranquillité prend fin lorsqu’une catastrophe frappe la communauté, plongeant ses habitants dans l’angoisse et l’incertitude.
East Palestine, Ohio, États-Unis
En février 2023, un train de marchandises de la société Norfolk Southern en route pour Conway, en Pennsylvanie, subit un problème mécanique et déraille alors qu’il traverse East Palestine. Une cinquantaine de wagons quittent les rails et prennent feu. Bien qu’aucun blessé n’ait été signalé immédiatement après l’accident, le contenu du train va vite susciter l’inquiétude.
Onze wagons transportaient en effet des matières dangereuses, et les premiers secours découvrent vite que l’un des wagons libère dans l’atmosphère du chlorure de vinyle, un produit chimique utilisé dans la fabrication du PVC. Ce composé est un cancérogène connu et s’y exposer peut causer des troubles allant des maux de tête et nausées à des maladies graves et chroniques, comme le cancer du foie.
East Palestine, Ohio, États-Unis
Deux jours après l’accident, le 5 février, les autorités ordonnent l’évacuation de plusieurs centaines de résidents vivant à proximité du site du déraillement. En cause : la présence de substances hautement toxiques à bord du train, faisant craindre une explosion dont les débris pourraient atteindre plusieurs quartiers d’East Palestine.
Face à ce danger imminent, le gouverneur de l’Ohio, Mike DeWine, exhorte les habitants encore hésitants à quitter les lieux sans attendre. « Vous devez partir. C’est une question de vie ou de mort », prévient-il avec gravité.
East Palestine, Ohio, États-Unis
Pour éviter une explosion catastrophique, les équipes sur place procèdent à une combustion contrôlée des produits chimiques. Cinq wagons libèrent ainsi lentement des substances toxiques dans l’air, notamment du chlorure de vinyle et de l’acrylate de butyle. Le train transporte également d’autres composés dangereux, comme du benzène et de l’acrylate d’éthylhexyle. Alors que ces matériaux brûlent, une épaisse colonne de fumée noire s’élève au-dessus d’East Palestine, obscurcissant l’horizon.
Les habitants affectés par ce déraillement décident alors de lancer immédiatement un recours collectif contre Norfolk Southern et, en avril 2024, l’opérateur ferroviaire accepte de verser 600 millions de dollars (576 M€) aux habitants d’East Palestine en compensation, tout en refusant d’admettre sa responsabilité.
Gilman, Colorado, États-Unis
Accrochée à une falaise abrupte surplombant la rivière Eagle, dans le Colorado, Gilman est aujourd’hui une ville fantôme. Fondée en 1886 durant le boom de l’argent métal au Colorado, elle abrite au début du XXe siècle plusieurs centaines d’habitants.
La mine d’Eagle, située à proximité, a été pendant des décennies le principal producteur d’argent de l’État. Mais au début des années 1930, l’économie de la ville reposait principalement sur l’extraction du zinc et du plomb.
Gilman, Colorado, États-Unis
La ville, équipée d’un bureau de poste, d’une épicerie et même d’un bowling, abrite plusieurs centaines d’habitants jusqu’en 1977, lorsque la principale mine ferme ses portes.
En 1984, l’Agence de protection de l’environnement ordonne l’abandon total de la ville en raison des niveaux dangereux de contaminants retrouvés dans son sol et ses eaux souterraines.
Gilman, Colorado, États-Unis
Aujourd’hui, certaines parties de Gilman demeurent extrêmement toxiques, notamment l’ancienne mine, qui présente des niveaux élevés d’arsenic, de cadmium, de cuivre, de plomb et de zinc. En 2009, on a tenté d’accélérer la décontamination pour transformer le site en station de ski, mais ce projet a échoué.
La ville, qui s’étend sur 95 hectares et appartient à divers propriétaires privés, a depuis été abandonnée à son sort.
Gilman, Colorado, États-Unis
Aujourd’hui, la majorité des bâtiments de Gilman, dont beaucoup ont une valeur historique, ont été vandalisés : pratiquement toutes les fenêtres ont été brisées.
Bien qu’interdite au public, Gilman est devenue un repaire pour les curieux, photographes, graffeurs et vandales en tous genres.
Centralia, Pennsylvanie, États-Unis
Photographiée ici en 1981, la charmante ville minière de Centralia dissimule un sombre secret. Le 27 mai 1962, la décharge locale, située au-dessus d’une ancienne mine à ciel ouvert, est mystérieusement incendiée.
Les flammes se propagent rapidement aux mines de charbon qui se trouvent sous la ville, déclenchant un incendie incontrôlable.
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Centralia, Pennsylvanie, États-Unis
Les habitants ne prennent pleinement conscience de l'étendue de l'incendie qu'en 1979. Et ce n’est qu’en 1981, lorsqu’un habitant chute dans un gouffre soudainement apparu dans le sol, que l’incendie fait la une des journaux. À ce moment-là, de la fumée et des gaz toxiques s'échappent des fissures formées dans le sol et les résidents commencent à tomber malades.
Centralia, Pennsylvanie, États-Unis
Conscientes de l’ampleur de l’incendie souterrain, incontrôlable et presque impossible à éteindre, les autorités fédérales débloquent dès 1983 des millions de dollars pour reloger les victimes. En 1990, la plupart des habitants acceptent une offre de rachat, faisant chuter la population de la ville de plus de 1 000 âmes à seulement 63 irréductibles.
Plus de 500 propriétés sont alors rasées et seules quelques maisons subsistent encore en 2006, dont cette maison instable.
Centralia, Pennsylvanie, États-Unis
Devenue tristement célèbre, cette ville fantôme à l’aspect sinistre a inspiré le jeu vidéo d’horreur Silent Hill. Aujourd’hui, seuls quelques bâtiments et une poignée d’habitants obstinés subsistent, dans un lieu condamné où toute nouvelle installation est interdite.
Selon les experts, cet incendie souterrain pourrait continuer de brûler pendant encore au moins un siècle.
Wittenoom, Pilbara, Australie
La ville industrielle de Wittenoom, située dans la région de Pilbara, en Australie-Occidentale, compte environ 20 000 habitants au début des années 1960. Cette bourgade animée possède alors un cinéma, deux écoles et un hôtel chic.
La ville doit littéralement son existence à une mine d’amiante bleu située à proximité, qui emploie la plupart des locaux.
Wittenoom, Pilbara, Australie
Alors que les inquiétudes liées aux dangers de l’amiante se multiplient, la mine ferme finalement en 1966. Mais pour de nombreux résidents, cette décision arrive trop tard.
À ce jour, plus de 2 000 personnes ont succombé à des maladies associées à l’amiante, selon la Société australienne des maladies liées à l’amiante. Les anciens mineurs restent particulièrement exposés à un risque élevé de décès prématuré, en raison de pathologies graves comme l’asbestose, le cancer du poumon ou le mésothéliome.
Wittenoom, Pilbara, Australie
Malgré la dangerosité de la zone, la fermeture officielle de la ville n’est annoncée qu’à la fin des années 1970, lorsque les autorités locales commencent à racheter et à démolir les propriétés.
La majorité des bâtiments sont démolis au cours des années 1980 et 1990 et l’hôtel est finalement rasé en 1996.
Wittenoom, Pilbara, Australie
Considéré comme le site le plus contaminé de l’hémisphère sud, Wittenoom, surnommée « le Tchernobyl australien », est retirée des cartes officielles et coupée du réseau électrique en 2007.
En 2022, trois résidents permanents refusent toujours de quitter la ville. Ils sont finalement expulsés après l’adoption d’un arrêté officiel actant sa fermeture. En 2023, la majeure partie de la ville est démolie et les routes permettant d’y accéder sont bloquées pour décourager les intrus. Les environs n’en sont toutefois pas moins pollués par les déchets d’amiante.
Picher, Oklahoma, États-Unis
La ville de Picher, située dans le district minier de Tri-State, est fondée au début du XXe siècle autour d’une mine de plomb et de zinc éponyme. Elle obtient son statut de municipalité en 1918.
Cité prospère et animée, sa population culmine à 14 252 habitants en 1926. Cependant, cet essor ne va pas durer.
Picher, Oklahoma, États-Unis
L’activité minière décline dans la seconde moitié du XXe siècle avant de cesser définitivement en 1967. En 1972, des infiltrations d’eau contaminée provenant des mines sont découvertes, mais les tentatives de décontamination restent inefficaces.
Face à l’ampleur du problème, l’État commence dès 2006 à reloger les habitants et à racheter leurs maisons et commerces.
Picher, Oklahoma, États-Unis
Le sort de la ville est définitivement scellé en mai 2008, lorsqu’une tornade de catégorie F4 s’abat sur Picher, faisant huit morts, en plus de raser de nombreux bâtiments et de causer des dégâts irréparables à beaucoup d’autres.
Suite à cette catastrophe, la plupart des habitants quittent définitivement les lieux.
Picher, Oklahoma, États-Unis
En 2013, une grande partie des bâtiments condamnés sont détruits. Puis, des incendies criminels présumés, survenus en 2015 et 2017, réduisent en cendres le musée minier ainsi qu’une église de la ville. Malgré la contamination, Gary Linderman, propriétaire de la pharmacie Ole Miner, jure de rester ici jusqu’à sa mort.
Le dernier résident officiel de Picher décède en juin 2015 et la population de la ville tombe alors officiellement à zéro.
Namie, préfecture de Fukushima, Japon
Le 11 mars 2011, un séisme dévastateur frappe la région de Fukushima, suivi d’un tsunami dévastateur. Peu après, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi subit de graves dommages, entraînant la fusion de trois réacteurs. Située en aval de la centrale, la ville de Namie est alors évacuée et classée zone interdite en raison du risque radioactif.
Namie, préfecture de Fukushima, Japon
Avant la catastrophe, Namie comptait plus de 20 000 habitants. Située dans une zone d’exclusion de 19 km autour de la centrale, la ville reste totalement inaccessible et étrangement silencieuse jusqu’en avril 2012. À cette date, les autorités divisent la zone en trois secteurs en fonction du niveau de radioactivité.
Namie, préfecture de Fukushima, Japon
Les anciens résidents sont autorisés à se rendre dans la zone A, proche du littoral, mais il leur est interdit d'y passer la nuit. Dans la zone B, seules des visites de courte durée sont tolérées. En revanche, la zone C, considérée comme la plus dangereuse, reste hermétiquement fermée et strictement interdite d’accès.
Namie, préfecture de Fukushima, Japon
À mesure que les opérations de nettoyage progressent, les zones A et B finissent par être déclarées sûres en avril 2017, permettant aux anciens habitants de rentrer chez eux. Pourtant, beaucoup choisissent de ne pas revenir.
En février 2023, un séisme de magnitude 4,9 frappe Namie et ses environs, ralentissant quelque peu les efforts de réhabilitation. Quant aux travaux de décontamination dans la ville, ils commencent finalement en juin 2024.
New Idria, Californie, États-Unis
Fondée en 1854 dans la chaîne montagneuse de Diablo, au nord de la Californie, la ville de New Idria s’est développée autour de la mine de mercure voisine, qui est rapidement devenue l’un des principaux sites de production de ce métal aux États-Unis.
Vers le milieu du XXᵉ siècle, la ville est une communauté prospère, dotée de commerces, d’un bureau de poste, d’une école et d’une église.
New Idria, Californie, États-Unis
La fermeture de la mine en 1972 entraîne le départ massif des travailleurs et de leurs familles. Privée de son moteur économique, New Idria devient rapidement une ville fantôme.
Ce n’est que dans les années 1990 que les inquiétudes concernant la contamination de la région émergent. Depuis, des niveaux alarmants de mercure et d’autres métaux toxiques ont été détectés dans la ville et ses cours d’eau environnants.
New Idria, Californie, États-Unis
En 2010, un incendie ravage des bâtiments situés au nord de la ville. Deux ans plus tard, la partie sud de la ville est clôturée pour des raisons de sécurité.
Malgré tout, plusieurs anciens habitants continuent de se rendre occasionnellement sur les lieux, comme Mark Ward, dernier superviseur de la mine, qui vient régulièrement avec sa femme et son fils réparer certaines structures endommagées.
New Idria, Californie, États-Unis
Des opérations de nettoyage ont été menées en 2012 et 2015, mais le site reste toujours contaminé et inhabitable. Outre les métaux lourds et le mercure, une vaste zone au sud de New Idria est classée dangereuse en raison de la présence d’amiante.
Autant dire qu’il vaut mieux éviter ce petit coin ensoleillé de Californie.
Kantubek, île de Vozrozhdeniya, Ouzbékistan
Située sur l’île de Vozrozhdeniya, surnommée « l’île de l’anthrax », Kantubek hébergeait autrefois 1 500 scientifiques soviétiques ainsi que leurs familles. Ces chercheurs travaillaient dans le tristement célèbre complexe Aralsk-7, un laboratoire ultra-secret situé à proximité.
À son apogée, ce site, opérationnel jusqu’au début des années 1990, figurait parmi les plus grands centres d’essais d’armes biologiques au monde.
Kantubek, île de Vozrozhdeniya, Ouzbékistan
Après l’effondrement de l’Union soviétique, l’ensemble du complexe est transféré à Kirov, une ville de la nouvelle Fédération de Russie. Kantubek, vidée de ses habitants, sombre alors dans l’oubli et se transforme en une ville fantôme, figurant parmi les plus toxiques de la planète.
De son côté, l’île de Vozrozhdeniya devient un véritable cimetière d’armes biologiques, servant de décharge aux énormes stocks d’anthrax mortel accumulés sous l’ère soviétique.
Kantubek, île de Vozrozhdeniya, Ouzbékistan
Dans les années 1980, une boue hautement toxique contenant de l’anthrax est stockée dans des fosses. Après l’abandon de l’île, l’absence totale de surveillance inquiète les instances internationales, qui redoutent que ces toxines puissent être récupérées par des organisations terroristes ou des régimes hostiles.
Pour pallier cette menace, les États-Unis financent en 2002 une vaste opération de décontamination du site de plusieurs millions de dollars.
Kantubek, île de Vozrozhdeniya, Ouzbékistan
Le nettoyage financé par les États-Unis permet alors de neutraliser le vaste stock d’anthrax. Cependant, des préoccupations subsistent quant à la sécurité de l’île, qui a également servi de site d’essai pour des armes biologiques propageant la variole, la peste bubonique et d’autres agents pathogènes. Aujourd’hui, les locaux évitent encore ce lieu à tout prix.
Tyneham, Dorset, Angleterre
Niché au cœur du Dorset, le village pittoresque de Tyneham, surnommé le « village perdu », puise ses origines dans le début du Moyen Âge. Mais en décembre 1943, à l’approche de Noël, son destin bascule : l’armée britannique réquisitionne l’ensemble de la localité, ainsi que 3 035 hectares de campagne environnante, pour en faire une zone d’entraînement militaire.
Sur cette photo, on découvre l’ancienne école du village, figée dans le temps, témoin silencieux d’un passé révolu.
Tyneham, Dorset, Angleterre
Le cœur lourd, les 225 habitants du village sont contraints de quitter leurs maisons et de se reloger ailleurs. Avant de partir, le dernier résident laisse un mot sur la porte de l’église, priant l’armée de « traiter les maisons et l’église avec soin ».
Une demande qui, hélas, n’a pas été totalement respectée. Au fil des décennies, de nombreux bâtiments, dont le bureau de poste, ont été laissés à l’abandon, tombant peu à peu en ruines.
Tyneham, Dorset, Angleterre
Malgré les promesses faites aux habitants qu’ils pourraient regagner leurs foyers après la Seconde Guerre mondiale, l’armée impose en 1952 une expropriation définitive du village et de ses terres.
Aujourd’hui encore, la zone sert de terrain d’entraînement militaire. Toutefois, le public peut l’explorer certains week-ends et durant le mois d’août, pour un rare aperçu de ce village figé dans le temps.
Tyneham, Dorset, Angleterre
Heureusement, l’église et l’ancienne école ont été préservées et transformées en musées il y a plusieurs années, permettant aux visiteurs de plonger dans l’histoire du village.
Cependant, la prudence est de mise. En raison des nombreux obus et bombes non explosés disséminés dans la zone, les visiteurs sont strictement tenus de rester sur les sentiers balisés.
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