Envahis ! 16 lieux où les animaux règnent en maîtres
Le règne animal
Les êtres humains ont colonisé la quasi-totalité de la planète. Cependant, il existe des lieux surprenants où les animaux règnent encore en maîtres. Certains sont occupés par des espèces envahissantes qui causent des ravages dans les écosystèmes locaux, mais d’autres s’accommodent de la présence animale car elle fait tout simplement partie de la vie locale. Des îles où pullulent les crabes rouges aux villes envahies par des babouins espiègles, en passant par les forêts peuplées de poneys et de sangliers en liberté, ces recoins du monde où les bêtes, petites et grandes, occupent le devant de la scène.
Parcourez la galerie photo pour découvrir ces endroits improbables où les animaux règnent encore en maîtres…
Adaptation française par Stéphanie Lopez
Chats, île de Tashirojima, Japon
Les chats sont rois sur cette minuscule île de pêcheurs au large de la ville d’Ishinomaki, dans la préfecture de Miyagi, officieusement connue sous le nom de l’île aux chats. Et ils s’en accommodent parfaitement. Avec environ 100 habitants pour plusieurs centaines de chats, ces animaux semi-sauvages surpassent largement les humains en nombre sur l’île, où ils vivent une existence paisible et privilégiée.
Les habitants, convaincus que les chats leur portent chance, leur prodiguent nourriture, eau et caresses en abondance.
Chats, île de Tashirojima, Japon
À l’origine, des chats ont été amenés sur cette île japonaise pour lutter contre les parasites dans les élevages de vers à soie. Au fil du temps, leur nombre a explosé tandis que celui des habitants a décliné. Aujourd’hui, les félins sont omniprésents, et beaucoup se regroupent autour du port de Nitoda, au sud-est de l’île, profitant de l’admiration que leur portent les visiteurs.
Entre Nitoda et le village d’Odomari, à mi-chemin sur la route, se trouve un charmant sanctuaire miniature dédié à un chat tué accidentellement lors de la chute d’un rocher – un passage obligé pour tous les amoureux des chats.
Lapins, île d’Okunoshima, Japon
Imaginez une île idyllique peuplée de centaines de lapins en liberté… Bienvenue à Okunoshima. Ce joyau du parc national de la mer intérieure de Seto, au large de la préfecture d’Hiroshima, se situe à seulement 20 minutes en ferry depuis Tadanoum.
L’île promet un accueil inoubliable : dès l’accostage, les lapins sauvages accourent pour saluer les visiteurs.
Lapins, île d’Okunoshima, Japon
Comment ces adorables petites créatures sont-elles arrivées sur l’île ? Le mystère reste entier ! Selon certains, les lapins qui peuplent aujourd’hui l’île descendraient d’une colonie de cobayes relâchés par l’armée japonaise pour tester un poison entre 1929 et 1945. D’autres supposent que la prolifération des lapins sur ce territoire a commencé lorsque des écoliers ont libéré leurs animaux de compagnie dans la nature.
Quoi qu’il en soit, en l’absence de prédateurs naturels, la population de lapins a explosé et on en dénombre désormais des milliers sur l’île. Ces petites boules de fourrure captivent les visiteurs, qui se déplacent spécialement pour passer du temps en leur compagnie.
Cerf sika, île de Miyajima, Japon
Pas fan des lapins ? Alors, pourquoi ne pas aller voir les cerfs ? Les gracieux cerfs sika se trouvent partout sur l’île sacrée de Miyajima, située à une courte distance en ferry de la ville d’Hiroshima.
Considérés comme des messagers divins dans la religion shintoïste, les cerfs parcourent cette île montagneuse en totale liberté depuis des milliers d’années. Ils sont charmants et très sociables, mais il est strictement interdit de leur donner à manger.
Cerf sika, île de Miyajima, Japon
Si certains cerfs vivent encore dans les montagnes de l’île, beaucoup préfèrent déambuler dans les rues et les temples, ou même se prélasser sur la plage. Mais ce ne sont pas seulement leurs yeux doux qui font de Miyajima une destination exceptionnelle.
Cette île pittoresque abrite de nombreux temples et sanctuaires bouddhistes et shintoïstes, comme le célèbre sanctuaire d’Itsukushima datant du VIe siècle, et dont les portes torii s’élèvent majestueusement au-dessus de la mer.
Chevaux sauvages, île d’Assateague, États-Unis
Explorez cette île-barrière de 60 kilomètres de long située au large des côtes du Maryland et de la Virginie, en kayak ou lors d’une croisière en bateau pour avoir le plus de chances d’observer les chevaux sauvages qui y vivent depuis des siècles. Vous pourrez les apercevoir déambulant sur les plages, dans les marais salants ou à travers les forêts de pins, en quête de nourriture.
La légende locale raconte que ces chevaux se seraient échoués sur le rivage après le naufrage d’un galion espagnol ou qu’ils auraient été apportés par les premiers colons. Pourtant, il est plus plausible qu’ils soient les descendants de chevaux amenés sur l’île à la fin du XVIIe siècle, leurs propriétaires cherchant alors à contourner les lois sur les clôtures et ainsi échapper à l’impôt.
Chevaux sauvages, île d’Assateague, États-Unis
Partagée entre deux États américains, cette île est le théâtre d’un événement annuel du côté de la Virginie. À la fin du mois de juillet, les pompiers volontaires regroupent les chevaux et les font nager à travers le chenal vers l’île voisine de Chincoteague, où les poulains et les jeunes chevaux sont vendus aux enchères.
Organisé depuis 1925, cet événement, qui attire aujourd’hui une foule considérable, a pour objectif de réguler la population de chevaux sauvages sur Assateague, tout en préservant l’écosystème fragile de cette île-barrière.
Poules et coqs sauvages, Hawaï, États-Unis
Sur l’île de Kauai, à Hawaï, poules et coqs sauvages se promènent librement sur les parkings, les plages et les routes, en véritables maîtres des lieux. On pense que la présence de ces volatiles sur l’île fait suite à des ouragans ayant détruit les poulaillers des locaux et ainsi libéré les poules et les coqs domestiques. Ils se seraient alors reproduits avec ce qu’il restait de leurs congénères vivant dans la jungle polynésienne. En l’absence de prédateurs, ils font littéralement la loi sur l’île.
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Poules et coqs sauvages, Hawaï, États-Unis
Ces gallinacés, bien qu’ils attirent les touristes, sont loin de faire l’unanimité auprès des habitants. Ils ont en effet tendance à chanter à des heures indues, à picorer autour des poubelles, à creuser des trous dans les jardins et à gêner la circulation. Leur comportement effronté les pousse même à déambuler dans les restaurants et hôtels, picorant autour des clients.
Poneys New Forest, Hampshire, Royaume-Uni
Pour les habitants de la New Forest, une charmante région rurale du Hampshire, apercevoir un poney trotter devant leur fenêtre est une scène tout à fait ordinaire. Ces animaux semi-sauvages arpentent la région depuis près de 2 000 ans.
Ils appartiennent à des « commoners » — un terme datant de la création de la New Forest en 1079 par Guillaume le Conquérant, qui désigne les « roturiers » ou « gens du peuple » — mais vivent en totale liberté. Ils vagabondent à leur guise dans les landes et les forêts anciennes, jusqu’aux rassemblements ou déplacements de bétail organisés chaque été et automne.
Poneys New Forest, Hampshire, Royaume-Uni
Dans la New Forest, il est impossible de manquer ces superbes poneys trottant ici et là, emblématiques de cette région d’Angleterre. Avec leurs robes le plus souvent baie ou alezane, ils incarnent l’esprit sauvage du lieu. Les animaux jouissent d’un droit de passage, et la vitesse est limitée à 60 km/h sur les routes non clôturées pour garantir leur sécurité. En plus des quelque 3 000 poneys, vous pourrez également apercevoir des vaches et des ânes en liberté, flânant tranquillement sur les routes ou à leurs abords. Les villages de Beaulieu, Brockenhurst et Burley figurent parmi les meilleurs lieux pour les observer.
Babouins, Le Cap, Afrique du Sud
L’Afrique du Sud abrite une faune incroyable, même dans ses zones urbaines. De la forêt de Tokai, dans la banlieue sud du Cap, à Simon’s Town et Cape Point, dans la péninsule du Cap, des hordes de babouins chacma cohabitent de près avec les humains. Pour certains locaux, cette proximité est même devenue problématique : on raconte que des bandes de babouins fouillent les poubelles, volent les courses et saccagent les restaurants et cafés locaux.
Babouins, Le Cap, Afrique du Sud
Pour observer ces primates protégés, rien de mieux que la spectaculaire réserve naturelle de Cape Point. Là-bas, ils se prélassent nonchalamment sur les toits des voitures ou déambulent sur les plages, en quête de puces de mer et de coquillages. Mais attention : ces opportunistes ne reculeront pas devant l’occasion de s’emparer de votre pique-nique !
Cochons sauvages, Big Major Cay, Bahamas
Avez-vous déjà nagé en compagnie de tortues, de dauphins ou de raies manta ? Et pourquoi pas avec des cochons ? À Big Major Cay, aux Bahamas, vous pouvez pagayer avec les sympathiques cochons sauvages qui ont élu domicile sur cette île idyllique et inhabitée.
On ne sait pas exactement comment ils sont arrivés sur l’île. Certains affirment qu’ils ont été abandonnés là par des marins qui prévoyaient de revenir les manger ou qu’ils ont nagé jusqu’au rivage après un naufrage.
Cochons sauvages, Big Major Cay, Bahamas
Avec une vingtaine d’individus, cette population de cochons est devenue une attraction touristique majeure de l’île. Ces animaux adorent être le centre de l’attention et n’hésitent pas à se jeter à l’eau pour accueillir les touristes qui arrivent en bateau. Toujours à l’affût, ils reniflent dans tous les sens à la recherche d’une friandise, bien qu’il soit déconseillé de les nourrir.
Sangliers, forêt de Dean, Angleterre
Si vous vous promenez dans ce coin de forêt séculaire situé à la frontière entre l’Angleterre et le Pays de Galles, vous aurez de bonnes chances d’apercevoir un sanglier. Chassés jusqu’à l’extinction il y a environ 300 ans, les sangliers sont revenus vivre dans la forêt de Dean après que certains d’entre eux se sont échappés d’un élevage et se sont réfugiés dans la forêt dans les années 90. Par ailleurs, d’autres sangliers ont été relâchés illégalement au début des années 2000.
La forêt abrite aujourd’hui la plus grande population de sangliers d’Angleterre et celle-ci continue toujours de croître.
Sangliers, forêt de Dean, Angleterre
Si certains se réjouissent de revoir ces puissantes bêtes arpenter les forêts, de nombreux habitants déplorent leur comportement indélicat. Ces créatures sauvages causent des dégâts considérables dans les jardins, les parcs et les terrains de sport urbains, tout en étant responsables d’accidents de la route et, parfois, d’attaques mortelles sur des chiens.
Une battue organisée pour contrôler leur population a cependant déclenché une vive controverse et suscité une colère générale.
Crabes terrestres, Christmas Island
Cette île non loin de Java abrite des millions de crabes rouge vif. Invisibles la majeure partie de l’année, ils surgissent en une vague écarlate lors de leur spectaculaire migration annuelle, recouvrant l’île de leur éclat vibrant.
Au début de la saison humide (généralement en octobre ou novembre), les crabes de l’île se déplacent en masse de la forêt vers la côte pour se reproduire et relâcher leurs œufs dans la mer. Des nuées de crabes rouges, endémiques à l’île Christmas, recouvrent littéralement l’île.
Crabes terrestres, Christmas Island
Ce territoire australien abrite 14 espèces de crabes terrestres, mais ce sont les crustacés rouge vif qui le rendent particulièrement célèbre. Ils vivent dans les endroits ombragés de la forêt tropicale de l’île, se nourrissent de feuilles, de graines et de fruits et vivent dans des terriers jusqu’à leur procession annuelle.
Des barrières, des tunnels et des ponts ont été spécialement installés pour qu’ils puissent atteindre le bord de mer en toute sécurité. La ruée des crabes à travers l’île est au fil des ans devenue une attraction touristique de premier plan.
Otaries à fourrure, Seal Island, False Bay, Afrique du Sud
Le terme « île » peut sembler exagéré pour désigner ce qui ressemble davantage à un simple affleurement rocheux au large du Cap. Pourtant, ce bout de terre possède une richesse unique : une colonie de 64 000 otaries à fourrure. Dépourvu de végétation et de toute présence humaine, hormis les vestiges d’un ancien radar datant de la Seconde Guerre mondiale, les otaries y vivent en toute tranquillité.
Otaries à fourrure, Seal Island, False Bay, Afrique du Sud
Cependant, là où les otaries vont, les requins suivent. Chaque année, les grands requins blancs arrivent par milliers et encerclent l’île pour former ce qu’on appelle « l’anneau de la mort ». Il est alors très difficile pour les otaries de partir à la recherche de nourriture.
Vipères fer-de-lance dorées, île aux serpents, Brésil
Vous avez la phobie des serpents ? Ophidiophobes, prenez garde ! Cette île de seulement un demi-kilomètre carré, située au large des côtes brésiliennes, est connue sous le nom d’Ilha da Queimada Grande, ou plus familièrement « l’île aux serpents ». Elle abrite une population impressionnante de vipères fer-de-lance dorées, l’un des serpents les plus venimeux et les plus dangereux au monde.
Bien qu’ils soient nombreux sur l’île, ces serpents sont en danger critique d’extinction, leur survie dépendant exclusivement de leur capacité à chasser les oiseaux.
Vipères fer-de-lance dorées, île aux serpents, Brésil
On estime qu’il y a entre un et cinq serpents par mètre carré sur l’île, ce qui signifie que toute personne posant le pied sur l’Ilha da Queimada Grande se trouve à tout moment à moins d’un mètre d’un de ces reptiles venimeux. Autant dire que ce bout de terre n’a rien d’une destination touristique : elle est strictement fermée au public pour garantir la sécurité des visiteurs et préserver la faune locale, et seules quelques expéditions scientifiques y sont autorisées.
Hippopotames d’Hacienda Napoles, Puerto Triunfo, Colombie
Dans la ville de Puerto Triunfo, en Colombie, les hippopotames ont véritablement pris le pouvoir. Ces hippopotames sont les descendants directs de quatre animaux qui faisaient partie de la ménagerie privée du célèbre baron de la drogue Pablo Escobar, située dans sa luxueuse propriété d’Hacienda Napoles.
Après sa mort, la plupart de ses animaux exotiques ont trouvé refuge ailleurs, mais ses hippopotames se sont révélés trop encombrants et trop coûteux à transporter. Ils ont par conséquent été abandonnés à leur sort.
Hippopotames d’Hacienda Napoles, Puerto Triunfo, Colombie
Puerto Triunfo abrite aujourd’hui la plus grande population d’hippopotames hors d’Afrique. Les experts estiment qu’il y en a entre 130 et 160, un nombre qui ne fera qu’augmenter, car les hippopotames n’ont pas de prédateurs naturels.
Si les « hippopotames de la cocaïne » attirent les touristes, ils constituent une menace pour l’écosystème local. C’est pourquoi le gouvernement colombien a lancé un programme prévoyant leur stérilisation, leur transfert à l’étranger et, éventuellement, leur euthanasie.
Macaques de Barbarie, Gibraltar
Gibraltar doit en grande partie sa renommée à l’imposant monolithe de calcaire qui domine l’horizon de la ville. Mais elle est tout aussi célèbre pour ses hordes de macaques de Barbarie, les rois incontestés du rocher depuis plusieurs générations. Personne ne sait exactement comment cette importante population de macaques est arrivée dans cette enclave britannique située à la pointe sud de l’Espagne. Une théorie fantaisiste prétend qu’un tunnel sous le détroit de Gibraltar aurait permis aux macaques d’arriver à Gibraltar depuis l’Afrique du Nord.
Macaques de Barbarie, Gibraltar
Quelle que soit leur origine, les macaques font partie intégrante de la culture gibraltarienne d’aujourd’hui. Si les touristes trouvent ces singes adorables et attachants, les habitants les avertissent qu’ils peuvent aussi se montrer espiègles, audacieux, voire agressifs si on les provoque. Par ailleurs, il est strictement interdit de les toucher ou de les nourrir.
Ils sont bien connus pour voler les objets personnels et les sacs des passants, en particulier lorsqu’ils pensent qu’il y a peut-être quelques collations à l’intérieur.
Oiseaux, île de Runde, Norvège
Appelée familièrement « l’île aux oiseaux », l’île de Runde, en Norvège, abrite une population de 500 000 à 700 000 oiseaux marins au plus fort de la saison de nidification, dont 100 000 couples de macareux et de vastes nuées de cormorans huppés, de fous de Bassan et de grands labbes. L’île abrite en réalité la plus grande diversité d’oiseaux marins de Norvège, avec plus de 230 espèces répertoriées, dont 80 observées en période de reproduction.
Oiseaux, île de Runde, Norvège
Les 113 habitants de l’île cohabitent avec les oiseaux et se sont habitués à une fine poussière de plumes qui recouvre une grande partie du territoire une bonne partie de l’année. Pendant la saison de nidification, ces oiseaux deviennent une véritable attraction touristique : des ornithologues du monde entier affluent pour les observer s’affairer sur les falaises et les rochers, prêts à préparer la prochaine génération.
Moutons, Nouvelle-Zélande
Si l’idée d’un pays envahi par une seule espèce animale semble exagérée, des statistiques de 2022 montrent qu’en Nouvelle-Zélande, les moutons sont cinq fois plus nombreux que les êtres humains. Ce phénomène était cependant encore plus marqué dans le passé. En 1982, par exemple, un record historique a été atteint, avec 22 moutons par habitant dans le pays.
Moutons, Nouvelle-Zélande
Le nombre important de moutons en Nouvelle-Zélande s’explique par le fait que le secteur de l’élevage ovin a longtemps constitué l’épine dorsale de l’économie du pays. La population ovine en Nouvelle-Zélande a cependant chuté à son plus bas niveau depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais malgré ce déclin, les moutons sont toujours omniprésents, errant dans les villages et perturbant fréquemment la circulation.
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