On vous a menti ! La vérité derrière ces mythes historiques bien ancrés
Distinguer le vrai du faux
L’ennui avec l'histoire, c'est qu'elle appartient au passé. Au moindre doute, il nous est impossible de revenir en arrière et de vérifier. Or, presque toutes les périodes historiques sont remplies de lacunes, de confusions et de questions qui ne trouveront peut-être jamais de réponse. De Jules César au président Kennedy, il existe une série d'idées fausses sur l'histoire qui sont largement répandues.
Voici les mythes historiques les plus courants auxquels beaucoup de gens croient…
Adaptation française par Laure Bartczak et Laëtitia Lord
Le président Kennedy a dit à Berlin qu'il était un beignet à la confiture
En 1963, le président John F. Kennedy prononce l'un de ses discours les plus connus (photo) devant le Rathaus Schoneberg à Berlin-Ouest, en réponse directe à la construction du mur de Berlin et à l'escalade des tensions de la guerre froide. S'adressant à la foule avec sa dignité solennelle habituelle, Kennedy se rend populaire en déclarant en allemand : « Ich bin ein Berliner » (« Je suis un Berlinois »). La légende raconte que la foule étouffe un rire, car les compétences linguistiques de Kennedy ne sont pas à la hauteur de ses talents d'homme d'État. Il n'a pas dit « Je suis un Berlinois », mais : « Je suis un beignet à la confiture ».
Le président Kennedy a dit à Berlin qu'il était un beignet à la confiture
Nous aimerions qu'elle soit vraie - vraiment - mais cette anecdote amusante repose sur un faux présupposé. Un Berliner est en effet un type de pâtisserie semblable à un beignet, mais l'histoire repose sur l'idée que l'inclusion par Kennedy de l'article « ein » a changé le sens de la déclaration (illustrée ici par ses notes phonétiques pour le discours). Or, ce n'est tout simplement pas le cas : la langue allemande ne fonctionne pas ainsi. Le mot Berliner – c'est-à-dire beignet – n'est par ailleurs pas couramment utilisé à Berlin à cette époque.
Napoléon était petit
Certaines propagandes politiques sont si efficaces que les gens y croient encore 200 ans plus tard. C'est l'influent dessinateur britannique James Gillray qui a caricaturé Napoléon en un personnage de petite taille, belliqueux, pompeux et ridicule, sujet à des crises de colère enfantines. Le « petit Boney » mesurait en réalité 1,68 m, soit un peu plus que la moyenne de l'époque, mais l'image est restée. Napoléon lui-même a vu et méprisé les caricatures. Il aurait déclaré à la fin de sa vie que Gillray « a fait plus que toutes les armées d'Europe pour m'abattre. »
Napoléon était petit
Tant que nous déboulonnons les mythes napoléoniens, l’empereur français n’a pas non plus tiré sur le nez du Grand Sphinx lors de son passage en Égypte. Ni passé la nuit seul dans la pyramide de Khéops. Le film récent Napoléon de Ridley Scott n’a pas contribué à dissiper ses nombreuses légendes. « Il est venu de rien, il a tout conquis », annonçait l'affiche du film, au-dessus du regard perçant de Joaquin Phoenix. En réalité, il venait d'une famille appartenant à la petite noblesse de Corse et il a conquis environ 2% du monde connu.
Les statues grecques et romaines étaient blanches
Aujourd'hui, les constructions en marbre blanc du monde classique représentent une esthétique populaire et particulière. Les bâtiments néoclassiques comme le palais de Buckingham à Londres, le musée du Prado à Madrid et le Capitole des États-Unis brillent d'un éclat blanc sous le soleil d'été. Au contraire, les statues élégantes de la Renaissance privilégient la forme à la couleur – en hommage supposé à leurs ancêtres grecs et romains. Le marbre blanc reste un symbole de statut en raison de ses connotations classiques : grandiose et gracieux, opulent et austère.
Les statues grecques et romaines étaient blanches
C'est plutôt ironique, car les grandes œuvres du canon classique étaient à l'origine très colorées – peut-être trop pour certains goûts modernes. Les teintes vives égayaient même les bustes sévères des empereurs romains et les frises complexes du Parthénon. Deux millénaires plus tard, la peinture s'est depuis longtemps estompée. Cela a donné naissance à une série de copies incolores qui auraient laissé les Romains de marbre. Ici, la célèbre statue Augustus de Prima Porta, représentant le premier empereur de Rome, se tient à côté d’une réplique avec des robes rouge vif et des motifs.
Le Royaume-Uni se tenait seul face aux nazis
Entre la capitulation de la France en 1940 et l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne en 1941, le Royaume-Uni a techniquement fait cavalier seul face aux nazis. Or, le mot « seul » est si trompeur qu'il peut être faux. À cette époque, l'Empire britannique couvrait près d'un quart du globe. Une stratégie mêlant la carotte et le bâton a fait venir des hommes et des munitions en provenance du Canada, de l'Australie, de l'Afrique du Sud, de la Nouvelle-Zélande et d'autres régions. L'Inde a mobilisé deux millions et demi de soldats, la plus grande armée de volontaires jamais constituée, tandis qu'un millier d'hommes des îles Caïmans ont rejoint la Royal Navy – soit l'équivalent d'environ deux tiers de la population masculine adulte.
Le Royaume-Uni se tenait seul face aux nazis
Alors que les stratèges nazis préparaient des plans d'invasion et que la Luftwaffe déversait des bombes sur Londres, le peuple britannique a dû se sentir très isolé. Les discours de Winston Churchill en temps de guerre ont certainement puisé dans cet esprit de défi courageux : « Nous défendrons notre île, quel qu'en soit le prix », a-t-il ainsi déclaré. Pendant quelques mois, la situation semblait sinistre. Mais l'image populaire du Royaume-Uni comme un David courageux se dressant seul contre le Goliath nazi n'a jamais été exacte, même aux heures les plus sombres.
Ferdinand Magellan a été le premier à faire le tour du monde en bateau
L’explorateur portugais Ferdinand Magellan est célèbre pour une seule chose : avoir été le premier à faire le tour du monde. Cet exploit a traversé les siècles, et aujourd’hui, Magellan a donné son nom à une sonde de la NASA, à deux galaxies naines, à d’innombrables paquebots de croisière et navires-cargos, au détroit qui contourne l’extrémité sud de l’Amérique du Sud, ainsi qu’à une espèce de manchot – le manchot de Magellan. Cette réputation prestigieuse n’est pas totalement imméritée. En septembre 1519, il a pris la mer sous pavillon espagnol avec une flotte de cinq navires. L’un d’entre eux, le Victoria, est rentré à Séville en 1522, bouclant le tour du monde en deux ans et 351 jours.
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Ferdinand Magellan a été le premier à faire le tour du monde en bateau
Seulement voilà : Magellan n’était pas à bord. Minée par la famine, les désertions, les mutineries, des affrontements violents avec les populations locales, et surtout le scorbut – l’éternelle malédiction des marins – l’expédition avait été décimée. Magellan lui-même a perdu la vie lors d’une bataille aux Philippines et son corps n’a jamais été retrouvé. Sur les 270 hommes de départ, seuls 18 ont réussi à regagner l’Espagne, sous le commandement de Juan Sebastián Elcano – le véritable premier homme à avoir accompli le tour du monde. Magellan, mort en pensant avoir échoué, trouverait sans doute sa renommée actuelle à la fois gratifiante, déconcertante et ironique.
Les Vikings portaient des cornes sur leurs casques
Incontournable des émissions de HBO et des fêtes d'anniversaire pour enfants, le casque viking à cornes est à la fois immédiatement reconnaissable et déroutant. Une fois que l'on sait que les Vikings n'en portaient pas – et ils n'en portaient pas, ce cliché est apparu au XIXe siècle –, il est difficile de comprendre pourquoi ils en auraient porté. Les cornes ne servent à rien au combat, si ce n'est à alourdir celui qui les porte et à se prendre parfois dans les arbres. Elles auraient constitué une contrainte inutile pour les forgerons du VIIIe au Xe siècles. Seuls deux casques vikings intacts ont été retrouvés (voir photo) et ils ont des parois lisses.
Les Vikings portaient des cornes sur leurs casques
Hormis les couvre-chefs, certains stéréotypes vikings sont exacts. Les Vikings se déplaçaient en effet dans de longues embarcations en bois, avec des rangées de rameurs assistés d'une seule voile. Ils brandissaient des boucliers ronds en bois et de redoutables haches de combat, les épées étant réservées aux classes supérieures. Ils ont pillé des villages à travers l'Europe avec une sauvagerie ciblée qui a inspiré la peur partout, de l'Asie mineure à l'Irlande. Mais ils ne buvaient pas dans le crâne de leurs ennemis et ne se targuaient pas non plus d'avoir une catégorie de guerriers frénétiques qui se lançaient dans la bataille sans vêtements.
Marie-Antoinette a dit : « Qu’ils mangent de la brioche ! »
Pauvre Marie-Antoinette ! Comme si être décapitée en public ne suffisait pas, elle reste dans les mémoires comme un symbole de cupidité, d'insensibilité et d'excès, principalement à cause de cette réplique qui est restée. Mais elle ne l'a jamais prononcée. La phrase est tirée des Confessions, une œuvre du philosophe Jean-Jacques Rousseau écrite 24 ans avant la Révolution française. Marie-Antoinette n’avait que 11 ans.
Marie-Antoinette a dit : « Qu’ils mangent de la brioche ! »
Si Marie-Antoinette était détestée de son vivant, les historiens modernes adoptent un regard plus nuancé. Elle fut un bouc émissaire idéal pour canaliser la frustration des Français – étrangère, femme et reine – bien que son mariage malheureux lui ait laissé peu de pouvoir réel. Des pamphlets scandaleux alimentaient sa mauvaise réputation, la décrivant comme une intrigante manipulatrice. Pourtant, au-delà de l’allusion à la brioche qui ne vient pas d’elle, sa réputation d’extravagance n’était pas totalement imméritée. Elle fit notamment construire une ferme dans les jardins de Versailles, où elle jouait à la laitière avec ses dames de compagnie. En illustration : Kirsten Dunst dans le rôle-titre du film Marie-Antoinette (2006).
Les gens au Moyen Âge pensaient que la Terre était plate
Les sociétés médiévales croyaient en certaines idées pour le moins surprenantes. Parmi les croyances répandues figuraient l’idée que des esprits maléfiques habitaient les choux de Bruxelles, que les chats étaient des réceptacles de Satan, ou encore que se frictionner avec une poule vivante pouvait guérir la peste. Cependant, la théorie de la Terre plate – encore occasionnellement défendue aujourd’hui – était déjà dépassée bien avant le début du Moyen Âge. Le mathématicien grec Pythagore fut le premier à avancer que la Terre était ronde, vers 500 av. J.-C., une idée confirmée 150 ans plus tard par son compatriote Aristote. Un siècle après, l’astronome grec Ératosthène mesurait même la circonférence de la Terre, obtenant un résultat étonnamment proche de la réalité, avec une marge de seulement quelques kilomètres.
Les gens au Moyen Âge pensaient que la Terre était plate
Nous ne savons pas ce que pensait Fred, le paysan féodal, de la forme de la Terre. Cependant, comme le souligne l'historien Jeffrey Burton Russell, « aucun érudit dans l'histoire de la civilisation occidentale, depuis le IIIᵉ siècle avant J.-C., ne pensait que la Terre était plate ». Sur la photo, on voit une réplique de l'Erdapfel, le plus ancien globe terrestre connu, réalisé par Martin Behaim en 1492. Cette date coïncide avec l’année où Christophe Colomb a entrepris son voyage vers l’Amérique. L’une des idées fausses les plus persistantes autour de ce mythe est que Colomb aurait voulu prouver que la Terre était ronde. En réalité, il cherchait simplement une nouvelle route commerciale pour atteindre l’Asie de l’Est.
Les défenseurs des châteaux versaient de l’huile bouillante depuis les remparts
Même selon les normes de la guerre médiévale, assiéger une ville était brutal. Les attaquants bombardaient les remparts avec des engins complexes de siège tels que les trébuchets et les balistes. Ils creusaient des tunnels sous les fortifications pour miner leurs fondations. Enfin, ils établissaient des périmètres pour affamer les garnisons pendant des mois, voire des années. De leur côté, les défenseurs tiraient des carreaux d'arbalète à travers les meurtrières, creusaient des fossés pour entraver les échelles et les tours de siège et construisaient leurs propres tunnels pour maintenir leur approvisionnement vital en eau. Il y a peu de choses qui n'arrivaient pas pendant les sièges médiévaux. Mais verser de l'huile bouillante du haut des remparts, une technique très prisée à Hollywood, était extrêmement rare.
Les défenseurs des châteaux versaient de l’huile bouillante depuis les remparts
L'huile était précieuse, difficile à utiliser et généralement peu abondante : elle aurait constitué un ajout coûteux et encombrant à l'arsenal d'une forteresse. En règle générale, les guerres antiques et médiévales étaient beaucoup moins élaborées que ce que la culture populaire veut bien nous faire croire. En particulier pendant les sièges, lorsque les ressources étaient rares. Pourquoi se donner la peine d'aller chercher de l'huile de cuisson dans les cuisines épuisées alors que vous pouviez simplement ébouillanter votre ennemi avec de l'eau bouillante ou, mieux encore, lui asséner un coup de pierre sur la tête ?
Les combats de gladiateurs se terminaient par la mort d’un des adversaires
Deux combattants lourdement armés s'affrontent devant une foule assoiffée de sang. Difficile d'imaginer des combats de gladiateurs qui ne se solderaient pas par la mort. Mais la vie d'un gladiateur n'a pas toujours été vilaine, brutale et courte. Trop de morts nuisait aux affaires : pour assurer un bon spectacle, il fallait des combattants bien entraînés et équipés. Or, un taux de mortalité élevé signifiait un mauvais rendement pour les promoteurs et les investisseurs. Les gladiateurs se battaient sûrement pour blesser plutôt que pour tuer et le sort des combattants vaincus était laissé à l'appréciation de la foule. Un gladiateur à succès pouvait devenir une célébrité avec des portraits dans des lieux publics et des mécènes sponsorisant ses combats.
Les combats de gladiateurs se terminaient par la mort d’un des adversaires
Selon certaines versions modernes, seul un combat de gladiateurs sur 10 se terminait par la mort, tandis qu’un nombre suffisant de victoires dans l'arène pouvait permettre à un gladiateur asservi de recouvrer sa liberté, symbolisée par la remise d'une épée en bois. L'auteur romain Juvénal a écrit cette expression devenue célèbre : « le pain et les jeux du cirque » sont les seules choses nécessaires pour empêcher le peuple de se révolter. Or, difficile de maintenir des jeux réguliers si l'on tue tous les clowns.
Les bâtisseurs du Taj Mahal ont été mutilés
Qualifié de « larme solitaire sur la joue du temps » par le poète indien Rabindranath Tagore, le Taj Mahal est mondialement célèbre pour la beauté transcendante non seulement de son architecture, mais aussi de son histoire. Construit par l'empereur moghol Shah Jahan, bouleversé par la perte de son épouse bien-aimée Mumtaz Mahal, le Taj est un symbole d'amour et de beauté éternels, destiné à traverser les siècles. Déterminé à ce qu'aucun monument futur ne puisse jamais rivaliser avec sa beauté, Shah Jahan fit couper les mains des 20 000 ouvriers qui travaillaient sur le site.
Les bâtisseurs du Taj Mahal ont été mutilés
Il est facile de comprendre pourquoi ce mélange de romantisme et d'indicible cruauté plaît aux conteurs, mais il ne s'agit que d'une histoire. Malheureusement, les mutilations de masse apparaissent ailleurs dans l'histoire. Au XIIIe siècle, certains conquérants mongols gardaient une trace de leurs victimes en leur coupant l'oreille droite. Ils empilaient ensuite leurs oreilles pour mieux les compter. L'empereur byzantin Basile II, surnommé le « Tueur de Bulgares » (sur l'image), aurait quant à lui aveuglé jusqu'à 15 000 prisonniers bulgares en 1014 après J.-C., ne laissant la vue qu'à un homme sur cent pour qu'il puisse ramener les autres chez eux.
Les Aztèques ont cru que Hernán Cortés et les conquistadors étaient des dieux
L'histoire est écrite par les vainqueurs. Et c’est d’autant plus vrai dans le Mexique du XVIe siècle. La conquête espagnole des Aztèques est un terrain de choix pour la création de mythes, car la plupart de nos sources sont des récits de conquistadors victorieux s’auto-glorifiant et décrivant des événements qui se sont déroulés dans les confins de la jungle. Un profond sentiment de supériorité culturelle et religieuse transparaît dans ces récits, occultant les coutumes et les perspectives des Aztèques vaincus, dont la plupart n'a pas survécu pour raconter l'autre version.
Les Aztèques ont cru que Hernán Cortés et les conquistadors étaient des dieux
Parmi ces mythes : les Aztèques pensaient que les Espagnols étaient des divinités. En particulier, ils incarnaient le retour prophétique du dieu créateur Quetzalcoatl, représenté sur l’image. L’idée a été inventée par des frères franciscains à la fin du XVe siècle et ne figure même pas dans la plupart des sources espagnoles. Cortès lui-même, le chef des conquistadors et l'un des personnages les plus modestes de l'histoire, n'en fait pas mention.
Einstein a échoué en maths à l'école
Il est rassurant de se dire qu'un génie incompris sommeille en chacun de nous. L'affirmation selon laquelle Einstein aurait échoué en mathématiques dans son enfance a réconforté des générations d'écoliers en difficulté. Il y a une part de vérité dans cette affirmation : en 1895, Einstein a passé un examen d'entrée pour étudier l'électrotechnique à Zurich, auquel il a échoué à l'âge de 16 ans. En revanche, il a toujours excellé en mathématiques et en sciences et il a appris la géométrie tout seul dès l'âge de 12 ans. Il a obtenu son doctorat en 1905, l'année même où il a publié son article sur la théorie de la relativité restreinte.
Einstein a échoué en maths à l'école
Ce mythe a commencé à circuler dans les journaux dès les années 1930. Einstein (sur la photo, à gauche) l’a démenti personnellement avec un certain plaisir. « Avant mes 15 ans, je maîtrisais le calcul différentiel et intégral », a-t-il plaisanté. Nous ne prétendons pas que le système éducatif tire toujours le meilleur des élèves prometteurs, mais si vous avez échoué en mathématiques à l'école, le prix Nobel de physique continuera probablement à vous échapper.
Jules César était empereur de Rome
Jules César est l'une des figures majeures de l'histoire de la Rome antique, un chef militaire et politique animé par une conviction inébranlable en sa propre destinée. Shakespeare l’a décrit ainsi : « Il chevauche le monde étroit comme un colosse ». Et en effet, ses actions sont empreintes d’une ambition quasi impériale. Il a conquis la Gaule avec une violence que certains comparent aujourd’hui à un génocide, révolutionné la mesure du temps en établissant le calendrier de 365 jours et connu une fin tragique, assassiné par les élites romaines sur les marches du Sénat – un dénouement digne d’un empereur. Pourtant, si un César a bien été premier empereur de Rome, ce n'est pas Jules.
Jules César était empereur de Rome
Jules César a présidé les derniers jours de la République romaine, une démocratie où deux consuls élus exerçaient le pouvoir pour un mandat d’un an. Élu consul en 59 av. J.-C., il a habilement combiné victoires militaires éclatantes et intrigues politiques en coulisses pour concentrer entre ses mains une part stupéfiante de pouvoir. En 44 av. J.-C., il est proclamé « dictateur à vie », avant d’être assassiné par un groupe de sénateurs. Ces derniers, mus par leurs propres ambitions et par la crainte que César ne se proclame roi, ont marqué son destin tragique. Ce sera finalement Auguste, son petit-neveu et fils adoptif, qui émergera victorieux des guerres civiles qui s’ensuiveront, devenant ainsi le premier empereur d’un État romain épuisé et transformé.
La vierge de fer était un instrument de torture médiéval
La vierge de fer est entrée dans le folklore comme l'une des méthodes de torture les plus cruelles apparues au Moyen Âge – et il y en avait beaucoup. Il s'agissait d'un cercueil vertical semblable à un sarcophage, orné de rangées de pointes tournées vers l'intérieur. On peut seulement imaginer les horreurs qui attendaient ses victimes dans les salles de torture médiévales dépourvues de fenêtres. Mais tout ce que nous pouvons faire, c’est imaginer, car la vierge de fer est en réalité une invention du XVIIIe siècle – un mythe inventé pour rendre «l’Âge sombre » encore plus sombre. Les premières vierges de fer ont en réalité été fabriquées au XIXe siècle et présentées comme des artefacts historiques dans les musées.
La vierge de fer était un instrument de torture médiéval
Aucun prisonnier n’a donc fini ses jours transformé en sandwich étouffé dans une boîte métallique hermétique. Cependant, pour les amateurs de récits macabres, sachez que de nombreuses méthodes de torture bien réelles étaient employées dans les donjons médiévaux. Parmi elles, le chevalet, un incontournable des chambres de torture, qui étirait les victimes jusqu’à disloquer leurs articulations, les condamnant souvent à une incapacité permanente à marcher. Tout aussi redoutables, les poucettes, ces petites pinces métalliques conçues pour écraser les doigts et les pouces, infligeaient une douleur insoutenable et durable.
Christophe Colomb a découvert l'Amérique
Peut-être le plus grand mythe historique de tous les temps, cette idée reçue est si profondément ancrée dans l'imaginaire collectif qu’un jour férié fédéral lui est consacré aux États-Unis. En 1492, Christophe Colomb a traversé l’Atlantique et accosté aux Bahamas au nom de la couronne espagnole. Pourtant, il n’a jamais foulé le sol du continent nord-américain. En revanche, l’explorateur viking Leif Erikson l’avait fait près de cinq siècles auparavant. Son arrivée dans ce qui est aujourd’hui le Canada est décrite dans les sagas semi-légendaires du Vinland. Dans les années 1960, cette histoire a été confirmée par la découverte de L’Anse aux Meadows, une colonie viking en ruines sur la côte de Terre-Neuve, preuve irréfutable de cette présence nordique bien avant Colomb.
Christophe Colomb a découvert l'Amérique
Pour remonter encore plus loin dans l’histoire, les véritables premiers découvreurs de l’Amérique furent les ancêtres des peuples autochtones. Ces premiers humains venus d’Asie ont atteint l’Amérique du Nord en traversant une étroite bande de terre qui reliait autrefois les continents, aujourd’hui disparue sous le détroit de Béring. Christophe Colomb (sur la photo) a indéniablement marqué l’Histoire : ses expéditions ont déclenché la colonisation rapide du Nouveau Monde. Cependant, même lui ne prétendait pas avoir découvert l’Amérique. Parti à la recherche d’une nouvelle route vers l’Asie de l’Est, il a persisté jusqu’à sa mort à croire qu’il avait atteint son objectif, convaincu qu’il naviguait dans les eaux orientales.
La Première Guerre mondiale a été la plus meurtrière de l'histoire à son époque
Il paraît presque évident que la Première « Guerre mondiale » de l’histoire ait été plus étendue et plus sanglante que toutes celles qui l’ont précédée. Ce conflit, qui embrasa une grande partie du globe entre 1914 et 1918, opposa Jamaïcains et Turcs, Kényans et Allemands, Bulgares et Britanniques. Surnommée « la Grande Guerre » ou encore « la guerre pour en finir avec toutes les guerres », la Première Guerre mondiale fit entre 15 et 22 millions de morts et seuls neuf pays réussirent à maintenir leur neutralité. Comment un conflit régional ou continental aurait-il pu rivaliser avec une guerre qui toucha presque tous les continents ?
La Première Guerre mondiale a été la plus meurtrière de l'histoire à son époque
En réalité, lorsque l’armistice fut signé le 11 novembre 1918, il mit fin non pas au conflit le plus meurtrier de l’histoire, mais au deuxième conflit le plus meurtrier de l’histoire. Le plus meurtrier n’a rien eu de mondial : il fut entièrement confiné à un seul pays. La révolte des Taiping – un conflit complexe opposant le Royaume céleste de la Grande Paix à la dynastie Qing – sema une destruction inimaginable en Chine entre 1850 et 1864. Si les batailles et massacres causèrent de nombreuses pertes, ce furent les épidémies et les famines qui alourdirent considérablement le bilan, estimé à près de 30 millions de morts. Ces deux conflits allaient pourtant être largement surpassés par la Seconde Guerre mondiale, qui allait faire entre 40 et 85 millions de victimes.
Les frères Grimm ont écrit de nombreux contes de fées célèbres
Si vous avez déjà regardé un film Disney, vous avez exploré l'univers des frères Grimm. Blanche-Neige, La Belle au bois dormant, Cendrillon, La Princesse et la grenouille et Raiponce trouvent leurs origines dans leurs récits, tout comme Le Petit Chaperon rouge et Hansel et Gretel, récemment adaptés en prises de vue réelles. Véritables icônes des contes de fées – aux côtés de Hans Christian Andersen, célèbre pour La Petite Sirène – les deux frères ont même eu droit à leurs propres rôles principaux dans le film Les Frères Grimm de Terry Gilliam (2005), où ils étaient incarnés par Matt Damon et Heath Ledger.
Les frères Grimm ont écrit de nombreux contes de fées célèbres
Mais les frères Grimm – Jacob et Wilhelm – étaient avant tout des folkloristes, plutôt que des écrivains. Ils n’ont pas inventé les contes qu’ils ont immortalisés, mais les ont recueillis, rassemblant des récits moraux allemands parfois vieux de plusieurs siècles. Publiés pour la première fois en 1812, les Contes de Grimm (illustrés ici) sont rapidement devenus un pilier culturel pour le peuple allemand, exaltant des valeurs telles que le courage, l’intégrité et – de manière appuyée – l’obéissance aux parents. Ces versions originales sont bien plus sombres que leurs réinterprétations modernes. Dans Cendrillon, par exemple, les demi-sœurs, dans un geste désespéré, se mutilent les pieds pour essayer de chausser la pantoufle de verre (ou de vair, selon un débat toujours ouvert !), avant de voir leurs yeux crevés par des pigeons.
La Grande Muraille de Chine est visible depuis l’espace
C'est l'un de ces mythes qui s’effondrent dès qu’on y réfléchit un peu. La Grande Muraille de Chine mesure environ 5 mètres de large à son sommet et 6mètres à sa base – soit l’équivalent de la longueur d’une grande voiture. Si cela ne suffit pas à le réfuter, Yang Liwei, le premier astronaute chinois, a confirmé lors d’une interview en 2003 qu’il n’avait pas pu voir la muraille depuis l’espace. Une question plus intrigante est celle de l’origine de ce mythe, en particulier ses variantes encore plus invraisemblables, affirmant que la muraille est le seul monument visible depuis l’espace ou même depuis la Lune.
La Grande Muraille de Chine est visible depuis l’espace
L'expression « visible depuis l’espace » peut prêter à confusion : de nombreuses structures deviennent visibles depuis une orbite suffisamment basse, avec un équipement de qualité et par temps clair. Cela dit, certaines constructions se distinguent à l'œil nu depuis une altitude de 100 km au-dessus de la Terre. Les îles artificielles de Palm Jumeirah à Dubaï se démarquent nettement sur le fond sombre de la mer, et la NASA a confirmé que le gigantesque barrage des Trois Gorges en Chine (photo) est également bien visible. Il en va de même pour l’impressionnante mine de Bingham Canyon dans l’Utah et pour la majorité des grandes villes, surtout la nuit.
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