À l’heure des écrans, il reste un bonheur simple et discret : pousser la porte d’une librairie, flâner entre les rayons et respirer l’odeur familière du papier. Cette magie, nous sommes partis la retrouver aux quatre coins du monde dans des librairies qui racontent bien plus que des histoires.
Nous avons dressé un classement — subjectif, bien sûr — de celles qui nous ont le plus marqués.
Curieux de découvrir notre coup de cœur ? C’est par ici.
Adaptation française par Lisa Reymonet
Ces établissements, très prisés des travailleurs indépendants de Mexico, réussissent à marier l’ambiance chaleureuse d’un café, la sérénité d’un espace végétalisé et l’atmosphère studieuse propre aux lieux de réflexion.
Offrant une large sélection de livres, de vinyles et d’autres objets, ces librairies se transforment aussi en espaces événementiels, accueillant concerts, lectures de poésie, présentations de livres et spectacles de stand-up, entre autres.
À mille lieues de la librairie classique, les célèbres kiosques des bouquinistes des quais de Seine font partie intégrante du paysage parisien depuis le XVIᵉ siècle.
Véritables institutions culturelles à ciel ouvert, ces échoppes, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991, proposent des livres anciens et d’occasion, mais aussi des estampes, tableaux et objets insolites.
Fondée en 1927 par Benjamin Bass, un immigré lituanien, la librairie Strand s’est installée dans le mythique quartier de Book Row à New York, où s’alignaient autrefois 48 librairies sur cinq pâtés de maisons le long de la Fourth Avenue.
Unique survivante de cette époque, elle est aujourd’hui célèbre pour ses rayonnages vertigineux – l’équivalent de 29 kilomètres de livres neufs, d’occasion et rares.
L’endroit cultive aussi son originalité : vente de livres au mètre pour les clients, et, pour les candidats à l’embauche, un questionnaire redoutable imaginé par Bass lui-même.
Sur le Regent’s Canal à Londres, on croise toutes sortes d’embarcations insolites. Cependant, aucune n’égale la poésie singulière de Word on the Water. Amarrée au cœur du quartier très urbanisé de King’s Cross, cette péniche des années 1920 abrite un joyeux bric-à-brac de littérature contemporaine et jeunesse.
Ouverte depuis plus de dix ans, cette librairie flottante a longtemps dû changer d’emplacement tous les quinze jours, contrainte de respecter les règles de navigation du canal. Mais grâce à une campagne menée avec ferveur par ses nombreux soutiens, elle bénéficie désormais d’un amarrage permanent.
Surnommée « City of Books » (« la ville du livre »), Powell’s serait la plus grande librairie indépendante au monde. Cette institution, qui occupe tout un pâté de maisons à Portland, est avant tout le fruit d’une histoire familiale. L’aventure commence en 1971 avec la fondation de l’établissement par Walter Powell. Huit ans plus tard, son fils Michael le rejoint, après avoir tenu sa propre enseigne à Chicago.
Aujourd’hui, c’est Miriam, la fille de Michael, qui en tient les rênes, perpétuant ainsi l’histoire sur trois générations.
Parmi les curiosités incontournables de Venise, la singulière Libreria Acqua Alta mérite le détour. Lorsqu’il fonde la librairie en 2004, Luigi Frizzo fait le pari insolite de placer ses livres dans des baignoires, des barques, des cagettes… et même dans une gondole grandeur nature trônant au centre de la boutique.
Un choix qui peut surprendre, mais qui répond à une nécessité bien réelle : protéger les ouvrages des fameuses acque alte, ces crues périodiques qui viennent inonder la ville.
Parmi les librairies les plus appréciées de Lisbonne, Ler Devagar — littéralement « lire lentement » — porte bien son nom : dans cet endroit calme, le temps semble suspendu. Installée dans une ancienne imprimerie, la librairie a conservé plusieurs éléments d’origine, dont deux anciennes presses typographiques, pour une touche industrielle unique.
Bien que la plupart des ouvrages soient en portugais, on y trouve également un petit rayon en anglais. L’établissement dispose aussi d’un agréable café où les clients peuvent savourer une boisson chaude ou un verre de vin dans une atmosphère détendue.
Située à Marylebone, cette adresse emblématique est sans conteste la plus spectaculaire des six librairies Daunt Books de Londres. Avec son sol en chevrons, sa grande verrière et son plafond de verre façon serre, cette librairie édouardienne ne passe pas inaperçue.
L’enseigne se distingue par une impressionnante sélection de livres sur le voyage qui mêlent fictions, poésies, récits et guides touristiques.
Carturesti Carusel est l’adresse incontournable des amoureux des livres à Bucarest. Répartie sur trois niveaux baignés de lumière, cette librairie séduit sa clientèle avec ses colonnes blanches et ses élégants escaliers en colimaçon. On y trouve une belle sélection d’ouvrages en roumain et en anglais dans les étages ; au sous-sol, une boutique de vêtements et d’objets ; et sous les toits, un bistrot plein de charme pour une pause gourmande.
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Fondée en 1797 par John Hatchard sur la prestigieuse artère de Piccadilly, Hatchards est la plus ancienne librairie de Londres. Titulaire de trois mandats royaux — distinction accordée aux fournisseurs officiels de la Couronne — elle compte parmi ses habitués de nombreux auteurs de renom.
Sa façade vert mousse, flanquée de deux vitrines en boiserie arrondie, en fait un bâtiment emblématique de ce quartier londonien.
Fondée en 1825, Brattle Book Shop est l’une des plus anciennes et des plus vastes librairies de livres anciens des États-Unis. Nichée entre deux immeubles de briques rouges, cette librairie familiale propose plus de 250 000 ouvrages, cartes, gravures et cartes postales venus d’horizons variés.
Faute de place en intérieur, les propriétaires ont transformé le parking désaffecté voisin en un espace de vente à ciel ouvert, où les chineurs peuvent dénicher de véritables trésors dès 3 $.
Là où d’autres n’auraient vu qu’un parking abandonné, Nankin y a vu une librairie. Inaugurée en 2004, la Librairie Avant-Garde — un ancien abri antiaérien — est devenue une véritable institution culturelle. Située à deux pas de l’université de Nankin, elle est souvent considérée comme sa seconde bibliothèque.
Avec ses vastes tables de lecture et son espace ouvert, elle peut accueillir jusqu’à 300 personnes. Elle attire chaque jour une foule de jeunes venus lire, étudier ou simplement se retrouver.
Plus grande librairie en plein air indépendante des États-Unis, Bart’s Books est un lieu cher aux habitants d’Ojai comme aux visiteurs de passage. Richard Bartinsdale l’a fondée en 1964 lorsque sa maison ne suffisait plus à contenir sa collection de livres grandissante et la librairie a d’abord vu le jour… sur le trottoir.
Porté par l’envie de partager ses livres, Richard y installe des étagères accessibles à tous. Si le système de confiance a depuis été remplacé par une caisse enregistreuse, on peut encore, en fouillant un peu, trouver des ouvrages à 35 centimes de dollar (soit 31 centimes d’euro) et il est encore possible de payer en glissant ses pièces dans l’une des boîtes à café.
À Hambourg, la librairie stories! tient à la fois de la galerie d’art, du musée et de la bibliothèque. Ce lieu singulier séduit les bibliophiles par son atmosphère unique : des livres encadrés individuellement tels des tableaux tapissent les murs, tandis qu’une autre sélection éclectique d’ouvrages est soigneusement empilée sur les tables.
Les chaises, rangées dessous, invitent les visiteurs à s’installer pour savourer un moment de lecture.
Nichée dans la région montagneuse des Highlands, Leakey’s Bookshop semble tout droit sortie d’un conte de fées. Installée dans une ancienne église gaélique, la librairie abrite une collection exceptionnelle de livres d’occasion, rares et anciens, ainsi que de gravures.
Du poêle à bois qui chauffe le bâtiment aux rayonnages installés dans le chœur en passant par la vente d’œufs d’oie du coin, cette librairie cultive une atmosphère chaleureuse et authentique.
Cette superbe église du XIIIe siècle a eu plusieurs vies. Utilisée comme espace de stockage par Napoléon Bonaparte en 1794, elle devient ensuite un entrepôt avant d’être transformée en local à vélos. Ce n’est qu’en 2005 qu’elle devient une librairie.
Magnifiquement restauré, le bâtiment constitue une attraction en soi. La bibliothèque, répartie sur trois niveaux dans la nef, impressionne par son ampleur. À l’emplacement de l’ancien autel se trouve un petit café qui, avec ses sièges confortables, invite les visiteurs à faire une pause pour profiter de l’ambiance unique des lieux.
Présente dans plusieurs villes de Chine, la chaîne Zhongshuge a été fondée par un ancien professeur du nom de Jin Hao. Leurs intérieurs, qui semblent tout droit sortis d’un univers de science-fiction, mêlent escaliers tortueux, plafonds réfléchissants et rayonnages aux formes insolites.
Sur cette photo, on peut voir la librairie de Chongqing.
Inaugurée en 2005 en réaction au déclin des ventes de livres imprimés, The Last Bookstore s’étend sur une surface de plus de 900 m². Les ouvrages y sont soigneusement classés par genre — et parfois même par sous-genre : certaines pièces entières sont dédiées à la science-fiction, à la fantasy ou encore à la littérature consacrée à Los Angeles.
À l’intérieur, plusieurs éléments insolites piquent la curiosité, dont un tunnel de livres, une installation artistique, et un espace dédié aux romans policiers et à suspense, installé dans une ancienne chambre forte aux impressionnantes portes blindées.
Située en plein cœur d’Helsinki, cette superbe librairie est une véritable œuvre d’art signée Alvar Aalto, figure majeure du mouvement moderniste scandinave. Des verrières inondent de lumière des intérieurs en marbre blanc et en bois clair, tandis que des teintes douces soulignent les lignes épurées et insolites de la structure.
Avec plus de 450 000 ouvrages en finnois et en anglais disponibles à la vente, l’établissement est prisé des visiteurs du Designmuseo (musée du design) tout proche.
Parmi les librairies les plus célèbres au monde figure Shakespeare and Company. Fondée en 1919 par l’Américaine Sylvia Beach, elle ouvre d’abord ses portes au 8 rue Dupuytren, avant de s’installer au 12 rue de l’Odéon. C’est là que Beach publie Ulysse de James Joyce, auteur qui fréquente alors assidûment les lieux en compagnie d’Ernest Hemingway, Julio Cortázar et d’autres figures de la Génération perdue.
Fermée pendant l’Occupation — Beach refusant de vendre aux nazis — la librairie renaît à la fin des années 1950, lorsque son nom est transmis à George Whitman, fondateur de l’actuelle Shakespeare and Company au 37 rue de la Bûcherie.
À première vue, rien ne laisse deviner que cette librairie de Bradford, en Angleterre, appartient à la chaîne d britannique Waterstones. Installée dans un imposant édifice gothique victorien du XIXe siècle — autrefois dédié au commerce de la laine, jusqu’aux années 1960 — elle séduit par ses colonnes de pierre polie, sa voûte soutenue par des poutres en bois, ses fenêtres gothiques et de nombreux autres éléments architecturaux d’époque.
Depuis l’étage, un café offre une vue imprenable et permet de savourer l’atmosphère unique des lieux.
Surnommée la capitale mondiale des librairies, Buenos Aires possède plus de librairies par habitant que toute autre ville au tour du globe — environ 25 pour 100 000 personnes. La plus célèbre d’entre elles est l’impressionnant El Ateneo Grand Splendid. Inauguré en 1919 en tant que théâtre renommé pour ses performances de tango, il est transformé en cinéma dix ans plus tard.
En 2000, le bâtiment échappe de justesse à la démolition grâce à la maison d’édition Grupo Ilhsa, qui entreprend sa rénovation : fresques au plafond, loges d’opéra d’origine et volumes majestueux sont restaurés, avant que les lieux ne soient transformés en librairie.
Ses escaliers ondulants, ses sculptures en bois délicates et ses plafonds en vitraux ont valu à la Livraria Lello — véritable paradis des bibliophiles — la première place de notre classement. Inaugurée en 1906, cette librairie de Porto aurait inspiré l’univers de Poudlard dans la saga Harry Potter.
JK. Rowling, qui enseignait l'anglais à Porto au début des années 1990, fréquentait assidûment l’établissement. La ressemblance de ce bâtiment néo-gothique avec l’école de sorcellerie est flagrante, n’est-ce pas ?
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