Certains des plus beaux sites touristiques subissent aujourd’hui les effets du tourisme de masse entre paysages dénaturés, ruelles saturées ou encore folklore transformé en produit dérivé.
Des rues bondées aux boutiques de souvenirs sans âme en passant par les dommages causés par un afflux constant de visiteurs, nous explorons l’impact du surtourisme sur ces destinations devenues victimes de leur succès.
Découvrez ces 22 destinations victimes du tourisme de masse...
Adaptation française par Aurore Mettifogo et Laëtitia Lord
L’escalade et la randonnée sur l’Everest sont devenues un véritable business. En 2023, plus de 1 000 alpinistes étrangers ont tenté de gravir la montagne la plus haute du monde. Inutile de dire que quand son sommet a été atteint pour la première fois en 1953, les foules étaient bien moins nombreuses.
En 2023, plus de 650 alpinistes payants ont atteint le sommet, et des milliers d’autres ont randonné aux alentours de la célèbre montagne. Malheureusement, ce boom touristique a laissé derrière lui une marée de déchets, sans parler des excréments humains et, tristement, des cadavres de certains visiteurs qui y ont laissé la vie. L’utilisation excessive de bâtons de randonnée érode également le terrain, tandis que les nombreux villages himalayens qui dépendent désormais du tourisme ont changé leurs modes de vie.
Le trésor national du Pérou est une destination que beaucoup rêvent de visiter. La « cité perdue » andine est absolument époustouflante, mais ce site fragile souffre de sa popularité. Redécouverte par l’explorateur américain Hiram Bingham en 1911, la ville comptait à son apogée une population de 1 000 habitants. Cependant, le nombre de touristes a rapidement atteint 5 000 visiteurs par jour pendant la haute saison, altérant les allées et les escaliers de la cité.
Les autorités péruviennes ont depuis restreint l’accès au site, et désormais, seules 2 500 personnes par jour peuvent visiter la citadelle inca. La taille des groupes a également été limitée à 10 personnes par guide et la réentrée est interdite. Cela n’en reste pas moins le double du nombre de personnes pour lequel la ville avait été construite.
Teotihuacan est l’une des cités anciennes les plus mystérieuses et les plus imposantes du Mexique. Elle est principalement connue pour ses deux immenses pyramides : la pyramide du Soleil et la pyramide de la Lune.
Ces monuments, que l’on peut facilement visiter en une journée depuis Mexico, en font l’un des sites archéologiques les plus fréquentés du pays et attirent des millions de visiteurs chaque année.
Sans surprise, le site est souvent envahi de marchands désireux de vendre leurs produits aux foules de touristes. Le site est particulièrement bondé pendant les équinoxes de printemps et d’automne, car certains croient que ses structures dégagent alors une énergie particulière.
Heureusement, il n’est désormais plus possible de monter sur les pyramides (comme c’est le cas sur la photo) pour éviter de les endommager.
Classée parmi les sept merveilles de la nature, la grande Barrière de Corail australienne s’étend sur 2 301 km le long de la côte du Queensland.
Dans toutes les villes côtières, une gigantesque industrie touristique s’est développée pour faire découvrir aux touristes les splendeurs sous-marines de ce parc marin inscrit au patrimoine mondial, qui reçoit environ deux millions de visiteurs par an.
Outre l’effet inquiétant des touristes négligents sur la santé du plus grand écosystème corallien du monde, le grand nombre de bateaux peut être rebutant. Il y a environ 820 opérateurs et 1 500 navires en activité dans le parc marin, et il vous faudra parfois jouer des coudes pour pouvoir admirer un poisson clown.
Pour éviter le bain de foule, réservez une excursion en bateau de petite taille et visitez de préférence les parties du récif et les îles les plus éloignées de la côte.
La construction de ces fortifications qui s’étendent sur des milliers de kilomètres depuis Shanhaiguan, sur la côte est de la Chine, jusqu’à Jiayuguan, à l’ouest, a commencé en 771 av. J.-C.
Elles étaient alors supposées servir de défense contre les invasions ennemies. De grandes sections de ce rempart ont par ailleurs été bâties sous la dynastie Ming (1368-1644).
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Ironiquement, elle subit à présent un assaut inquiétant. Au fil des ans, le tourisme de masse lui a causé d’importants dégâts, sous la forme notamment de vol de briques et de graffitis.
Avec plus de 10 millions de visiteurs par an, c’est le plus grand site historique du pays et ses sections les plus fréquentées sont celles situées au nord de Pékin, comme Badaling, où le nombre de touristes a maintenant été limité à 65 000 personnes par jour.
Les Galapagos étaient autrefois un archipel isolé, mais leurs merveilles naturelles ont entraîné un essor rapide du tourisme. Quand ce dernier a commencé à s’y développer dans les années 60, les îles accueillaient environ 1 000 touristes par an.
En 2023, ce chiffre était de 270 000. L’impact sur cet environnement autrefois vierge est un sujet de préoccupation, à tel point qu’en 2007, elles ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO, en partie à cause des effets du tourisme.
Si vous vous attendez à découvrir un paradis à l’écart du monde, vous risquez d’être déçu. L’afflux de touristes a entraîné une forte croissance démographique, clairement visible dans la ville principale de Puerto Ayora, sur l’île de Santa Cruz, qui est désormais envahie de magasins de souvenirs.
Des réglementations plus strictes ont été mises en place pour préserver l’écologie fragile et la diversité extraordinaire de la faune de l’île, notamment des limitations portant sur le nombre et la taille des bateaux, mais pour prendre des clichés de la faune locale, vous devrez quand même rivaliser avec d’autres touristes armés d’appareils photo.
Le site préhistorique le plus célèbre de Grande-Bretagne attire touristes et adeptes du paganisme depuis des milliers d’années. Jusqu’en 1978, on pouvait se promener librement entre ses mégalithes, mais ces derniers sont désormais protégés par une clôture, car l’augmentation du nombre de visiteurs faisait craindre des dommages.
La visite de cette structure énigmatique, envahie d’un flot d’autocars et troublée par le bruit de la circulation sur la grand-route voisine, peut être tristement décevante.
Si vous la visitez lors du solstice d’été, vous comprendrez pourquoi une clôture a été installée : en effet, chaque année à cette date, des foules déchaînées arrivent à Stonehenge pour y faire la fête jusqu’au petit matin. Même si le projet a fait l’objet de controverses, l’ouverture en 2013 d’un centre d’accueil pour les visiteurs ayant coûté aux alentours de 35,5 millions d’euros a considérablement amélioré le paysage et l’expérience des visiteurs en général.
Après être restée cachée au milieu du désert pendant plus de 1 000 ans, cette cité rose spectaculaire est devenue la plus grande attraction touristique de Jordanie et l’un des sites historiques les plus célèbres du monde.
Bien que le nombre de visiteurs ait diminué en raison des problèmes de sécurité au Moyen-Orient, le tourisme continue d’avoir des conséquences néfastes.
Les touristes qui montent les escaliers menant au monastère à dos d’âne, qui s’appuient aux murs ou même simplement ceux qui y marchent représentent une menace pour cette précieuse structure en grès.
Les déchets sont également un problème. Assurez-vous de consulter les conseils du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères avant de vous rendre en Jordanie.
La simple respiration des touristes dans les grottes préhistoriques de Lascaux, en Dordogne, a causé des dommages irréversibles, si bien qu’elles ont été définitivement fermées.
Ce site incroyable avec ses 600 peintures rupestres a été découvert par des adolescents en 1940 et ouvert au public en 1948.
Des milliers de personnes s’y sont précipitées, modifiant l’atmosphère du site et provoquant la formation d’algues et de cristaux qui ont endommagé les peintures de façon irréversible.
Bien qu’on ne puisse plus visiter l’original, une reconstitution des grottes a ouvert en 2016. Baptisée Lascaux IV, elle a été installée au pied de la colline où se trouvent les peintures préhistoriques.
En 2014, une autre reconstitution d’un site historique menacé a été ouverte, dans la Vallée des rois.
Il s’agit de la chambre funéraire du roi Toutankhamon, dont une copie fidèle a été méticuleusement élaborée après que le département des Antiquités a ordonné la fermeture de la tombe originale pour des travaux de restauration.
La chambre funéraire aux murs peints du jeune pharaon montrait des signes d’usure dus aux innombrables visiteurs haletants qu’elle avait accueillis depuis sa découverte par l’archéologue Howard Carter en 1922.
Elle a désormais rouvert, avec des barrières et un nouveau système de ventilation.
Principal site touristique du Cambodge, Angkor Wat attire des centaines de milliers de visiteurs chaque année. Ce vaste ensemble de temples a survécu aux ravages du temps, de la nature et de la guerre civile, mais l’impact causé par le tourisme de masse est préoccupant.
En 2017, les autorités ont suscité la controverse en augmentant le prix du billet d’entrée pour les étrangers de presque 100 %, en partie dans le but de réduire le nombre de visiteurs.
Si vous recherchez la sérénité spirituelle, vous risquez d’être profondément déçu en vous retrouvant au coude-à-coude avec une foule de touristes plus intéressés par les selfies que par ce site sacré.
Le nombre de visiteurs est passé de 7 650 en 1993 à presque 800 000 en 2023, ce qui n’a pas seulement gâché l’atmosphère de « cité perdue » d’Angkor, mais aussi endommagé ses structures délicates en grès. En effet, le va-et-vient incessant des touristes a usé les gravures détaillées qui ornaient ses escaliers et ses passages étroits.
Dominant la ville depuis des millénaires, cette magnifique citadelle sacrée est visible depuis de nombreux quartiers d’Athènes. Même si vous vous attendez à la trouver en ruines, vue de près, c’est encore bien pire que cela.
Les hordes de visiteurs montant la colline au fil des ans ont abîmé de façon significative les marches du propylée, le Parthénon et la colline elle-même.
Les travaux de restauration pour réparer tant bien que mal les dommages ont duré des décennies – un travail de longue haleine entravé par les difficultés financières du pays. Heureusement, l’échafaudage a maintenant été retiré et les travaux sont terminés.
Le nombre de visiteurs a été limité à 20 000 personnes par jour depuis septembre 2023, avec des créneaux horaires attribués afin de mieux répartir le flux de personnes et de réduire les files d'attente. Auparavant, le site pouvait accueillir jusqu’à 23 000 visiteurs par jour.
La chapelle Sixtine de Michel-Ange est absolument époustouflante, mais vous pourriez vouloir y réfléchir à deux fois avant de la visiter. Malheureusement, la visite du plus beau chef-d'œuvre de la cité du Vatican peut être quelque peu décevante, comme beaucoup en témoignent sur les réseaux sociaux.
Les files d’attente à l’entrée des musées du Vatican sont infernales (bien qu’il soit possible d’acheter des « billets coupe-file » plus chers). Une fois à l’intérieur, vous devez vous frayer un lent chemin parmi la foule.
Et lorsque vous pourrez enfin lever les yeux au plafond dans la chapelle bondée, vous penserez inévitablement à la manière dont votre présence pourrait endommager cette œuvre d’art vieille de 500 ans. En effet, les millions de visiteurs annuels ont altéré cette fresque inestimable.
Construite entre 2584 av. J.-C. et 2561 av. J.-C., la pyramide de Khéops est la seule des sept merveilles du monde à subsister encore de nos jours. Il est impossible de ne pas rester en admiration à la vue de cette structure millénaire gigantesque, qui fascinait déjà les voyageurs pendant l’Antiquité et qui, avec les pyramides voisines, semble surgir du désert à une dizaine de kilomètres du Caire.
Mais, d’après les visiteurs, les vendeurs trop insistants peuvent rapidement altérer la visite. Les enseignes de fast-food et les appartements construits à la hâte près du plateau de Gizeh contribuent également à gâcher le paysage. Cependant, un centre d’accueil a ouvert il y a quelques années pour rendre l’expérience plus agréable.
Construit au XVIIe siècle par Shah Jahan en mémoire de son épouse bien-aimée Mumtaz Mahal, le Taj Mahal est considéré par beaucoup comme l’un des plus beaux bâtiments du monde. Et il est absolument magnifique.
Cela dit, Mumtaz Mahal se retournerait sans doute dans sa tombe en voyant le cirque touristique qui s’est développé autour de son mausolée.
Il peut être difficile d’apprécier la beauté de l’architecture moghole lorsqu’il faut jouer des coudes avec une foule intenable pour avoir ne serait-ce qu’un aperçu de la vue de carte postale : le mausolée de marbre qui se reflète dans l’étang à lotus.
Une nuée de soi-disant guides, de vendeurs de souvenirs et de marchands en tout genre peut aussi ternir l’expérience. Cependant, des limites ont été mises en place et les visiteurs peuvent désormais rester au maximum trois heures par jour sur le site.
Depuis son apparition dans le film La Plage de Danny Boyle en 2000, la plage de Maya Bay sur l’île thaïlandaise de Koh Phi Phi est devenue un aimant à touristes, qui y découvriront un spectacle bien différent de l’étendue de sable vierge aux eaux cristallines vue dans le film. Le site reçoit en moyenne 200 bateaux et 4 000 visiteurs par jour.
Envahi de hordes de touristes, de vendeurs d’excursion insistants et de tas d’ordures, cet endroit autrefois paradisiaque est devenu infernal. Victime de sa popularité, Koh Phi Phi a subi de graves dégâts à cause du surtourisme.
La plage a été fermée pendant une période prolongée afin de procéder à des opérations de nettoyage, avant de rouvrir en 2022. Fermetures et réouvertures se sont succédé depuis.
L’île chilienne isolée de Rapa Nui (connue également sous le nom d’île de Pâques) dans l’océan Pacifique n’a vu son industrie touristique décoller que très récemment. Ses incroyables moaïs, des statues géantes en pierre, ont rendu l’île célèbre dans le monde entier et ils attirent des millions de personnes.
Tout comme dans le cas des Galapagos, le nombre de vols – par ailleurs de plus en plus abordables – et de navires de croisière faisant escale sur cette petite île a considérablement augmenté. Au point que de nombreux habitants de Rapa Nui s’inquiètent de l’impact du tourisme sur leur patrimoine culturel et leur environnement fragile.
Des rapports ont fait état de touristes qui grimpaient sur les statues ou les vandalisaient. La croissance de la population et la gestion des déchets représentent également des défis majeurs.
Le parc national d’Uluru-Kata Tjuta dans le Territoire du Nord de l’Australie, offre les paysages les plus époustouflants de l’Outback. C’est là que la montagne sacrée d’Uluru semble surgir de la plaine aride, offrant un spectacle unique au monde.
Ce site reculé (Alice Springs, la ville la plus proche, est à cinq heures de route) reçoit néanmoins un grand nombre de visiteurs à certaines périodes de l’année.
Même si la promenade autour de la base du monolithe est relativement paisible, si vous voulez voir le célèbre changement de couleurs sur le rocher au lever et au coucher du soleil, préparez-vous à être accompagné.
Une foule bruyante de groupes en autocar, d’excursionnistes et de routards se rassemblent au bord de la route pour prendre le petit déjeuner, boire un coup ou faire un barbecue en regardant la montagne se teinter de différentes nuances de rouge et de rose. Depuis 2019, il n’est plus possible d’escalader Uluru, qui a une valeur sacrée pour le peuple autochtone Anangu.
Embarquer sur une jonque traditionnelle pour explorer les célèbres formations karstiques qui se dressent dans la baie d’Halong est l’une des expériences incontournables pour les touristes visitant le Vietnam.
C’est le meilleur moyen de découvrir le réseau de grottes et les arches de ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais vous ne serez pas seul.
Certains visiteurs repartent déçus de cette baie autrefois magnifique, mais désormais envahie par les bateaux et les vendeurs de souvenirs, et jonchée de déchets. Bien que la commercialisation de la baie ne lui enlève pas toute sa beauté, cette excursion en bateau ne plaira guère à ceux qui souhaitent sortir des sentiers battus.
Paisibles et idylliques, les backwaters du Kerala – un vaste réseau de lacs, de rivières et de canaux – ont longtemps été l’élément vital de cet État du sud de l’Inde. La population locale les utilisait pour boire, se laver, se déplacer et pêcher.
Mais depuis qu’ils ont attiré l’intérêt des touristes nationaux et internationaux, tout a changé. Le développement sauvage des excursions en maison flottante endommage l’écosystème côtier remarquable de la région.
Si vous vous promenez le matin à Alappuzha, le principal centre touristique des backwaters, vous verrez sur l’eau des centaines de kettuvallams (maisons flottantes traditionnelles au toit de chaume autrefois utilisées pour transporter le riz) s’apprêtant à déposer et à récupérer des passagers.
De plus en plus encombrées, les eaux sont fortement polluées par le carburant et, malheureusement, il n’est pas rare de voir l’équipage des bateaux jeter leurs ordures à l’eau.
On pourrait penser que le gigantesque continent pratiquement inhabité et recouvert de glace tout au sud de la Terre serait le dernier endroit de la planète à connaître un problème de surtourisme. Erreur. Entre octobre 2023 et mars 2024, le nombre de touristes sur le sixième continent a dépassé pour la première fois la barre des 100 000.
C’est une augmentation de 40 % par rapport au record précédent. La forte hausse du nombre de voyageurs intrépides se rendant en Antarctique a soulevé la question de savoir dans quelle mesure – voire si – le tourisme devrait être autorisé dans cette région unique du monde.
Les visiteurs aisés sont attirés par la nature extrême de l’Antarctique, considérée comme la « dernière frontière », ainsi que par la beauté saisissante de ses paysages.
Avec des navires de croisière d’une capacité allant jusqu’à 400 passagers et un tourisme dont l’activité – avec toutes les émissions de CO2 qu’elle entraîne – est vouée à augmenter à moins que des contrôles ne soient mis en place, de nombreux militants affirment que l’environnement vierge du continent doit être mieux protégé de la commercialisation.
Après le succès massif de la série télévisée Game of Thrones de la chaîne HBO, un déferlement de touristes sur ses lieux de tournage était sans doute inévitable. La vieille ville de Dubrovnik, qui a servi de décor pour Port-Réal – la ville fictive du continent de Westeros – dans la célèbre série, est l’un de ces lieux.
En août 2016, plus de 10 000 billets d’entrée pour visiter les célèbres remparts de Dubrovnik ont été vendus en une seule journée. La même année, l’UNESCO a menacé de retirer à la ville son statut de site du patrimoine mondial si elle ne réduisait pas le nombre de touristes.
La série est seulement un chapitre de l’histoire du surtourisme à Dubrovnik. L’existence de vols bon marché et son port pour navires de croisière, dont les passagers rapportent généralement très peu à l’industrie touristique de la ville, contribuent largement au problème.
La popularité des séjours d’un week-end et l’augmentation du nombre des Airbnb et hôtels qui s’ensuit a également forcé de nombreux résidents à partir. Dubrovnik, qui compte seulement 42 615 habitants, a enregistré en 2023 plus de quatre millions de nuitées. Heureusement, le nombre de navires de croisière autorisés à accoster a depuis été limité.
Venise, véritable labyrinthe enchanteur de canaux et d'architecture historique, est devenue l'emblème du tourisme de masse et de la commercialisation. L'afflux de millions de touristes chaque année, notamment ceux arrivant à bord de gigantesques paquebots de croisière, met une pression immense sur l'infrastructure de la ville. Les commerces traditionnels vénitiens et les artisans ont été relégués au second plan, remplacés par des magasins de souvenirs et des fast-foods destinés aux visiteurs de passage.
Les ruelles étroites, autrefois animées par les habitants, sont désormais souvent saturées de touristes, rendant la vie quotidienne de plus en plus compliquée pour les résidents. Le poids de cette affluence, combiné à l'élévation du niveau de la mer, accélère l'érosion des fondations de la ville, mettant en péril son existence fragile.
Pour beaucoup, l'essence même de Venise – la beauté tranquille de ses canaux, le sentiment de découverte dans ses ruelles cachées – a été érodée par les foules et les intérêts commerciaux. En réponse à cette crise, Venise a mis en place des mesures telles que des taxes touristiques, des restrictions sur les paquebots de croisière et des projets visant à limiter le nombre de visiteurs quotidiens.
Cependant, le charme de ce site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO reste menacé, la ville peinant à trouver un équilibre entre dépendance au tourisme et préservation de sa beauté culturelle et environnementale.
Célèbre pour ses villages blanchis à la chaux, ses dômes bleu cobalt et ses couchers de soleil spectaculaires, Santorin est désormais victime de sa propre beauté. Autrefois île grecque paisible, elle lutte aujourd’hui sous le poids du tourisme de masse, avec des milliers de visiteurs arrivant chaque jour, surtout pendant la haute saison. Les paquebots déversent des flots de touristes d’un jour qui envahissent les rues étroites de Oia et Fira, souvent au détriment des infrastructures déjà limitées de l'île.
Les maisons traditionnelles ont été transformées en hôtels de luxe et en locations saisonnières, augmentant les prix et chassant les habitants. Les éléments qui définissaient autrefois le charme de Santorin – sa tranquillité, son authenticité et sa proximité avec la vie locale – sont désormais éclipsés par des étals de souvenirs, des restaurants onéreux et des spots photo bondés.
L’impact environnemental du surtourisme a été considérable, avec une augmentation de la consommation d’eau, des déchets et une pression croissante sur le paysage de l’île.
Des mesures ont été prises pour limiter le nombre de visiteurs et réguler l’arrivée des croisières, mais l’attractivité économique du tourisme reste difficile à ignorer. Pour les voyageurs en quête d’une expérience authentique, la magie de Santorin devient de plus en plus difficile à percevoir, noyée dans les foules incessantes et la commercialisation.
La fontaine de Trevi, l’un des monuments les plus emblématiques de Rome, était autrefois un chef-d’œuvre paisible où les visiteurs pouvaient apprécier l'art baroque en toute sérénité. Aujourd’hui, elle est entourée de foules de touristes en quête de la photo parfaite ou d'un endroit pour jeter leur pièce. La surfréquentation a transformé l’espace en un véritable chaos, dominé par des perches à selfie et des vendeurs ambulants.
La présence constante de grands groupes de touristes et les mesures de sécurité mises en place pour gérer les comportements perturbateurs ont encore altéré l'élégance de la fontaine, réduisant ce lieu mythique à un simple décor pour un tourisme de masse effréné.
Les autorités locales ont mis en place des mesures telles que des barrières et des patrouilles pour protéger la fontaine et gérer l’afflux constant de visiteurs, mais l’expérience s’éloigne désormais de l’image romantique qu’elle véhiculait. La commercialisation a également pris le dessus, avec des boutiques et des cafés aux alentours qui servent principalement les touristes, au lieu de proposer une véritable cuisine romaine.
Pour beaucoup, la visite de la fontaine de Trevi n’est plus une immersion intime dans l’histoire, mais plutôt une épreuve visant à naviguer à travers les foules et les distractions.
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