Quoi de plus savoureux qu’un curry exquis ? Utilisé couramment pour désigner un plat à base de sauce, assaisonné d’épices et d’origine sud-asiatique, le terme évoque immédiatement l’évasion.
Aujourd'hui, il englobe une riche variété de mets aux origines diverses, célébrant les goûts régionaux, les saveurs, l’histoire culinaire et les influences culturelles de chaque région.
Des classiques réconfortants aux plats de nouilles aux saveurs complexes en passant par des sauces méconnues et des mets nés en Inde qui ont conquis le monde, voici notre sélection pour révéler le plus grand curry de tous.
Poursuivez votre lecture pour découvrir les currys les plus délicieux que le monde a à offrir. Combien en avez-vous déjà goûté ?
Notre classement repose sur la popularité de chaque curry dans son pays d'origine et au-delà, ainsi que sur les avis de notre équipe, bien voyageuse (et bien nourrie). Vous l’aurez deviné... Notre liste est subjective.
Adaptation française par Laëtitia Lord
Coincé entre l’Inde, la Chine et la Thaïlande, le Myanmar (anciennement la Birmanie) se trouve au carrefour de grandes traditions culinaires et et cela se ressent dans ses savoureux currys.
Le majestueux fleuve Irrawaddy y joue aussi son rôle : le curry de poulet birman, incontournable du pays, tire sa richesse aromatique de la sauce de poisson et, le plus souvent, d’une pincée de ngapi, une pâte fermentée à base de poisson pilé.
Plat national du Cambodge, l’amok est un curry de poisson parfumé au lait de coco, enveloppé dans des feuilles de bananier, puis cuit à la vapeur.
On peut déguster cette spécialité d’origine khmère à Phnom Penh dans de nombreux restaurants haut de gamme, mais pour une version authentique, mieux vaut se rendre dans les marchés de nuit animés de la capitale. Là, l’amok est préparé à la minute, et il peut aussi bien être cuisiné avec du bœuf, du poulet, du poisson… voire même des escargots.
Prenez les plats sautés brûlants de l’Asie de l’Est, ajoutez les sauces riches et épicées du sous-continent indien et vous obtenez le jalfrezi : un plat bengali populaire aux quatre coins du monde, autrefois sacré curry préféré des Britanniques par le British Curry Club.
Dans cette recette pleine de caractère, poivrons verts, piments verts et oignons sont saisis dans une poêle brûlante, ce qui confère au plat une chaleur intense et une délicieuse saveur fumée.
Si vous avez déjà visité la province montagneuse de Chiang Mai, au nord de la Thaïlande, vous savez pourquoi cette soupe de nouilles épicée figure parmi les meilleurs currys au monde.
Échalotes douces, curcuma frais, citronnelle, piment, cardamome noire fumée et graines de coriandre sont pilés avec du gingembre pour créer une pâte de curry intensément parfumée.
La suite de la recette varie selon les régions, mais à Chiang Mai, cette soupe au curry et au lait de coco est servie avec des nouilles aux œufs, à la fois bouillies et frites, accompagnée d’échalotes supplémentaires, de citron vert, d’huile pimentée… et souvent d’une touche de coriandre fraîche en garniture.
Contrairement à la plupart des currys qui gagnent en saveur avec une cuisson lente à feu doux, le balti joue une tout autre partition.
Popularisé en dehors de l’Asie du Sud par les familles installées à Birmingham, en Angleterre, dans les années 1970, ce plat plein de peps tire son nom du récipient ultra-fin dans lequel il est préparé et servi : le balti bowl.
Les chefs commencent par faire revenir vivement des épices, des oignons et de petits morceaux de viande sur feu vif, avant d’ajouter des herbes fraîches et une sauce tomate riche et parfumée.
Encore aujourd’hui, le célèbre Balti Triangle de Birmingham est considéré comme l’endroit idéal pour déguster ce curry incontournable.
Ce grand classique des restaurants britanniques cache des origines bien plus maritimes qu’on ne l’imagine.
Tout commence dans les tonneaux en bois des marchands portugais, qui embarquaient de la carne vinha d’alhos, de la viande marinée dans du vin et de l’ail pour la conserver pendant leurs longues traversées.
Sur les côtes de Goa, les cuisiniers locaux s’inspirent de cette recette pour créer leur propre version : le vindalho. Fidèle à ses racines portugaises, ce curry typique est toujours préparé avec une marinade vinaigrée. Dans sa version réussie, on y retrouve une chaleur bien épicée et des saveurs franches, puissantes et acidulées.
Les meilleurs currys savent souvent sublimer les morceaux délaissés, surtout lorsqu’ils mijotent lentement. Ce plat emblématique de Singapour en est la preuve.
La légende raconte qu’un chef originaire du Kerala installé à Singapour aurait eu l’idée d’ajouter des épices à un ragoût de tête de poisson très apprécié de sa clientèle chinoise.
Le résultat ? Un plat devenu culte : une tête de vivaneau rouge mijotée dans un bouillon épicé au tamarin, épaissi ensuite avec de la tomate et du lait de coco. Un mélange savoureux qui a traversé les générations.
Ce ragoût de viande épicé et acidulé prouve que les grands plats n’ont pas peur de parcourir des kilomètres. Né, semble-t-il, au XVIIIe siècle dans les cuisines royales de l’Empire moghol, dans l’actuel Uttar Pradesh, en Inde, ce mets a voyagé jusqu’au Pakistan lors de la partition du sous-continent indien en 1947.
Aujourd’hui considéré comme un plat national — au même titre que le khichdi (numéro 22 de notre liste) —, il se décline avec différentes viandes : bœuf, agneau, mouton, poulet ou chèvre, et s’enrichit parfois d’abats comme les cervelles, la moelle ou la langue.
Originaire du nord de l’Inde, ce plat végétarien traditionnel serait né dans les cuisines raffinées de l’Empire moghol.
Il se compose de boulettes frites de paneer et de pomme de terre (les koftas), mijotées dans une sauce onctueuse riche en crème — malai signifiant justement crème.
On le prépare souvent dans un kadai, un ustensile de cuisson typiquement indien, d’où son autre nom : kadai kofta. Au moment de servir, le plat est généralement garni de morceaux de paneer ou d’une touche de yaourt, avec une poignée de coriandre fraîche ciselée.
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Difficile de retracer précisément l’origine du dopiaza. Né au Khorasan — une région aujourd’hui répartie entre l’Iran et l’Afghanistan — ce curry s’est décliné au fil du temps en plusieurs variantes.
En Iran, on le prépare parfois avec des crevettes et des pommes de terre, tandis que la version indienne se distingue par une note acidulée, apportée par de la mangue verte ou du jus d’agrumes.
Ce que toutes partagent en revanche, c’est l’ingrédient phare du plat : l’oignon, omniprésent. Son nom signifie d’ailleurs « deux oignons » en persan — l’un caramélisé dans la base du curry, l’autre ajouté au moment de servir.
Plat emblématique de la Malaisie, cette soupe de nouilles épicée incarne à elle seule les influences culturelles qui ont façonné ce carrefour du commerce.
Il existe d’innombrables variantes de laksa, mais toutes reposent sur une base crémeuse et épicée, agrémentée de nouilles. Dans l’État de Sarawak, à l’est du pays, on prépare une version inoubliable : un laksa complexe et acidulé mêlant épices locales, vermicelles de riz, crevettes, omelette finement émincée et poulet effiloché. Un concentré de saveurs à ne pas manquer.
Avis aux palais sensibles : ce curry explosif n’est pas pour tout le monde ! Mais les plus audacieux seront largement récompensés avec un véritable jungle curry thaï.
Originaire des régions forestières du nord de la Thaïlande, ce curry léger et parfumé regorge de saveurs typiquement thaïlandaises. Feuilles de combava, galanga, citronnelle, pousses de bambou et puissants piments verts composent un mélange intense et plein de caractère.
Traditionnellement cuisiné avec du sanglier, il est aujourd’hui plus souvent préparé avec du poulet, du porc ou du poisson blanc à chair ferme.
L’emblématique trio japonais – tonkatsu (escalope de porc ou de poulet panée et frite), riz blanc moelleux et sauce curry douce – a conquis le monde. Sa sauce jaune safran est le fruit d’un fascinant métissage culturel : un mélange de masala anglicisé, introduit par des marins britanniques au XIXe siècle sur la route de l’Inde, est incorporé à un bouillon de légumes sucré aux fruits et épaissi avec un roux farineux, donnant naissance à un curry unique en son genre. Les passionnés peuvent encore faire un pèlerinage au Ginza Swiss, ce restaurant traditionnel de Tokyo qui aurait servi le tout premier katsu curry en 1948.
Son nom français – curry vert – peut sembler simpliste, mais partout dans le monde, on sait qu’un véritable curry vert thaïlandais offre une explosion de saveurs complexes. Ce plat incarne à merveille l’équilibre typique de la cuisine thaïlandaise entre le piquant, l’acidité, le sucré et le salé. Sa couleur envoûtante provient des piments verts ardents, écrasés en une pâte parfumée avec du citron vert, de l’ail et de la coriandre, tandis que le lait de coco et le sucre de palme apportent une touche de douceur.
Il existe bien sûr une multitude de plats à base de dal consommés quotidiennement à travers le sous-continent indien, mais le dal makhani, généreusement épicé et résolument gourmand, se distingue par son caractère unique. Originaire de Delhi et préparé avec des lentilles urad dal séchées (lentilles noires), il tire sa chaleur douce et son parfum d'un savant mélange de piment en poudre et de garam masala, tandis que les feuilles de fenugrec lui confèrent souvent une touche fumée caractéristique. Ce plat d’une richesse inégalée est sublimé par l’abondance de ghee et de crème – pour un résultat encore plus savoureux.
Le poulet tikka masala, sans doute le plat préféré des Britanniques, se compose de morceaux tendres de poulet marinés et grillés, nappés d'une sauce onctueuse et épicée à la tomate, relevée d'ail et de gingembre. Ce plat emblématique aurait été inventé au début des années 1970 dans le restaurant Shish Mahal à Glasgow, en Écosse. Selon la légende, un client se serait d'un poulet tikka trop sec et le chef et propriétaire Ali Ahmed Aslam aurait improvisé en versant une boîte de soupe à la tomate sur la viande.
Incontournable tant par son goût que par son apparence, ce curry thaïlandais rouge éclatant possède une texture épaisse et une saveur à la fois sucrée et salée qui séduit immédiatement.
Bien que la base soit une pâte d'épices vibrante à base de citronnelle, coriandre, pâte de crevettes, galanga et autres aromates, c'est l'ajout de cacahuètes qui confère à ce curry sa saveur et sa texture uniques. Du lait de coco est ajouté à la pâte pour créer une sauce riche, dans laquelle des morceaux de bœuf, poulet, canard ou porc sont mijotés. Le résultat est, comme le confirmeront les amateurs, tout simplement sensationnel.
Peuple de la province de Sumatra-Ouest en Indonésie, les Minangkabau seraient à l’origine de ce curry de bœuf savoureux et mondialement réputé. Le plat exact varie selon l’endroit où l’on se trouve sur la péninsule malaise, mais il comprend traditionnellement du bœuf tendre, de la noix de coco grillée et une pâte d'épices riche, qui se développe au fil de longues heures de mijotage lent.
Le rendang est servi dans toute l'Asie du Sud-Est. À Kuala Lumpur, en particulier, vous en trouverez des versions exquises adaptées à tous les budgets, des restaurants étoilés Michelin aux étals de street food.
Le Cachemire, région montagneuse du nord de l'Inde, est généralement considéré comme le berceau de ce curry aromatique, dont le nom provient de deux mots : rogan, qui veut dire ghee, et josh, qui fait référence à la passion ou à la chaleur.
Le rogan josh est adoré dans le monde entier pour de bonnes raisons : des morceaux d'agneau ou de mouton sont mijotés dans une sauce riche faite d'oignons bruns, de piments de Cachemire moulus (qui donnent au curry sa couleur vibrante et son épice douce), d'ail, de gingembre, d'herbes et de yaourt crémeux, jusqu'à ce que la viande soit tendre et la sauce épaisse, savoureuse et aromatique.
Bien différent des autres currys thaïlandais, le massaman est un véritable triomphe de la cuisine fusion. Ce curry aromatique et légèrement épicé allie diverses influences culinaires – le nom lui-même provient du mot persan désignant « musulman ».
Bien que la base crémeuse de lait de coco ancre le massaman fermement en Thaïlande, on y trouve des influences indiennes et malaises, notamment dans les épices rôties qui sont essentielles au plat. Resplendissant de saveurs et de textures complexes – avec des pommes de terre tendres et des morceaux de viande épais – c'est un curry véritablement exceptionnel.
Également connu sous le nom de poulet au beurre, ce curry riche, onctueux à la tomate est apprécié partout dans le monde. Ses origines suscitent encore des débats, mais l’histoire la plus fréquemment citée attribue sa création aux chefs du restaurant Moti Mahal (qui se trouvait à l’origine à Peshawar, aujourd’hui au Pakistan, avant de déménager à Delhi).
Selon cette version, des chefs ont eu l'idée brillante de faire mijoter un reste de poulet cuit dans de la crème, du beurre et un mélange de masalas d'épices pour éviter que la viande ne se dessèche. Un chef-d'œuvre culinaire est né ! Vous pouvez toujours savourer ce plat légendaire dans de nombreux restaurants indiens.
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