Des forteresses en ruines aux champs de bataille perchés en montagne en passant par des canons rongés par le temps et des carcasses de navires, les sombres vestiges de la Première Guerre mondiale sont disséminés aux quatre coins du monde. Dans son livre Abandoned Places of World War I (en français « Lieux abandonnés de la Première Guerre mondiale »), Neil Faulkner vous invite à explorer les mystères et récits captivants de ce conflit à travers une série de photographies fascinantes de sites abandonnés.
Adaptation française par Charline Pelletier
Au cœur de la baie de Homebush à Sydney, l’épave du cargo SS Ayrfield a une allure fantomatique. Construit en Angleterre en 1911, ce bateau assure le convoi de charbon entre Newcastle et Sydney avant d’être utilisé comme navire de transport pour l’Australie durant la Seconde Guerre mondiale. Après des décennies d’activité, le SS Ayrfield est finalement retiré du service dans les années 1970. Aujourd’hui, ses vestiges rouillés et en décomposition sont enveloppés par une végétation luxuriante qui lui vaut le poétique surnom de « forêt flottante ». Ce site unique figure parmi les attractions les plus insolites de Sydney.
À plus de 2 000 mètres d’altitude, les pics dentelés et les plateaux rocheux du mont Pasubio hébergent l’un des champs de bataille les plus isolés de la Première Guerre mondiale. Dans le Trentin, en Italie, le Pasubio a été le théâtre d’années de guerre exténuante opposant les soldats italiens et autrichiens, dans des tranchées et des abris creusés dans la roche glacée. Aujourd’hui, une série de bornes peut être observée sur le site de la bataille, commémorant les principales unités militaires qui y ont combattu.
Dans la province belge d’Anvers se trouve une fortification austère, la forteresse d’Edegem. À la fin du XIXᵉ siècle, l’essor et la puissance des armes militaires modernes dans le monde entier rendent nécessaire la protection des villes contre ces nouvelles technologies. Des forts comme celui-ci sont ainsi souvent disposés stratégiquement en cercle à plusieurs kilomètres des centres-villes.
La forteresse d’Edegem fait partie d’un ensemble de forts connu sous le nom de « Grand Rempart », qui constituait alors la ligne de résistance et de protection principale d’Anvers lors de la Première Guerre mondiale en 1914.
Connues sous le nom de casemates, ces petites structures en béton armé sont construites pour se défendre contre les combats terrestres près des zones côtières. Face à la crainte grandissante d’une invasion allemande, les routes d’Angleterre se parent de tranchées et de casemates. Elles sont aménagées dans le cadre de systèmes de défense plus vastes, afin de protéger les batteries côtières, les terrains d’aviation et les stations radar. Sur la photo, on peut voir une casemate pour mitrailleuse dans le Norfolk, à l’est de l’Angleterre.
Semblable au fort Kluže à quelques kilomètres de là, ce fort tentaculaire austro-hongrois se trouve dans la vallée de l’Isonzo, en Slovénie. Le fort Hermann est construit entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle pour protéger un passage crucial près du mont Rombon, juste au nord du fleuve Isonzo. Lorsque les combats se propageaient dans la montagne, les fortifications de ce type s’avéraient malheureusement inutiles.
Le SS Heroic est un bateau-vapeur à coque en acier construit à l’origine à Newcastle, en Angleterre, pour Thomas Fenwick, un opérateur de remorqueurs basé à Sydney. Le navire est utilisé par la Royal Navy pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale pour des services de sauvetage au large des îles Scilly. Il est ensuite vendu à la ferraille dans les années 1970.
Situé à l’extrémité sud-ouest du plateau italien d’Asiago, le mont Cengio a joué un rôle crucial dans les défenses italiennes pendant la guerre. S’élevant à plus de 1 350 mètres d’altitude, cette montagne rocheuse est prise d’assaut en juin 1916 par les forces austro-hongroises, jusqu’à ce que l’armée italienne contre-attaque et la reprenne. La majeure partie des remparts qui subsistent sur Monte Cengio a été bâtie un an plus tard, en 1917.
Établi à l’embouchure de la rivière Niagara au Canada, le fort Mississauga est construit pendant la guerre de 1812 qui oppose les États-Unis à la Grande-Bretagne. Le fort comprend une tour de briques en forme de boîte et des remblais historiques en forme d’étoile, uniques au Canada. Comme la plupart des fortifications abandonnées, le fort Mississauga est réemployé pour l’entraînement militaire durant la Première Guerre mondiale.
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Situé à la lisière des Carpates en Pologne, ce complexe austro-hongrois est considéré comme l’une des plus grandes fortifications permanentes d’Europe. En 1914, la forteresse de Przemyśl dispose de trois lignes de défense. Son anneau extérieur, d’une circonférence d’environ 45 km, contient 17 forts principaux, tandis que son système défensif intérieur compte 21 forts.
L’attaque russe de septembre 1914 mobilise près de 130 000 hommes dans la forteresse de Przemyśl. Après 180 jours, en mars 1915, les hommes abdiquent à cause de la famine.
Cette photographie dévoile une série d’anciennes tranchées de la Première Guerre mondiale, réparties sur le mont Maggio, en Italie. Les tranchées étaient stratégiquement positionnées pour offrir aux soldats une vue dégagée, leur permettant de tirer sur les ennemis en contrebas de la montagne.
Nichée sur le littoral du Northumberland sur la côte est de l’Angleterre, cette défense est construite en 1916 afin de protéger le pays des attaques navales allemandes. Conçue par le Durham Fortress Engineers RE, la batterie de Blyth est équipée de deux projecteurs et de deux canons à tir rapide d’un calibre de 15,24 cm, nécessitant jusqu’à 80 hommes pour leur fonctionnement. Depuis, la batterie de Blyth a été transformée en musée de la guerre, géré par des bénévoles.
Surplombant la ville belge d’Ypres depuis le sommet d’une colline, Sanctuary Wood (en français « le bois du Sanctuaire ») abrite une série de tranchées particulièrement bien conservées. À la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, un fermier local et sa famille reviennent sur leurs terres ravagées et décident de préserver les tranchées laissées à l’abandon. Avec son enchevêtrement de fils barbelés, ses trous d’obus et ses arbres brisés, Sanctuary Wood est aujourd’hui un rappel poignant des horreurs de la guerre. Ces dernières années, le site est devenu une attraction touristique prisée accueillant également un musée. Sanctuary Wood est un lieu emblématique pour quiconque souhaite découvrir un système de tranchées de la Première Guerre mondiale.
Appelées les « Cinq tours », les Cinque Torri, en Italie, ont été le théâtre de combats opposant les troupes autrichiennes et italiennes pendant la Première Guerre mondiale. L’armée italienne s’y est installée et y a établi son quartier général d’artillerie, construisant ainsi une ligne de défense pour empêcher les contre-attaques autrichiennes.
Dans ce massif rocheux saisissant, il existait alors un réseau de mitrailleuses, de tranchées, de postes d’observation et de logements militaires. Aujourd’hui, les tranchées ont été en partie reconstruites, restaurées et ouvertes au public sous la forme d’un musée en plein air captivant.
Construit entre 1882 et 1915, cet immense complexe défensif en Lituanie a été conçu afin de protéger les frontières occidentales de l’Empire russe. En 1915, la forteresse de Kaunas résiste à 11 jours d’assaut avant d’être capturée par l’armée allemande. Ce fort impressionnant était alors considéré comme l’une des fortifications les plus modernes de l’Empire russe.
Au cœur de l’Europe centrale et orientale, les Carpates furent le théâtre d’affrontements opposant les armées russes et austro-hongroises. Au cours de la Première Guerre mondiale, les affrontements en montagne pouvaient se dérouler jusque sur les versants les plus escarpés d’Europe.
Sur cette photographie, on distingue l’ancienne ligne de front opposant les troupes allemandes et russes, avec une vue dégagée sur les champs de bataille suspendus au-dessus des nuages.
Ce fort sinistre fait partie d’un anneau extérieur de forts d’artillerie austro-hongrois d’avant-guerre entourant Cracovie, dans le sud de la Pologne. Construit dans les années 1880, le fort 48 Batowice est un très bon exemple de fort d’artillerie typique de la Première Guerre mondiale. Son anneau extérieur renferme et protège un anneau intérieur de défenses urbaines plus anciennes, peut-être médiévales, de la ville. Remarquablement bien conservé, le fort est utilisé par l’armée jusqu’en 1974. Depuis, il a été converti en entrepôt entouré d’espaces verts propices à la promenade.
Cette photo présente une collection de cartouches Mauser usagées provenant de la péninsule de Gallipoli, en Turquie. Le Mauser Gewehr 98 allemand est le fusil standard utilisé par l’infanterie ottomane pendant la Première Guerre mondiale.
En 1917, la bataille de Caporetto contraint les forces italiennes à battre en retraite face à une offensive austro-allemande. En novembre de la même année, des renforts britanniques sont envoyés sur le front italien. En 1918, les artilleurs britanniques construisent une série de bouches à feu permettant des tirs de canons, comme on peut le voir ici. Habilement camouflées, elles sont dotées de profondes galeries creusées dans la roche.
Installée sur le mont Možic en Slovénie, cette tourelle d’artillerie en acier est l’une des rares structures encore visibles appartenant à un vaste complexe souterrain composé de tunnels et de chambres. Le canon est stratégiquement placé au sommet d’une montagne dominant l’Isonzo.
Toutes les photos sont extraites du livre Abandoned Places of World War I (non traduit en français) de Neil Faulkner, publié par Amber Books Ltd, et disponible sur Amazon.
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