Depuis que l’humanité s’est organisée en communautés sédentaires, certains groupes ont cherché à asseoir leur domination sur d’autres. À travers l’histoire, de gigantesques empires se sont formés, couvrant parfois des millions de kilomètres carrés. Mais quels étaient les plus grands d’entre eux ? Voici, selon WorldAtlas, les plus vastes empires jamais formés – en termes de superficie –, allant des confédérations des steppes asiatiques aux projets coloniaux à l’échelle mondiale.
Cliquez ou faites défiler la galerie pour découvrir les récits fascinants et les héritages impressionnants des dix plus grands empires de l’histoire…
Adaptation française par Laure Bartczak et Laëtitia Lord
Au début du XIXe siècle, le Japon est une société féodale dirigée par le shogunat Tokugawa, qui impose une stricte politique d’isolement. Le pays se coupe du reste du monde, refusant tout contact extérieur. Mais en 1853, tout bascule. Quatre navires américains font irruption dans la baie de Tokyo et forcent le Japon à ouvrir ses ports sous la menace des canons.
Après des siècles de repli, le choc est brutal. Technologiquement et économiquement dépassé, le Japon ne peut plus rivaliser avec les grandes puissances. Un changement radical s’impose. En 1868, la restauration de Meiji marque la fin du shogunat et l’avènement de l’Empire du Japon. En quelques décennies, le pays se modernise et s’industrialise à une vitesse fulgurante, se taillant une place sur la scène mondiale.
Les seigneurs féodaux et les samouraïs cèdent la place aux bureaucrates, tandis qu’un système éducatif universel forge une identité nationale. Porté par ses ambitions impériales, le Japon annexe Taïwan en 1895, puis la Corée en 1910. En 1905, sa victoire contre la Russie marque un tournant : le pays s’impose comme une nouvelle puissance mondiale. Peu à peu, l’armée prend une influence grandissante, au point d’éclipser les dirigeants civils.
Ce nouveau Japon est une prouesse en matière de construction nationale, mais il s’accompagne d’un nationalisme exacerbé et d’un militarisme radical. La Seconde Guerre mondiale le voit s’allier à l’Allemagne nazie et tenter de soumettre la Chine – un engrenage qui mènera à sa propre chute.
Au plus fort de la Seconde Guerre mondiale, l’Empire du Japon atteint son apogée territoriale en s’emparant d’une grande partie de l’Asie du Sud-Est. Mais ce conflit, encore présent dans certaines mémoires, laisse une empreinte indélébile. Exactions contre les civils en Corée et en Chine – notamment le massacre de Nankin –, camps de prisonniers d’une brutalité extrême, suicides de masse parmi soldats et civils japonais : autant de traumatismes qui jettent une ombre persistante sur son héritage.
Après la guerre, sous occupation américaine, le pays subit une refonte politique majeure – la seconde en un siècle. Démilitarisation, démocratisation et adoption d’une nouvelle constitution redessinent les contours du Japon moderne.
Si vous ne connaissez pas bien la géographie sud-américaine, un coup d’œil à la carte de l’Empire du Brésil pourrait ne pas révéler de différence flagrante avec le pays actuel. Pourtant, lorsqu’il est proclamé en 1822, il atteint son extension maximale, englobant l’actuel Uruguay pendant six ans avant son indépendance en 1828.
Entièrement confiné au XIXᵉ siècle, l’Empire du Brésil n’a pas marqué l’histoire par sa longévité. En un peu plus de six décennies, il n’a connu que deux souverains : Pierre Ier et Pierre II.
L’Empire du Brésil naît dans des circonstances inattendues. Au début du XIXe siècle, le pays est une colonie portugaise depuis des siècles, mais un événement imprévu bouleverse son destin : en pleine invasion napoléonienne, Dom João VI fuit le Portugal et installe sa cour et son gouvernement à Rio de Janeiro, faisant du Brésil le centre temporaire de l’Empire portugais.
Lorsque João VI rentre finalement au Portugal, il confie le Brésil à son fils et héritier, Pedro, en tant que régent. Mais ce dernier ne tarde pas à prendre son indépendance. Il se proclame empereur (photo) et mène une guerre victorieuse pour assurer l’émancipation du Brésil, scellant ainsi la naissance d’un empire éphémère mais marquant.
Les troubles au Portugal finissent par rappeler Pierre Ier dans la métropole, laissant son fils, Pierre II (au centre, en haut), à la tête d’un empire immense et fragmenté. Monarque malgré lui, mais fin stratège, il hérite d’un royaume au bord de l’effondrement et parvient, au fil de 58 années éprouvantes, à en faire une puissance émergente et stable.
Malgré sa popularité, il est renversé par un coup d’État militaire en 1889, qui met fin à l’empire et instaure une république. Aujourd’hui, cette époque impériale est ternie par son lien indélébile avec l’esclavage : le Brésil a été le dernier pays des Amériques à l’abolir, en 1888.
L’Empire Xiongnu voit le jour en Mongolie à la fin du IIIe siècle av. J.-C. et prospère pendant environ 300 ans. Contrairement à leurs contemporains de la Grèce et de Rome antiques, ses souverains bâtissent un empire immense sans bureaucratie centrale, sans villes et sans agriculture de masse.
À la place, les Xiongnu, peuple nomade, règnent sur une confédération de tribus disséminées sur près de 9 millions de km² de steppes et de forêts. Redoutables guerriers, ils s’appuient sur leurs archers montés, parmi les plus redoutés de leur époque.
L’expansion des Xiongnu repose en partie sur la maîtrise précoce du fer, une avancée technologique qui leur permet de forger des pointes de flèches robustes, du harnachement pour leurs chevaux et des chariots résistants. Leur puissance devient telle que les souverains Han de la Chine voisine préfèrent souvent les soudoyer par des tributs et des alliances matrimoniales plutôt que de s’engager dans une guerre interminable.
Nomades, les Xiongnu transportent leur richesse avec eux sous forme d’objets précieux, à l’image de cette pièce en or représentant un cheval en train de brouter.
L’Empire Xiongnu finit par succomber face aux offensives chinoises et se désintègre au Ier siècle apr. J.-C. Déjà affaibli par des divisions internes, il se morcelle en plusieurs royaumes, tandis que les attaques venues du sud par la Chine et du nord par d’autres peuples repoussent les Xiongnu toujours plus loin en Asie centrale.
Les causes exactes de leur déclin restent incertaines et leur mode de vie nomade a laissé peu de traces aux archéologues, hormis des tombes disséminées en Mongolie, en Chine et en Russie. Beaucoup restent encore inexplorées et pourraient révéler de nouvelles clés pour mieux comprendre ce peuple méconnu.
Ce type de contenu vous intéresse ? Cliquez sur le bouton Suivre en haut de la page pour découvrir d'autres articles de loveEXPLORING.
La dynastie Yuan est la première lignée étrangère à régner sur la Chine. Elle est fondée en 1279, lors de la conquête de la Chine par les armées mongoles de Kubilaï Khan. Sous le règne de Kubilaï, l’immense Empire mongol se scinde en quatre parties. La plus grande d’entre elles – qui comprend la Chine – revient au petit-fils de Kubilaï, Temur Khan, à son décès en 1294. Temur Khan, ici représenté lors d’une chasse, gouverne la Chine depuis Khanbaliq – l’actuelle Pékin – sous le nom d’empereur Chengzong de Yuan.
La dynastie Yuan, héritière du vaste Empire mongol, connaît une prospérité sans précédent dans le commerce asiatique. Grâce aux exportations de textiles fins, de céramiques et d’objets d’art tels que cet ornement de ceinture en jade, les Yuan s’enrichissent considérablement. Les empereurs de la dynastie investissent dans les infrastructures, construisant de nouvelles routes et agrandissant le Grand Canal qui relie Pékin à Hangzhou sur une distance de 1 600 km. Fait intéressant : l’explorateur italien Marco Polo, qui voyage en Chine à cette époque, sera même au service de Kubilaï Khan.
Tout en adoptant certaines coutumes chinoises, les empereurs Yuan restent fidèles à leurs origines mongoles et ne s’assimilent jamais totalement. Les empereurs Yuan se désintéressent souvent des affaires quotidiennes du gouvernement et la rébellion s’installe parmi les bureaucrates chinois à qui tout le travail est confié. Ainsi, une série de révoltes au milieu du XIVe siècle conduit à la chute du dernier empereur Yuan en 1368. Les Yuan laisseront toutefois derrière eux un héritage durable, dont des monuments comme la tour du Tambour et la tour de la Cloche de Pékin qui ont su résister au passage du temps, comme en témoigne cette photo.
Deuxième califat établi après la mort du prophète Mahomet, le califat omeyyade joue un rôle clé dans l’émergence et l’évolution du monde islamique. Fondé par Mu’awiyah, qui a pris le pouvoir à la suite d’Ali, le gendre du prophète Mahomet, le califat omeyyade établit un empire autour de sa nouvelle capitale, Damas, en 661.
Dès lors, les conquêtes se succèdent rapidement. Au début du VIIIe siècle, le califat s’étend pour devenir un empire multiethnique, englobant l’Afrique du Nord et l’Espagne. Sous le califat, les chrétiens et les juifs sont autorisés à pratiquer leur religion en échange d’une taxe supplémentaire.
L’ère omeyyade est une période cruciale dans le développement de l’art et de l’architecture islamiques. Des éléments des styles architecturaux byzantins et persans se mêlent à de nouvelles formes, influençant la construction de monuments impressionnants tels que le dôme du Rocher à Jérusalem et la grande mosquée de Damas (en photo ici). Bien que ces deux édifices soient érigés sur d’anciens lieux de culte juifs et chrétiens, des artisans appartenant à ces deux communautés religieuses sont souvent impliqués dans leur réalisation.
La défaite cuisante face aux Byzantins en 717 marque un tournant décisif pour le califat, semant les prémices de la chute des Omeyyades. Les critiques à l’encontre de la dynastie régnante se multiplient et des rébellions ouvertes éclatent dans les années 740.
Face aux menaces croissantes qui pèsent sur eux, les Omeyyades construisent à la hâte des châteaux dans le désert pour se protéger, comme celui-ci, érigé à Qasr al-Hammam al-Sar’h. Cependant, après une série de revers militaires, le dernier calife omeyyade est tué en 750. La plupart des membres de la dynastie sont massacrés, même si une branche de la dynastie parvient à survivre et à établir un royaume plus petit en Espagne.
Le califat abbasside succède aux Omeyyades, défaits lors de la bataille du Zab. Il impose son autorité sur le monde islamique en déplaçant la capitale à Bagdad, en Mésopotamie (aujourd’hui en Irak). Sous les Abbassides, l’empire ne comprend plus l’Afrique du Nord-Ouest ni l’Espagne, mais ces pertes sont compensées par une expansion vers l’Est. Le califat atteint son apogée au début du IXe siècle, période à laquelle le calife Al-Ma’mun commande ce globe finement orné pour célébrer ses conquêtes.
Sous les Abbassides, les arts et les sciences connaissent un essor sans précédent, donnant naissance à l’âge d’or de l’Islam. Les érudits de tout l’empire affluent à la Maison de la sagesse, une bibliothèque d’État située à Bagdad.
Les scribes y traduisent en arabe d’anciens textes romains, grecs et persans et perfectionnent leurs techniques pour consigner leurs nouvelles découvertes. Les médecins musulmans recherchent de nouveaux moyens de traiter les maladies, tandis que les scientifiques se penchent sur la physique, la chimie et l’astronomie, utilisant des inventions telles que cet astrolabe du IXe siècle pour cartographier le ciel avec précision.
Après 500 ans de règne, le califat abbasside affaibli doit faire face à de nouveaux ennemis implacables : les armées mongoles. Venant d’Asie centrale et initialement commandées par Gengis Khan, elles se lancent à l’assaut du califat. Après une résistance acharnée, Bagdad est finalement pillée en 1258 par une armée mongole quasi-invincible, qui détruit presque entièrement la ville, massacrant le calife et ses sujets avec une violence extrême. Peu de vestiges de l’ère abbasside subsistent aujourd’hui à Bagdad, à l’exception de la madrasa Mustansiriya, ici en photo, dont les voûtes et arches en terre cuite demeurent des exemples typiques de l’architecture abbasside.
Au XIXe siècle, la France bénéficie d’une seconde chance pour bâtir un empire. Ses possessions nord-américaines ayant déjà été perdues, les dirigeants français lancent alors un renouveau colonial. Cette fois, l’accent est mis sur l’expansion en Afrique, en Indochine – l’actuelle Asie du Sud-Est – et dans le Pacifique Sud. Dans les années 1870, à la suite de la guerre franco-prussienne, la France redouble d’efforts pour étendre son empire, et celui-ci atteint son apogée entre les deux guerres mondiales, lorsque la France prend possession de territoires qui correspondent aujourd’hui à la Syrie, au Liban, au Cameroun et au Togo.
Alors que le premier empire colonial français voit les colons affluer vers des terres relativement peu développées, le Second Empire se concentre sur des nations déjà bien établies. Les Français y édifient des bâtiments de style européen, comme l’Opéra de Hanoï dans la capitale vietnamienne, que l’on voit ici sur une carte postale datant du début du XXe siècle.
Mais cet échange culturel n’est guère équitable. La France dépouille ses colonies de leurs ressources naturelles et s’empare de nombreux trésors, dont les bijoux royaux de Madagascar, des masques rituels du Sénégal ou encore des sculptures provenant d’Angkor Vat au Cambodge.
La France perd le contrôle de grandes parties de son empire pendant la Seconde Guerre mondiale et, en 1945, de nombreux habitants des colonies s’opposent à la réaffirmation de l’autorité française. La guerre d’indépendance algérienne et les atrocités qui l’accompagnent provoquent la chute du gouvernement français en 1958. En parallèle, la lutte pour l’avenir de l’Indochine devient un enjeu majeur dans le cadre de la guerre froide, menant à la guerre du Vietnam. En Afrique de l’Ouest, où a été prise cette photo d’un vestige d’un édifice colonial, les dernières colonies de l’Empire français proclament peu à peu leur indépendance, rencontrant une résistance marginale de la part du gouvernement français.
L’expédition de Christophe Colomb à travers l’Atlantique en 1492 marque le début de l’Âge des découvertes et l’ascension de l’Empire espagnol. Ce dernier s’étend à travers le Nouveau Monde, où les fusils, face auxquels les peuples indigènes des Amériques ne peuvent résister, deviennent une arme décisive. Les conquistadors espagnols soumettent les chefs locaux, notamment ceux des civilisations aztèque et inca, tandis que les maladies apportées par les Européens font des ravages parmi les populations indigènes. Une grande partie du Nouveau Monde passe alors sous le contrôle des Espagnols, comme le montre cette carte de l’Amérique du Sud datant de 1582.
Les Espagnols tirent d’immenses richesses de leurs colonies, et des flottes entières, chargées d’or, traversent l’Atlantique. Ces navires deviennent des cibles de choix pour les nations hostiles et les pirates, et tous ne parviennent pas à revenir en Espagne.
C’est le cas par exemple du Nuestra Señora de las Mercedes, qui, alors qu’il fait route vers l’Espagne en 1804, est frappé par un boulet de canon britannique qui détruit sa soute à munitions, condamnant à la mort 250 Espagnols et envoyant par le fond 500 000 pièces d’or. Le trésor, récupéré depuis, est aujourd’hui exposé au musée national d’archéologie sous-marine de Carthagène, en Espagne.
L’Empire espagnol s’effondre comme un château de cartes après l’invasion de l’Espagne par les armées de Napoléon Bonaparte au début du XIXe siècle. Déjà en proie à de graves difficultés, l’empire voit ses possessions d’Amérique du Sud gagner progressivement leur indépendance vis-à-vis de Madrid durant les années 1810 et 1820.
Mais l’héritage de la domination espagnole perdure. L’espagnol reste la langue principale en Amérique centrale et en Amérique du Sud, le catholicisme demeure la religion dominante, et près de la moitié de la population sud-américaine est d’origine européenne. Par ailleurs, de nombreuses églises de l’époque coloniale subsistent encore, comme cette magnifique cathédrale située à Cordoue, en Argentine.
La Chine est dirigée par des empereurs depuis près de 2 000 ans lorsqu’en 1644, les Mandchous envahissent le pays par le nord-est et renversent la dynastie Ming, prenant le contrôle de Pékin. Le transfert de pouvoir au jeune empereur mandchou, Shunzhi, âgé de seulement cinq ans, inaugure une nouvelle ère sous la dynastie Qing.
Shunzhi et ses successeurs parviennent progressivement à étendre leur domination sur la Mongolie extérieure, le Tibet et le Xinjiang. L’empire Qing atteint son apogée en 1760, après une série de victoires militaires sous le règne de l’empereur Qianlong, dont le règne se distingue par sa longévité hors du commun.
Dans les régions qui font historiquement partie de la Chine, les empereurs Qing continuent à gouverner en s’appuyant sur la bureaucratie d’État établie de longue date, composée de fonctionnaires instruits qui doivent passer des examens avant de pouvoir entrer au gouvernement. Les régions nouvellement conquises sont administrées par des dirigeants locaux qui jouissent d’une certaine autonomie.
Afin de maintenir une séparation claire entre les deux systèmes, les migrations entre la Chine traditionnelle et les nouvelles régions sont limitées. À son apogée, l’empire Qing est l’un des plus vastes et les plus riches de l’histoire.
À la mort de l’empereur Qianlong en 1799, ses successeurs se trouvent confrontés à de nouveaux défis en provenance de l’extérieur. Les puissances coloniales, alors en pleine expansion, bâtissent des empires à l’autre bout du monde et cherchent à étendre leur influence en Chine.
Elles contraignent la dynastie Qing à signer des traités inégaux et humiliants, déclenchant une série de soulèvements qui mèneront à l’abdication de l’empereur Puyi, âgé de six ans, en 1912. La Cité interdite, immortalisée sur cette image, cesse alors d’être un palais royal pour devenir une simple relique vide, symbole de la fin de la Chine impériale. Elle n’a depuis plus jamais été occupée par un empereur.
En 1721, Pierre le Grand proclame l’Empire russe, faisant passer la Russie d’une puissance régionale à un véritable empire, au détriment de la Suède au nord et de l’Empire ottoman au sud. Les Russes entreprennent par la suite une longue avancée vers l’est, s’emparant de nouvelles terres en Sibérie et traversant le détroit de Béring pour atteindre l’Amérique du Nord, comme le montre cette carte de 1775. À son apogée, à la fin du XIXe siècle, l’Empire russe couvre environ un sixième de la surface terrestre et compte 125 millions d’habitants.
L’Empire russe a constamment occupé une position d’outsider parmi les grandes puissances européennes, pour des raisons qui ne sont pas seulement géographiques. Les tsars se perçoivent comme les égaux de leurs homologues britanniques et français, bien qu’ils demeurent probablement les derniers monarques absolus d’Europe.
Cette concentration du pouvoir entraîne une répression impitoyable de toute opposition, même si certains dissidents parviennent à y échapper. Cette tension culmine en 1881, lorsque des révolutionnaires assassinent le tsar Alexandre II alors que son carrosse traverse les rues de Saint-Pétersbourg. En mémoire de ce drame, la cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé est érigée sur le site.
Au début du XXe siècle, l’opposition à l’autocratie ne cesse de croître. Les échecs militaires de la Russie lors de la Première Guerre mondiale accélèrent le mécontentement du peuple russe et aboutissent à deux révolutions en 1917. Le nouveau gouvernement bolchevique transfère la capitale à Moscou et transforme l’Empire russe en une union de républiques socialistes.
Le dernier tsar, Nicolas II, est conduit avec sa famille dans un lieu isolé, où ils seront exécutés. Longtemps laissé en ruines, le palais Alexandre, sa résidence favorite, a récemment été restauré et transformé en musée d’État.
L’Empire mongol est le plus vaste territoire contigu jamais établi. Il s’étend de l’Europe occidentale jusqu’à la mer du Japon à l’est, et du cercle arctique au nord jusqu’au sous-continent indien au sud. En 1279, l’empire atteint son apogée lorsque Kubilai Khan achève la conquête de la Chine. À cette époque, les célèbres messagers mongols, réputés pour leur rapidité et leur efficacité, pouvaient parcourir jusqu’à 322 km par jour. Or, il leur aurait fallu plus d’un mois pour traverser l’empire d’un bout à l’autre.
L’ascension fulgurante des Mongols débute lorsqu’un chef de guerre du nom de Temujin unifie les tribus nomades du plateau mongol sous son autorité et adopte un nouveau titre : Gengis Khan. Sa supériorité militaire repose sur des armées d’une mobilité exceptionnelle, composées de redoutables cavaliers armés d’arcs et de flèches.
Les ennemis qui ne se soumettent pas sont abattus avec une extrême brutalité, et la réputation impitoyable des Mongols ne tarde pas à les précéder. De nombreux petits royaumes choisissent de se rendre plutôt que d’affronter la puissance de la horde mongole.
L’Empire mongol commence à se fragmenter après la disparition de son quatrième Grand Khan, Mongke, en 1259. À la mort de Kubilaï en 1294, petit-fils de Gengis Khan et dernier grand dirigeant de l’empire, l’empire est déjà morcelé par des luttes internes.
Jamais plus les Mongols ne retrouveront leur unité sous un seul dirigeant. Karakorum, ancienne capitale de l’empire pendant un demi-siècle, sombre alors dans l’abandon. Au cœur de la Mongolie, ce site est désormais occupé par le monastère d’Erdene Zuu (visible sur cette photo).
Les Britanniques de l’époque victorienne tirent une grande fierté de leur empire. Beaucoup d’écrivains de l’époque célèbrent son rôle supposé de force modernisatrice, diffusant les valeurs d’Albion dans le monde entier. Pourtant, la réalité est souvent bien différente. Lorsque cette carte est établie en 1886, la Grande-Bretagne continue d’annexer des territoires à un rythme effréné. Au cours des trois décennies suivantes, l’Empire britannique étend son emprise sur de vastes régions d’Afrique, atteignant son apogée en 1920. Il couvre alors environ un quart de la planète, devenant ainsi le plus grand empire de l’histoire.
L’Empire britannique s’appuie sur sa suprématie maritime pour asseoir sa domination. Le Royaume-Uni utilise la puissance de la Royal Navy pour s’emparer de nouveaux territoires et ainsi mettre en place un vaste réseau commercial lucratif à l’échelle mondiale, souvent au détriment des populations locales. L’empire s’enrichit notamment grâce à l’extraction de ressources naturelles et au pillage de trésors culturels. Ainsi, les bronzes du Bénin sont pillés par les troupes britanniques lorsqu’elles rasent le palais royal du Bénin en 1897.
La Seconde Guerre mondiale, bien qu’elle se solde par une victoire pour le Royaume-Uni, laisse le pays ruiné et marque le début du déclin de l’Empire britannique. L’Inde obtient son indépendance en 1947, à la suite de la célèbre campagne de désobéissance civile non violente menée par le Mahatma Gandhi. Dans les deux décennies qui suivent, plus de 20 anciens territoires britanniques accèdent à leur indépendance. Aujourd’hui, des sites comme la résidence britannique de Lucknow, en Inde, autrefois siège du haut-commissaire britannique, témoignent de cette ère de domination impériale désormais révolue.
Vous avez aimé ce contenu ? Cliquez sur le bouton Suivre en haut de la page pour découvrir d’autres articles de loveEXPLORING.