Si les pyramides les plus célèbres ont été construites à Gizeh par les peuples de l’Égypte antique, cette forme architecturale emblématique a également été adoptée par de nombreuses civilisations à travers l’histoire de l’humanité. Des toutes premières structures taillées dans la pierre aux créations modernes faites de verre ou de métal, l’édification des pyramides s’étend bien au-delà des déserts poussiéreux et des vallées verdoyantes de l’Égypte.
Des édifices aztèques du Mexique aux vastes complexes de temples en Indonésie, découvrez les pyramides les plus étonnantes du monde, au-delà des frontières égyptiennes…
Adaptation française par Stéphanie Lopez
Les pyramides nubiennes, qui se trouvent dans l’est du Soudan, sont bien moins connues (et bien plus petites) que les grandes pyramides de Gizeh. Cependant, elles n’en sont pas moins remarquables. Située à quelque 200 kilomètres au nord-est de l’actuelle capitale du Soudan, Khartoum, la cité antique de Méroé était jadis le cœur du royaume de Koush, un ancien royaume africain qui a prospéré entre le VIIIe siècle avant J.-C. et le IVe siècle de notre ère. Répartie sur trois sites (dont l’ancienne ville de Méroé), la zone abrite plus de 200 pyramides en briques rouges, construites pour servir de tombeaux aux souverains koushites, qui atteignent jusqu’à 30 mètres de haut.
Au fil des siècles, cette ancienne cité royale et nécropole antique, aujourd’hui inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, a été dépouillée de ses richesses et laissée à l’abandon. Certaines pyramides, notamment, ont été partiellement détruites par le chasseur de trésors italien Giuseppe Ferlini au cours du XIXᵉ siècle. Aujourd’hui, elles font face à de nouvelles menaces, telles que l’érosion causée par les vents sableux et la montée des eaux du Nil. Certaines petites pyramides ont été restaurées pour retrouver leur splendeur d’antan, mais même celles qui sont en ruines impressionnent toujours par leur allure.
Le Soudan abrite deux fois plus de pyramides que l’Égypte. Ce n’est donc pas seulement dans la région et la ville de Méroé que vous découvrirez les incroyables prouesses d’ingénierie de l’époque. Sous le règne d’Alara, roi de Koush, la civilisation koushite – connue sous le nom de Pharaons noirs – a édifié de remarquables structures religieuses à travers la vallée du Nil. Parmi les sites les plus impressionnants figure la région de Djebel Barkal, où d’anciens temples, tombeaux et pyramides nubiens se dressent majestueusement dans les sables du désert, non loin des rives verdoyantes du Nil.
S’élevant au-dessus des sables rougeoyants du Soudan, se dresse le sommet plat du Djebel Barkal, aussi connu sous le nom de « Montagne pure ». Ce site était autrefois considéré comme la demeure du dieu égyptien Amon, et le complexe tentaculaire de pyramides qui s’y trouve date de l’ère méroïtique (270 av. J.-C. à 350 apr. J.-C.). Ce site antique laissé à l’abandon se trouve à environ 349 kilomètres au nord de Khartoum, la capitale du pays. Les divers temples et tombes de ce site, ainsi que quatre autres sites archéologiques (El-Kurru, Nuri, Sanam et Zuma), sont aujourd’hui classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Situé dans le nord du Soudan, le site archéologique d’El-Kurru est l’un des joyaux de la Nubie antique. Son cimetière de pyramides, construit comme nécropole royale pour les souverains de la dynastie napatéenne, figure parmi les mieux préservés du pays. Bien que de nombreux édifices aient été pillés et que leurs objets les plus précieux aient disparu, d’anciennes inscriptions hiéroglyphiques découvertes par l’archéologue américain George Reisner au début du XXe siècle (dont beaucoup représentent divers animaux et symboles kouchites) ont fourni des indications précieuses sur l’histoire de la Nubie.
La pyramide du Soleil, dont la base avoisine 220 mètres sur 230, est considérée comme la troisième plus grande pyramide du monde. Plus discrète, la pyramide de la Lune (130 mètres sur 156) n’en reste pas moins captivante, s’élevant dans l’ombre grandiose du sommet de Cerro Gordo, dont elle épouserait la forme. Toutes deux sont situées à San Juan Teotihuacan, au Mexique, une ancienne citadelle mésoaméricaine également connue sous le nom de Cité des Dieux.
Construites entre 200 et 250 apr. J.-C., avec une structure interne en terre et un parement en roche volcanique, ces pyramides sont représentatives de l’architecture mésoaméricaine. Les fouilles archéologiques ont révélé divers artefacts – figurines de divinités, pots en argile, ossements d’animaux –, et certains spécialistes soutiennent que ces sépultures auraient pu être le théâtre de sacrifices rituels. Les visiteurs peuvent contempler l’ampleur de la pyramide du Soleil depuis la plaine ou gravir ses 248 marches, menant à un sommet de 66 mètres. Il est également possible d’accéder à la pyramide de la Lune par un escalier plus abrupt, mais plus court.
Dissimulées au cœur de la forêt tropicale du Peten, dans le nord du Guatemala, les pyramides de Tikal ont été édifiées entre 300 et 900 apr. J.-C. Avec près de 4 000 édifices, elles formaient l’ancienne cité maya de Yax Mutal, jadis l’un des royaumes les plus puissants de l’époque. Le site renferme six temples au total, ainsi que des places, des pyramides et des œuvres et hiéroglyphes mayas. Fait étonnant : les pyramides ont été laissées à l’abandon pendant huit siècles, jusqu’à ce qu’elles soient découvertes par des explorateurs dans les années 1840.
La plus haute pyramide de Tikal, la pyramide IV, est sans conteste la plus impressionnante. Haute d’environ 63 mètres, elle abrite au sommet le temple du Serpent à Deux Têtes, qui offre une vue à couper le souffle sur la jungle environnante. Inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, ces pyramides mystérieuses ainsi que le parc national de Tikal – situés à environ 31 kilomètres au nord du lac Peten – figurent aujourd’hui parmi les sites incontournables à visiter au Guatemala.
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Dans l’ancienne cité maya de Chichen Itza, au cœur de la péninsule du Yucatan au Mexique, se dresse El Castillo, ainsi baptisé par les conquistadors espagnols. Construite entre 1050 et 1300 apr. J.-C. par une branche tardive de la civilisation maya, les Toltèques, cette pyramide à degrés, auréolée de légendes, recèle un secret plus ancien encore. Outre une seconde pyramide déjà mise au jour en son sein, les archéologues ont découvert en 2016, grâce à l’imagerie, l’existence d’une troisième structure datant de la période située entre 500 et 800 apr. J.-C.
Parmi les autres éléments remarquables d’El Castillo, citons les sculptures de serpents à plumes, représentant la divinité maya Kukulcan. Le temple a été construit de telle sorte que lors des équinoxes de printemps et d’automne, le soleil couchant crée l’illusion d’un serpent rampant le long des escaliers de la pyramide. Ce spectacle incroyable attire des milliers de visiteurs chaque année.
Les ziggourats, ces pyramides de l’ancienne Mésopotamie, se distinguent de celles de Gyzeh. Pourtant, elles suscitent la même admiration face aux prouesses architecturales et à la main-d’œuvre requises pour les ériger. Parmi elles, la ziggourat d’Ur, en Irak, est la mieux conservée. Ses murs saillants, ses escaliers abrupts et sa myriade de briques d’un rouge profond témoignent de sa splendeur passée.
Mesurant environ 64 mètres sur 46 à sa base, cette pyramide gigantesque a été construite aux alentours du XXIe siècle avant J.-C., pendant la troisième dynastie d’Ur, sous la conduite du roi sumérien Ur-Nammu et de son fils Shulgi. Son sommet, aujourd’hui disparu, aurait accueilli un sanctuaire voué au dieu de la Lune, Nanna, laissant supposer que l’édifice s’élevait autrefois à plus de 30 mètres de haut.
Si vous vous êtes déjà demandé s’il existait une pyramide plus grande que la Grande Pyramide de Gizeh, la réponse est oui. Souvent prise pour une simple colline, la butte de terre et d’arbres découverte dans l’ancienne cité de Cholula est en réalité une immense pyramide. Sa construction aurait commencé vers 200 avant J.-C. et l’édifice elle aurait été modelée à l’image du volcan Popocatepetl, qui se dresse au loin. Mesurant 450 mètres de large pour 66 mètres de haut, cette imposante structure détient le titre de plus grande pyramide de la planète, son volume dépassant de près du double celui de son homologue égyptienne.
Plusieurs civilisations ont modelé cette pyramide à travers les siècles, mais l’ajout le plus spectaculaire reste indéniablement l’église érigée à son sommet. Après l’invasion sanglante des Espagnols en 1519, au cours de laquelle quelque 3 000 habitants de la cité sacrée ont été tués, les colons ont construit l’église de Nuestra Señora de los Remedios sur l’imposant monticule. Personne ne sait avec certitude s’ils étaient au courant qu’il s’agissait d’une pyramide gigantesque contenant des tunnels, des escaliers, des plates-formes et des autels. Aujourd’hui, ce monument classé au patrimoine de l’UNESCO, également connu sous le nom de Tlachihualtepetl, attire des milliers de visiteurs chaque année.
Construit au VIIe siècle pour abriter le tombeau du roi maya K’inich Janaab Pakal, le temple des Inscriptions, qui se trouve dans le sud du Mexique, est l’un des sites les plus impressionnants de la Mésoamérique. D’une hauteur d’environ 20 mètres, il s’agit de la plus grande pyramide mésoaméricaine à degrés de l’ancienne cité de Palenque et, comme son nom l’indique, l’édifice est connu pour ses nombreuses inscriptions hiéroglyphiques. Autrefois, le site abritait des cérémonies royales, des funérailles et des rituels religieux. Les archéologues y ont trouvé toutes sortes d’artefacts, des parures en jade et une crypte taillée dans la pierre.
Parmi les découvertes les plus récentes sur ce site, on note la présence d’un canal souterrain situé sous la pyramide. Selon les archéologues, ce canal aurait précédé la construction du temple, et la pyramide aurait été bâtie à dessein par-dessus afin d’offrir à l’esprit de Pakal un chemin vers l’au-delà. Le site de Palenque comprend un ensemble de temples en ruine répartis dans un complexe majestueux. Avec Tikal et Calakmul, il compte parmi les plus puissantes cités mayas de l’histoire.
Nul ne sait vraiment d’où viennent ces six pyramides énigmatiques des îles Canaries. Loin des stations balnéaires à la mode de la côte sud de Tenerife, ces structures en pierre de lave situées dans le village de Güimar, au nord de l’île, présentent de nombreux signes témoignant de leur ancienneté (tels les escaliers orientés vers l’ouest et leur orientation qui coïncide précisément avec les solstices d’été et d’hiver). Pour certains, ces pierres ont été assemblées par les premiers habitants de Tenerife, bien avant la conquête espagnole. Pour d’autres, il ne s’agit que de vestiges agricoles abandonnés. Quoi qu’il en soit, ces mystérieuses pyramides valent le détour.
Située à environ 85 kilomètres au nord-est du célèbre site d’Angkor Vat, l’ancienne cité de Koh Ker a été construite sous l’empire khmer au Xe siècle. Complexe tentaculaire, ce site mystérieux et usé par le temps a été progressivement envahi par la jungle, ce qui lui a valu le surnom de « cité oubliée ». Pourtant, cet ancien lieu de résidence des rois angkoriens (et ancienne capitale de l’empire khmer) est en fait la deuxième plus grande cité de temples du pays. Sa pyramide à sept étages, le Prasat Prang, est l’une des structures les plus impressionnantes du site.
S’élevant à 36 mètres de haut, cette pyramide de grès, construite pour vénérer les dieux hindous, fait partie d’un complexe de temples impressionnant connu sous le nom de Prasat Thom. Les visiteurs les plus intrépides peuvent gravir l’escalier en bois spécialement aménagé pour atteindre le sommet de la pyramide, et ainsi profiter d’une vue à 360 degrés sur la jungle environnante.
La cité sacrée de Caral-Supe représente les plus anciens vestiges de civilisation des Amériques, bien avant l’établissement de l’empire inca. Sur ce site, le peuple Norte Chico a érigé six pyramides à degrés en terre et en pierre, probablement en usage pendant plusieurs millénaires, jusqu’en 1 440 apr. J.-C. Les pyramides à degrés de cette ancienne cité, construites en terre et en pierre, se trouvent au sommet d’une crête sèche surplombant la vallée de la rivière Supe. La plus grande pyramide, connue sous le nom de pyramide Mayor, s’étend sur une base d’environ 137 mètres sur 152.
Selon les archéologues, la taille imposante de la pyramide Mayor, de même que son emplacement surélevé au-dessus de la place principale et sa vue dégagée sur l’ancienne cité et les environs, témoignent de son rôle majeur à Caral-Supe. D’autres pyramides ont également livré des indices précieux sur la vie de ses habitants. Ainsi, la pyramide de la Galerie recélait des quipus (ou quipous), ces cordelettes à nœuds permettant de consigner des informations. Bien au-delà de ces pyramides, ce vaste site de plus de 60 hectares comprend aussi un ensemble de cours circulaires, de constructions rituelles et d’autres tertres.
Les anciennes pyramides de Chine demeurent nimbées de mystère. Bien que la plupart ressemblent davantage à des monticules qu’à des pyramides pointues, les spécialistes estiment qu’elles ont été construites selon des techniques comparables à celles des pharaons égyptiens. Situé dans la capitale de la province de Shaanxi, le mausolée du premier empereur chinois, Qin Shi Huangdi, en est un exemple emblématique. Érigé entre 246 et 208 av. J.-C., il s’élève à près de 76 mètres et figure parmi les pyramides les plus extraordinaires au monde. C’est aussi là que repose la célèbre armée de terre cuite.
Composé de 72 stupas, de cinq grandes terrasses carrées et de 504 statues de Bouddha, Borobudur fait partie des monuments bouddhistes les plus célèbres au monde. Édifiée entre 778 et 850 apr. J.-C. non loin de Muntilan, dans la partie centrale de Java, cette structure pyramidale à degrés en pierre volcanique impressionne par ses vastes dimensions. Cependant, ce sont les remarquables détails ornementaux, comme les scènes bouddhistes finement sculptées, qui en font un site d’une rare beauté.
Étonnamment délaissé pendant des siècles, ce temple somptueux ne fut redécouvert qu’au début du XIXᵉ siècle, enfoui sous des cendres volcaniques et sous la végétation. Plus d’un siècle plus tard, dans les années 1970-1980, il fit l’objet d’une restauration qui dura huit ans. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991, ce temple de la vallée de Kedu est aujourd’hui le site le plus visité d’Indonésie. Des moines bouddhistes continuent d’y effectuer des pèlerinages, chacun des trois niveaux du monument représentant une étape vers l’éveil.
Nichées dans le village de montagne d’Elliniko, les pyramides d’Argolis figurent parmi les monuments pyramidaux les plus célèbres de Grèce. Hellinikon, la mieux préservée, se trouve sur une ancienne route reliant Argos à Tegea, au cœur d’une région de Péloponnèse oriental réputée pour ses vestiges antiques. Bien que l’origine de ces pyramides reste inconnue à ce jour, les archéologues savent qu’elles existaient déjà au IIᵉ siècle apr. J.-C., le géographe Pausanias les ayant mentionnées dans ses écrits à cette époque.
En raison de son revêtement en pierre blanche étincelante, la pyramide de Cestius est souvent prise pour un édifice contemporain. Or, il s’agit en réalité d’un tombeau antique, construit entre 18 et 12 av. J.-C. pour le magistrat romain Gaius Cestius, sous l’autorité de César Auguste, premier empereur de Rome. Lovée entre les quartiers d’Ostiense et de Testaccio, cette imposante pyramide se dressait autrefois en dehors des murs de la capitale, avant que celle-ci ne s’étende. Plus tard, entre 271 et 275 apr. J.-C., les remparts d’Aurélien furent édifiés autour d’elle pour protéger la ville.
Parmi les quatre pyramides de l’ancienne Rome, la pyramide de Cestius est la seule à avoir traversé les siècles sans dommages majeurs. Nombre d’historiens la comparent à celles de l’ancienne Nubie. À la suite d’une restauration effectuée en 2016, le marbre de Carrare, longtemps altéré, a retrouvé son blanc éclatant, redonnant à la pyramide sa splendeur passée et éveillant à nouveau l’intérêt des visiteurs. Non loin de là, le cimetière non catholique de Rome (Cimitero Acattolico di Roma) offre la possibilité d’admirer les tombes de plusieurs figures majeures, dont des dirigeants, des poètes ou des écrivains illustres.
Abritant près d’un million d’œuvres d’art du monde entier – dont la célèbre Joconde de Léonard de Vinci –, le Louvre, à Paris, jouit d’une renommée internationale. Jadis forteresse puis résidence royale, l’édifice d’origine, de style baroque, remonte au XVIe siècle. C’est toutefois dans les années 1980 et 1990 qu’un ajout majeur a vu le jour : une pyramide de verre, conçue par l’architecte sino-américain I.M. Pei. Même si la pyramide du Louvre a suscité la controverse lors de son inauguration, elle s’est intégrée au fil du temps au décor somptueux du palais, tout en offrant un contraste saisissant avec le style historique du bâtiment. Aujourd’hui, le Louvre accueille près de 10 millions de visiteurs par an.
Elle ne date certes pas de l’époque des pharaons ni des Mayas, mais cette pyramide moderne, librement inspirée de celles de Gizeh et érigée à Las Vegas jouit presque de la même notoriété. Édifié en 1993 par l’architecte Veldon Simpson, cet hôtel-casino de 30 étages, nommé d’après la ville égyptienne de Louxor, se dresse à proximité immédiate du Strip, la célèbre artère de plus de cinq kilomètres de la ville. Ses multiples ornements d’inspiration pharaonique incluent notamment une imposante réplique du Sphinx de Gizeh devant la pyramide de verre noir. Chaque nuit, un puissant faisceau lumineux, rappelant un rayon laser, illumine la ville depuis son sommet.
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